EMAC: Trois fonctionnaires camerounais séquestrés à l'aéroport de Bangui - Ils voulaient se rendre au Cameroun

YAOUNDE - 26 MARS 2012
© GEORGES ALAIN BOYOMO | Mutations

Ils ont été interceptés samedi à l'aéroport de Bangui alors qu'ils voulaient prendre un vol pour Yaoundé...

Les nuages s'amoncellent en peu plus dans le ciel des relations entre Yaoundé et Bangui. Après le refoulement ? d'humiliation du président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale, Antoine Ntsimi, mercredi dernier à l'aéroport international de Bangui MPoko, trois fonctionnaires camerounais en service au sein de cette instance de la Cemac, qui voulaient emprunter un vol de la compagnie Ethiopian airlines samedi dernier à destination du Cameroun, en vue de se rendre au Tchad voisin, ont été retenus à l'aéroport de Bangui au moment où ils effectuaient les formalités de police.

Le commissaire de cet aéroport, qui a posé cet acte à l'encontre des trois fonctionnaires de la Cemac, a dit agir sur instruction du procureur de la République de la capitale centrafricaine. En plus d'être interpellés, les trois ressortissants camerounais ont subi une «fouille systématique et humiliante», au terme de laquelle leurs passeports (passeports diplomatiques et passeport Cemac) ont été retirés, d'après nos sources.

Alerté, le chargé d'affaires du Cameroun à Bangui, le ministre plénipotentiaire Nzoyoum volera au secours de ses compatriotes. Nos sources indiquent que pendant près de 3h, le commissaire de l'aéroport n'a pas daigné l'écouter. Finalement, après des négociations serrées, en fin d'après midi, vers 18h, le chargé d'affaires obtiendra que les trois Camerounais puissent être libérés «provisoirement» et qu'ils regagnent leurs domiciles à Bangui afin de se présenter ce lundi matin devant le procureur de la République. Ils pourraient être accusés de «faux et usage de faux».

Au cours de son séjour samedi à l'aéroport, le chargé d'affaires apprendra en effet que les trois Camerounais ont été interceptés parce qu'ils étaient porteurs d'ordres de mission signés par une personnalité qui n'a plus qualité à signer de tels documents, en l'occurrence Antoine Louis Ntsimi, dont le mandat de cinq ans à la tête de la Commission de la Cemac a déjà expiré, selon les autorités centrafricaines.

Mais le Camerounais est candidat à sa propre succession et espère mettre en déroute l'un de ses deux challengers centrafricains pressentis, Élie Doté (65 ans), ancien Premier ministre de François Bozizé (2005-2008), et surtout Enoch Dérant-Lakoué (67 ans), ex-directeur national pour la Centrafrique de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) et proche du président congolais, Sassou Nguesso. C'est d'ailleurs à Brazzaville que doit se tenir le prochain sommet des chefs d'État de la Cemac, probablement au mois de mai prochain. Le Cameroun, à travers le ministre des Relations extérieures, qui a interpellé le président en exercice de la Cemac, Dénis Sassou Nguesso vendredi après «l'humiliation» subie par Antoine Ntsimi n'attendra certainement pas ce mois-là pour être rétabli dans son honneur et sa dignité.


27/03/2012
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