Elections Congolaises: L’ombre de Bemba plane sur le double scrutin de ce jour

YAOUNDE - 28 Novembre 2011
© Pierre AMOUGOU | La Météo

De ses geôles au Pays-Bas, le leader du Mlc tient toujours les rênes de son parti. Pendant des mois, les principaux candidats de l'opposition se sont rendus à La Haye pour tenter d'obtenir le soutien du leader du Mouvement de libération du Congo (nec), écroué par la Cour Pénale internationale (Cpi).

32 millions de Congolais sont appelés à voter le président de la République et 500 députés, ce 28 novembre. La présidentielle offre le deuxième scrutin au suffrage universel direct, cinquante ans après l'indépendance du pays. A quarante ans révolus, Joseph Kabila du Parti du peuple et de la reconstruction démocratique (Perd) fait face à 10 candidats. Il s'agit de: Etienne Tshisekedi wa Mulumba de l'Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), Vital Kamerhe de l'Union pour la nation congolaise (Unc), Léon Kengo wa Dondo de l'Union des forces du changement (Ufc), François-Joseph Mobutu Nzanga de l'Union démocrate mobutiste (Udemo), de Jean Andeka Djamba de l'Ancc, Nicephore Kakese de l'Urdc, Ismaël Kitenge de Mrc-Ptf, Antipas Mbusa Nyamwisi (candidat indépendant), Adam Bombole (candidat indépendant) et Josué Alex Mukendi Kamama (candidat Indépendant).

De ses geôles au Pays-Bas, le leader du Mouvement du Mlc tient toujours les rênes de son parti. Les précieuses voix de ses partisans et son argent pèsent de tout poids. La preuve, les principaux opposants en lice pour la présidentielle sont allés convoités l'onction de Bemba à la Cpi au Pays-Bas.


Les risques de violence post-électoraux.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) chargée du processus d'organisation du scrutin et la Cour suprême chargée d'entériner les résultats des élections sont sous le feu des critiques de l'opposition. Il est reproché au second de traiter les plaintes déposées sur l'organisation des élections sans grande transparence. Le premier est tancé pour sa proximité au président sortant, Joseph Kabila, qui entend briguer un nouveau mandat.

Selon les observateurs de la scène politique congolaise, le déroulement du vote de ce jour s'annonce délicat au même titre que le dépouillement qui va suivre. Les résultats de la présidentielle devrait être connus dans 15 jours.

En revanche, il faudra attendre un peu plus au-delà du 25 décembre pour connaître le résultat des législatives. Pour plus de crédibilité et de transparence à ce double scrutin, certains leaders de l'opposition demandent aux observateurs à demeurer sur place, le temps que le processus arrive à son terme. Et ces délais longs pour la proclamation des résultats font craindre une flambée des violences à travers le pays. Ce fut le même scénario en 2006, entre les partisans de Joseph Kabila (1er) et de Jean-Pierre Bemba (2e), aujourd'hui poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité devant la Cpi. Mais, rassuré de la division profonde de l'opposition congolaise pour une élection à un tour, Kabila peut se frotter les mains...




28/11/2011
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