Encore des inondations à Nkolbisson

Encore des inondations à Nkolbisson

Cameroun : Encore des inondations à NkolbissonAprès le sinistre de 2008, ce quartier de Yaoundé s’est réveillé les pieds dans l’eau ce week-end du 14 avril.

Le regard hagard, assis sur un banc à l’entrée d’un bar, Jean A. n’en revient toujours pas. Ses cahiers à ses pieds, il vient de perdre tous les cours des deux premiers trimestres de l’année scolaire en cours. Elève en classe de 3e dans un établissement de Yaoundé, il voit son examen en danger. Entre deux sanglots, il confie : « Comment vais-je faire cette année ? Je suis fini ». Dans la nuit de vendredi à samedi, certains habitants du quartier Nkolbisson, dans l’arrondissement de Yaoundé VII, ont été brusquement sortis de leurs lits. Et pour cause ! La pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé a provoqué une inondation dans leur zone d’habitation. Les eaux de la rivière « Mefou » ont débordé.

Cameroun : Encore des inondations à Nkolbisson

« Il était 2 h du matin. Nous rentrions d’une veillée, ma sœur et moi. Nous avons vu de nombreuses personnes sur la route. Nous avons cru qu’elles sortaient d’une veillée comme nous. Le matin, force a été de constater qu’il n’en était rien », confie Marie Moang. L’eau est à plus d’un mètre du sol. Selon la construction, le niveau atteint la moitié de la porte ou les fenêtres. La route est envahie par les propriétaires d’une centaine de domiciles endommagés.

Ustensiles de cuisine, mobiliers, téléviseurs, valises, matelas, entre autres sont entreposés sur la chaussée. Ces quelques effets, heureusement, ont pû être épargnés des eaux. On commente, on se lamente, on explique : « Voilà toute ma vie dans l’eau », témoigne Gilbert B., étudiant, en pointant du doigt des documents flottant sur l’eau. Il parle également de son matelas qu’il vient d’acquérir. Non loin, Flavienne B., autre riveraine, tient les vêtements blancs d’un enfant et un lecteur VCD. La chevelure en pagaille, elle est assise, vraisemblablement anéantie. Ce sont les seuls effets qu’elle a pu sauver des eaux.

En spectateurs, certains voisins commentent. « Pourquoi sont-ils restés là ? Ils savent que c’est une zone à risques. La tragédie de 2008 ne leur a pas servi de leçon ? » s’indigne Albert N.

La zone est à risques et surpeuplée, les habitations, précaires pour la plupart, ne sont pas adaptées. Dans l’eau, certains essaient de déblayer le passage obstrué par des ordures ménagères. Il faut faciliter l’écoulement des eaux. Comme se moquant de l’action de l’homme, c’est vers 14 h, sans pression que l’eau ruissèle. Les rayons du soleil permettront certainement d’assécher un ou deux documents. Voire de limiter les dégâts matériels.

© Cameroon Tribune : Angèle BEPEDE


16/04/2012
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