En visite en France: Paul Biya interpellé sur sa longévité au pouvoir

DOUALA - 31 JAN. 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

A l’Elysée: Biya interpellé sur sa longévité au pouvoir

Devant la presse et au cours du tête-à-tête avec le président français, le chef de l’Etat camerounais s’est exprimé sur son long règne.

Le président a-t-il été surpris par cette question d’une consœur de la presse française au cours du point de presse consécutif à son entrevue et la séance de travail avec le président français ? Un sourire en coin, l’air fuyant mais quand même embêté, le président camerounais a répondu à une question portant sur sa longévité à Etoudi. «Monsieur le président, n’êtes vous pas fatigué après trente ans au pouvoir ?», a assené la journaliste. L’air un peu surpris par la formulation de cette question, Paul Biya lance: « ai-je l’air fatigué ? » Avant de dire que quoiqu’il en soit il n’est pas éternel, et ne détient pas le pouvoir par la force. «Une immense majorité de Camerounais m’ont fait confiance», renchérit-il.

Au-delà des mots, l’homme du 6 novembre n’affiche pas, devant la cinquantaine de journalistes, cameramen et photographes qui l’écoutent dans la cour de l’Elysée, le vœu de quitter le pouvoir de si tôt. Car Paul Biya précise à la suite de ces réponses lapidaires s’intéresser plus au quotidien des Camerounais qu’à autres choses. Dans cette veine il dit être attaché à l’exécution des promesses électorales faites en 2011. Cette question serait revenue d’après nos sources au cours de l’échange en tête-à-tête avec François Hollande. Le président français aurait alors insisté sur l’application de toutes les dispositions de la Constitution camerounaise pour permettre une transition pacifique au sommet du Cameroun.

Avec le président camerounais, le chef de l’Etat français a également évoqué la question du franco-camerounais Michel Thierry Atangana en détention depuis 16 ans à Yaoundé. Paul Biya a dû d’ailleurs revenir sur ce sujet avec la presse quelques instants après. En citant nommément le co-détenu de Titus Edzoa, le président camerounais a redit que son procès n’est pas politique. Toutefois, il a laissé la porte ouverte à une issue favorable du dossier de l’homme d’affaires qui a saisi la Cour suprême au terme de son deuxième procès ayant débouché sur une condamnation de 20 ans de prison ferme. Après quinze premières années passées dans les geôles du Sed.

Le président camerounais est également revenu avec les journalistes sur la dépénalisation de l’homosexualité qui n’a pas été évoquée avec son homologue français. « Avant que je n’arrive au pouvoir, cette chose [l’homosexualité] n’était pas permise par la loi qui la réprime en son article 347 », a dit en gros Paul Biya. Comme pour indiquer que les Camerounais réprouvent les rapports sexuels entre personnes de mêmes sexes.

Par ailleurs, le président camerounais s’est penché sur l’aspect économique de sa visite, lequel a également été aussi évoqué au cours d’une séance de travail qui a suivi le tête – à - tête avec François Hollande. Le président français accompagné de ses collaborateurs et le président français appuyé par sa suite officielle en France ont discuté sur la possibilité d’une nouvelle dynamique à donner à la collaboration bilatérale entre les deux pays. Paul Biya aura séjourné en tout et pour tout 45 minutes dans l’enceinte du Palais de l’Elysée ce 30 janvier 2013. Temps durant lequel il a eu une entrevue avec Hollande et une séance de travail entre les deux délégations française et camerounaise

Rodrigue N. TONGUE
Envoyé spécial à Paris



31/01/2013
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