Enigme : Paul Biya veut-il proroger son mandat après 2011 ?

Enigme : Paul Biya veut-il proroger son mandat après 2011 ?

"Toute initiative référendaire de M. Biya en vue de proroger sans élection son mandat en 2011 débouchera sur un séisme politique majeur qui sera suivi de déflagrations sociales de forte amplitude".

Nous assistons depuis quelque temps à travers le territoire national à un déploiement minable et lamentable de quelques meutes de rossignols du parti des flammes qui se trouve visiblement dans un trou et qui cherche à en sortir en grimpant le long des parois. Ces agitations dérisoires de fin de règne qui trahissent la fébrilité de ce parti à la veille des prochaines échéances électorales, ont pour unique visée d'amplifier les roucoulements de certains apparatchiks inaudibles dans la perspective d'un soutien à leur Président national dont l'âge actuel ne permet plus de présider à plein temps aux destinées de notre pays. Le fait de recevoir trois homologues à l'Hôtel Hilton plutôt qu'au Palais de l'Unité qui est un lieu officiel et d'en repartir avant ceux-ci constitue un signe patent de faiblesse physique difficilement dissimulable. La stratégie de ce parti qui se résume non pas à la recherche d'un Cameroun meilleur mais plutôt à la longévité de leur Président trouve sa stupidité abyssale dans le dépôt récent et instantané à l'Assemblée nationale d'un projet de loi fixant les procédures du référendum.

Ce projet de loi personnifie insidieusement l'Assemblée nationale, le Sénat et la Cour constitutionnelle en même temps qu'il institutionnalise la monarchisation du Président de la République et de ses affidés du Conseil électoral. Le fait que ce Conseil peut par ailleurs déclarer irrecevable toute demande de participation d'un parti politique à une campagne référendaire - en dépit de l'article 7 alinéa 1 de la même loi qui énonce clairement les partis pouvant participer à une campagne organisée en vue d'un référendum - consacre le déni de démocratie et le règne de l'arbitraire.
Le SDF s'interroge sur l'opportunité actuelle et subite de ce projet de loi qui intervient à la veille des échéances électorales de 2011 tout en précisant qu'une démarche républicaine saine aurait consisté à adapter ce texte depuis l'avènement du multipartisme en 1990.

Le SDF rappelle à la communauté internationale que toute initiative référendaire de M. Biya en vue de proroger sans élection son mandat au-delà de 2011 créera un séisme politique majeur qui sera suivi de déflagrations sociales de forte amplitude dont il sera le premier responsable. Les évènements qui ont suivi l'entêtement du dictateur Mamadou Tandja et dont nul n'a besoin qu'ils se produisent au Cameroun devraient absolument être évités en cette période sensible de la vie de notre Nation. Le SDF exige à M. Biya le respect scrupuleux de l'article 6 alinéa 3 qui prescrit clairement que l'élection présidentielle a lieu vingt (20) jours au moins et cinquante (50) jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du Président de la République et l'invite à se plier à l'exigence de la démocratie tant souhaitée par la majorité du peuple. L'alternance au sommet de l'Etat ne saurait être un sujet tabou dans un pays qui se dit démocratique et moderne.
(Le titre est de la rédaction)

Joshua OSIH *
* Vice Président national SDF

   


30/03/2010
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