La
répartition entre les dix-sept membres du Conseil électoral d’Elecam,
du reliquat des 100 millions décaissés pour financer la concertation
entre Elecam et les partis politiques, provoque le mécontentement des
membres du Conseil électoral.
Elle a de la poigne et même du caractère, la Dorothy Njeuma. L’ex-recteur de l’université de Yaoundé I, qui s’était déjà distinguée dans le management de l’institution universitaire, a remis ça. Hier, au palais des sports où le Conseil électoral a pris ses quartiers pour éplucher les dossiers des candidats aux élections municipales et législatives du 30 septembre prochain, Dorothy Njeuma s’est lâchée et a tancé le président du Conseil devant ses collègues.
La pomme de discorde porte sur le partage jugé inéquitable d’une somme de 16 millions Fcfa. « Après avoir reçu et découvert le contenu de son enveloppe, elle s’est ouvertement opposée à la répartition. Faisant face au président Samuel Fonkam Azu’u, elle a déclaré ne pas être d’accord avec le partage et a même presque refusé de prendre sa part », explique une source bien introduite au sein du conseil ayant assisté à l’échange. Selon certaines indiscrétions, le membre du conseil « rebelle » a laissé entendre qu’elle ne voulait pas se plaindre ailleurs, mais dans sa démarche, il s’agissait de dire ouvertement sa colère devant tous.
La somme d’argent dont la répartition est querellée, est le reliquat des 100 millions Fcfa dégagés pour financer la séance de travail tenue par le Conseil avec les partis politiques. Hier, en mi-journée, la caissière d’Elecam a fait le déplacement du palais des sports où le Conseil a pris ses quartiers, avec dans sa besace, les enveloppes contenant la part de chacun des membres du Conseil. Estimant que le travail abattu ne mérite pas la part qu’on lui a donnée, Dorothy Njeuma a manifesté son courroux et contesté le partage.
L’indignation de Dorothy Njeuma, même si elle n’est pas officiellement partagée par les autres membres du Conseil qui affichent leur désarroi sous cape, suggère des pistes de réflexion. Depuis quelques mois, les méthodes de fonctionnement utilisées par Samuel Fonkam Azu’u ne font plus l’unanimité. Notamment son rapport à l’argent. On l’accuse d’avoir discrètement ordonné le décaissement d’une somme d’un million Fcfa de frais de mission supplémentaires pour la descente des membres du Conseil électoral à Ngaoundéré où ils sont allés s’incliner sur la tombe d’un des leurs décédé il y a quelques jours. Nos sources révèlent que le président d’Elecam aurait pris cet argent en sus des 800.000 Fcfa qui lui revenaient de droit pour ses quatre jours de déplacement.
Au niveau d’Elecam, l’on s’accorde à avouer que l’argent a toujours constitué la pomme de discorde et l’origine de toutes les guerres entre le président du Conseil électoral et le directeur général des élections d’Elecam. Se confiant à des proches et collaborateurs, le Dg avait confessé, rire en coin, que le président entretient des rapports trop étroit avec l’argent. Par nécessité d’engranger des bénéfices, les travaux du conseil qui se tiennent en ce moment au palais des sports ont failli être délocalisés de ce haut lieu de prestige, pour une villa dans un quartier périphérique de la ville de Yaoundé. L’opposition exprimée par le reste des membres du conseil qui ont affiché leur détermination a fait reculer le président du Conseil.