Empoisonnement des clients: Les Brasseries du Cameroun entrent dans la filière

YAOUNDÉ - 06 Février 2012
© Jean Daniel Ebanda (L'Avocat) | Correspondance

Des substances indésirables découvertes dans des bouteilles de jus. De nombreux consommateurs, désabusés, interpellent les pouvoirs publics face à l'intoxication poussée entretenue par des sociétés brassicoles.
Quand dans deux de nos parutions, nous dénoncions la qualité des produits Guinness, quelques malins esprits nous ont affublés de tous les noms d'oiseaux. «Journalistes de caniveaux, affamés, tireurs à gage ...» pouvait-on entendre. Certains sont même allés jusqu'à prétendre que nous avons été «achetés» par le principal concurrent local de Guinness, à savoir les Brasseries du Cameroun.

Mais, c'était peut-être (à dessein?), nous faire un procès d'intention. «L'Avocat» pour la gouverne des uns et des autres, est d'abord un journal républicain, dont la rigueur et le respect des règles déontologiques constituent le socle granitique. Et à cela, nous ne faillirons point ! N'en déplaise à ces âmes rétives, adeptes des ragots et de la flagornerie qui ne sauraient nous distraire. A «L'Avocat» nous encourageons le mérite aussi bien que nous dénonçons les tares sociales. «L'histoire disait quelqu'un, ne saurait être ni qu'élogieuse ni que dénonciatrice». C'est une question de salubrité publique. N'est-ce pas?


Intoxication en continu

Après donc notre incursion dans les méandres poussiéreuses des produits Guinness, fruit de nos investigations avec preuves à l'appui, notre rédaction est de plus en plus assaillie par de nombreux consommateurs qui ne passent plus par le maquis pour s'indigner aussi des manœuvres et abus des Brasseries du Cameroun. Toute la chaîne brassicole camerounaise serait-elle infectée? De là à l'affirmative, il n'y aurait qu'un pas à franchir.

C'est donc dans l'indignation totale que nous avons reçu à nos bureaux la semaine écoulée, une dame d'une trentaine, employée dans une société de téléphonie de la place. Dans sa gibecière, deux bouteilles de jus des Brasseries du Cameroun hermétiquement fermées. Retenez votre souffle. Le fond de la bouteille de pamplemousse, laisse transparaître des débris noirs semblables à des têtes de cafards et/ou excréments de souris; et dans le contenant de la grenadine, on y découvre une substance flasque et blanchâtre, on dirait de la morve.

L'horripilant, c'est que la jeune femme avoue avoir acheté 3 bouteilles dans 2 débits de boissons différents La première, consommée par son fils avant constat des dépôts, a failli l'entraîner dans l'au-delà. Colique, vomissements, maux de ventre s'enchaînant à un rythme diarrhéique.

C'est donc les 2 autres qu'elle a tenu à présenter à tout le monde. Quant à la question de savoir si elle a saisi les Brasseries du Cameroun, la réponse est formelle: «je m'y suis rendue deux fois de suite sans succès, chacun déclinant sa responsabilité, c'est par après que j'ai décidé de me plaindre dans les médias ...» Nous vous faisons grâce des plaintes des autres consommateurs.

Une fois de plus, c'est le lieu ici d'interpeller le gouvernement face à ces dérives alimentaires (sciemment?) entretenues par des mesquins qui veulent résolument dresser le peuple contre ses dirigeants. Il est encore temps d'arrêter cette hémorragie qui décime les populations. De quelle lutte contre le choléra parlerait-t-on dans ces conditions?


Source: L'Avocat


07/02/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres