Election présidentielle d'octobre 2011:DECLARATION DE CANDIDATURE DE MONSIEUR BANDA KANI

Election présidentielle d'octobre 2011:DECLARATION DE CANDIDATURE DE MONSIEUR BANDA KANI

Banda Kani:Camer.beChers compatriotes,Ce jour du mercredi 15 Juin 2011 est pour nous historique. Il prend rendez-vous avec l’histoire. En effet, nous célébrons ce jour, dans un élan politiquement prophétique, les noces d’un destin et celui de la Nation, d’une vision et le pays ; un moment où le parcours d’un homme coïncide avec les enjeux de l’heure.Notre pays, le Cameroun, est en situation. Et la prochaine élection présidentielle est un révélateur de la gravité de la situation. Ce à propos de laquelle, nous disions dans le quotidien ‘Le jour’ du 07 Octobre 2010 : « … cette élection coïncide avec ce qu’on appelle une fin de cycle politique comme l’a laissé entendre la célébration du cinquantenaire de notre indépendance. Politiquement, je lis dans notre pays, la question de la transition et de l’alternance à la tête de l’Etat qui, s’impose désormais à tous. Chacun voit, que 2011, c’est une  élection de transition. La question centrale est de savoir, la transition pour aboutir à quoi ? Le Régime travaille et est très avancé pour une transition qui reproduise le système néocolonial, c'est-à-dire un système qui, au-delà de tout, pense que pour promouvoir les intérêts de notre pays ; il faille d’abord promouvoir ceux de l’étranger. Au niveau de l’opposition, au-delà de l’alternance pour l’alternance, il ne me semble pas qu’il y ait une grande différence avec le pouvoir sur cette approche des intérêts de notre pays. L’enjeu majeur aujourd’hui dans notre pays, c’est d’éviter à terme, une reproduction de ce système néocolonial. Pour cela, il faut privilégier l’intérêt du Cameroun, des populations, avant ceux des clans, des états - majors de tout bord qui, historiquement, se sont enkystés au cœur de l’Etat et à sa périphérie.

Le radicalisme et la détermination de ces états – majors à maintenir leurs positions, quelque soit le prix, est un problème très sérieux que le pays doit devoir affronter dans les mois qui viennent. Parce qu’aujourd’hui, la question de la transition s’est complexifiée. Pour nous, elle signifie en même temps l’alternance et l’alternative c'est-à-dire la sortie du système néocolonial. Il faut donc prendre de la hauteur, sortir des régionalismes, dépasser les alignements partisans pour penser la transition comme une occasion, une chance que l’histoire nous offre pour qu’enfin, les fils et les filles de ce pays, dans un grand sursaut patriotique, se donnent la main pour éviter à notre pays, un nouveau cycle cinquantenaire dans le néocolonialisme et l’irresponsabilité politique… »

Dans cette interview, nous disions encore « … or la stabilité politique du pays est très précaire du fait que l’équilibre institutionnel du pays est très dépendant de la personne du Chef de l’Etat. Pour éviter que cette précarité institutionnelle ne se transforme en chaos, il faut une véritable convergence des forces patriotiques, de tous ceux qui nourrissent une grande ambition pour notre pays. Or ce nécessaire dépassement patriotique n’est pas partagé par les différents clans du pouvoir, d’un côté, qui sont obnubilés par la conservation du pouvoir pour le pouvoir et à tout prix, et de l’autre côté, par une opposition qui, faute d’avoir su aligner ses démarches à la hauteur des enjeux, est en retard sur le processus dialectique qui a  cours dans le pays… »

A l’époque où cette interview est faite, nous donnions l’impression de plaider pour notre compte. Aujourd’hui que nos propos sont rattrapés par les faits, nous mesurons la responsabilité qui nous incombe.

« Quand la mangue mûrit, en tombant, elle peut tuer l’enfant qui est sous le manguier »

Du fait de la maturation des conditions internes et des manœuvres de certaines puissances extérieures, le processus dialectique a connu une avancée qualitative qui montre que la contradiction principale et les contradictions secondaires autrement dit, la cause et les effets se confondent désormais au Cameroun, pour créer une donne politique inédite dans laquelle le système néocolonial et le Régime politique qui pour l’instant, règne sur le pays, sont entrés en conflit. C’est ce qui exprime le différend sourd et larvé qui oppose le Chef de l’Etat aux tuteurs extérieurs du Régime, sur les modalités de sa succession. Ce différend aggrave les différends internes du Régime, constitués par l’antagonisme des intérêts présidentiels et ceux des clans supérieurs de la bourgeoisie administrative, et l’antagonisme de ces différents clans entre eux.

Ne nous méprenons pas sur le caractère explosif de ces contradictions. Elles touchent à la survie des maillons essentiels du système. Et en temps que telles, elles sont incontrôlables parce qu’elles dépendent d’éléments subjectifs qui échappent à l’analyse, donc à la prévision. Elles fournissent la base de l’imprévisibilité de la transition au Cameroun. Et cette imprévisibilité constitue à moyen terme, la plus grande menace qui pèse sur la paix sociale dans notre pays. Or notre grand défi aujourd’hui, c’est justement de préserver la paix à la suite de l’alternance à la tête de l’Etat mais surtout donner de la perspective à nos Institutions.

Pour maîtriser cette imprévisibilité à leur avantage exclusif, certaines puissances, pour placer leur pion, font pression sur le Chef de l’Etat pour qu’il clarifie davantage les termes de sa succession. C’est une voie ; est- ce la seule voie ? Garantit- elle les intérêts des populations
 
Rappelons qu’en différant la visibilité constitutionnelle d’un dauphin, le Chef de l’Etat a préservé la paix, en empêchant de la sorte, la guerre ouverte des successeurs putatifs.

L’autre voie pour maîtriser avantageusement cette imprévisibilité, serait une action souveraine du Chef de l’Etat visant à conjurer les incertitudes liées à sa succession. La position exceptionnelle (bien que précaire)  qu’il occupe dans l’équilibre des forces politiques dans le pays, lui en donne les moyens.

La troisième voie, c’est l’émergence d’une nouvelle dynamique politique qui va prendre de court, les plans secrets qui sont échafaudés ici et là, et qui vont à l’encontre des intérêts de notre pays.

Chers Compatriotes,
L’exigence de la transition est donc là avec les espoirs qu’elle soulève, mais aussi les peurs liées aux incertitudes qu’elle charrie. Notre pays négocie donc un tournant. A celui-ci doit correspondre un grand projet, une grande vision qui se distingue par la qualité de ses énoncés éthiques, politiques et programmatiques et qui se démarque de la médiocrité, de la routine et du pessimisme en pariant sur l’intelligence et la maturité des Camerounais. En lieu et place de cela, que voit-on ? Des démarches politiques qui divisent les Camerounais au lieu de les rassembler autour de ce qu’ils ont en commun : le Cameroun ; la consolidation des intérêts régionaux par le biais du géo – régionalisme politique ( Grand ouest, Grand Nord, Grand Sud, Grand Littoral) pour tribaliser les enjeux de la transition aux fins de maintenir les positions de pouvoir de groupes d’élites qui  ont pour seul projet politique, l’égoïsme de classe ; l’allégeance primaire, sous couvert de "lutte pour la Démocratie" à des puissances tutélaires pour jouer les premiers rôles dans l’après-Biya malheureusement contre le Cameroun ; un néo – aristocratisme qui, sous le paravent de la Démocratie, vise à prolonger les hégémonies familiales ; l’anti - Biyaisme de bas étage et enfin un Biyaisme hypocrite et usé.

Comme on peut le voir, ces offres politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux. Elles n’ont pas le Cameroun pour objet. Pour remettre le Cameroun et les camerounais au centre de la transition, j’ai décidé d’être candidat à la présidence de la République du Cameroun.

J’ai 41 ans en cette année 2011. Depuis 1989, j’ai identifié ma vie au Cameroun. Je suis à l’avant-garde des luttes pour la Démocratie, la promotion des Droits de l’homme, la justice sociale et l’indépendance nationale. Une époque prévalant dans ce pays, la lutte pour le changement étant rude et dure de son ingratitude, orpheline qu’elle était, de perspectives, de victoire et de rendement. Certains de ceux- là qui jouent "les grands combattants du moment", avaient alors abandonné "le front". J’ai sué ahan, envahi la rue, payé de ma chair en affrontant la violence d’Etat pour sauvegarder l’idéal d’un Cameroun meilleur qu’aujourd’hui. Contre vents et marées, je n’ai pas renoncé. J’ai tenu le flambeau de la lutte. C’est ainsi que j’ai pu conduire la première alternance démocratique et la seule, depuis l’ouverture démocratique, à la tête d’un parti d’opposition au Cameroun. Tout un symbole. Et lorsque pour les intérêts politiciens, des compatriotes ont voulu embarquer notre peuple dans l’aventure et compromettre la paix sociale, j’ai pris mes responsabilités et défendu celle-ci, en affrontant de puissants lobbies qui me le rendirent bien, par des attaques diffamatoires.

Fort de cette expérience, je revendique un certain sens de l’intérêt général, des intérêts de la Nation. Je sens ce pays comme on sent son épouse. J’aime passionnément le Cameroun, la patrie de Martin Paul SAMBA, Douala MANGA BELL, de UM NYOBE, de OUANDIE Ernest, de Félix MOUMIE mais aussi d’Ahmadou AHIDJO, de John NGU FONCHA et TANDENG MUNA. Sur mon trajet politique, j’ai rencontré la vocation de ce pays : lieu de croisement de divers colonialismes dont le choc avec les nationalités locales, a donné naissance à une communauté de destin que le Cameroun, bon gré, mal gré, en tant que Nation, magnifie au quotidien. Héritier, dépositaire et continuateur d’une « histoire de collision de mondes différents mais condamnés à faire œuvre commune », notre pays a vocation à être le foyer d’une nouvelle civilisation qui présente au Monde, quelque chose d’éminemment humain. Cette parole, ce témoignage à destination de l’humanité, pour être crédible, doit conjuguer au présent comme au futur, la démocratie dans la diversité, la renaissance culturelle, la justice sociale et l’indépendance nationale.

Je suis candidat pour rassembler la Nation autour de sa vocation. Mais aussi autour de la nécessité de garantir la paix et de donner une perspective durable à nos Institutions. Je veux surtout rassembler la nation autour de l’obligation de libérer l’avenir et trouver des solutions aux problèmes des populations en particulier, ceux de la jeunesse.

Dans les conditions actuelles du Cameroun, peut-on rassembler la Nation sur la base de la reconduction du Régime – RDPC au pouvoir ? Non, ce serait insulter l’intelligence des Camerounais. Peut-on rassembler la Nation sur la base d’un anti – Biyaisme primaire, du " BIYA must go" d’abord et la suite on verra après ? Non, une telle démarche est désormais hors de saison et participe de l’instrumentalisation vulgaire des aspirations de notre peuple. Peut-on rassembler les camerounais sur la base d’un anti – occidentalisme épidermique et sans ressorts stratégiques ? Non, ce serait irresponsable.
 
Hier, nos avons rassemblé la Nation autour de la volonté de maintenir l’ordre public, de la mystique de l’unité nationale, du respect des grands équilibres. Cela était bien. Mais à trop vouloir préserver les grands équilibres, nous n’avons pas vu  venir le grand déséquilibre qui désormais, menace lourdement notre pays ; celui  de l’abandon de l’immense majorité de notre population, sur le bord de la route, aspirée qu’elle est, par la pauvreté et la misère.

Kani Banda:Camer.be

Notre pays a montré ces dernières années une grande capacité à digérer les réformes douloureuses et ingrates. Grâce à notre peuple qui s’est sacrifié, nous avons rétabli les grands équilibres macro – économiques et la crédibilité de la signature de l’Etat. Nous avons également renoué avec la croissance. Mais à qui profite t – elle ? Aux forces les mieux organisées de notre société. Et ce, au détriment du peuple laborieux qui supporte ahanant, le fardeau des ajustements.
 
Que cela soit clair pour tous. Nous n’avons plus le choix : il faut dépanner l’ascenseur social.
Depuis de nombreuses années, notre pays fonctionne sous la loi de la sélection par l’argent, le sang et l’appartenance à des cercles clos. L’appropriation de la Bonne Gouvernance au niveau de l’Etat a consisté essentiellement dans la macro – économie. Cela appelle une nouvelle gouvernance de la deuxième génération centrée sur la satisfaction des besoins des populations, l’élévation du standard de vie et la responsabilisation de tous les citoyens.

Il est temps de rétablir l’égalité des chances. Des mécanismes existent pour cela. Ils sont à notre portée. Je m’engage à accorder à ces priorités, toute l’énergie de ma volonté. Ceux qui ont profité de la crise et du retour de la croissance, doivent prendre sur eux une grosse part des efforts pour la réduction des inégalités sociales dans le respect de la loi et des engagements de l’Etat.

Il y a un rêve Camerounais. Il prend racine dans la conviction que l’avenir de chacun n’est pas lié à sa condition de naissance. C’est un rêve républicain mais surtout patriotique. Comme hier, il doit redevenir une réalité pour tous les enfants, fils et filles de ce pays. Ce rêve, cette utopie réaliste ne fonde t –elle pas une candidature atypique à l’élection présidentielle ? Je suis donc candidat.

Camerounais, Camerounaises,
Il n’y a pas que l’égalité des chances à rétablir, l’ascenseur social à dépanner. Il y a aussi la morale, la culture du bien public et l’éthique qui sont par terre, laminées par le laxisme des pouvoirs publics, l’indiscipline collective et la lutte pour la survie. Or il y a un lien très étroit entre le rétablissement de l’égalité des chances, de l’ascenseur social et la pratique de la morale et de l’éthique. On sait dorénavant, de par les crises qui se succèdent dans le monde, qu’elles constituent un actif important chez les Nations et un des leviers majeurs de la croissance. Il faut donc restaurer la morale, l’éthique publique loin de tout intégrisme et de tout  moralisme.  Ce réarmement moral de la Nation suppose que nous modifions le regard que nous avons de nous même. Nous nous auto dénigrons assez et développons une vision apocalyptique de notre pays. A force de dessiner le diable au mur, il finit par apparaître, dit le dicton populaire. Tout n’est pas que mauvais chez nous : hormis la paix, nous avons par des réformes difficiles, arrimé notre pays au train de la mondialisation, même si pour l’instant nous en sommes perdants. La maîtrise du rythme de la démocratisation, bon gré, mal gré, nous a permis de mûrir l’idée que nous avons de la démocratie et nous donne du recul pour porter celle-ci à une autre étape de sa maturation. Identifions donc nos points forts, nos atouts et capitalisons les dans une nouvelle vision partagée de notre pays.

Les périodes de transition sont délicates. Raison suffisante pour que nous renouvelions l’intelligence que nous avons des problèmes et des enjeux de notre pays. Nous sommes comme des sages – femmes qui ont sur la table d’accouchement, le vieux Cameroun.

De celui-ci doit naître le nouveau. L’art de l’accouchement est sacré et très délicat. Des femmes et des enfants y laissent souvent leurs vies. Ce qui est vrai pour la femme enceinte et la sage – femme, l’est également pour notre pays. La transition qui est ouverte, met aux prises, l’ancien Cameroun qui a vieilli et doit céder la place au nouveau Cameroun qu’il porte en lui ; et les sages – femmes que nous sommes. Les Camerounais doivent donc, se lever et par une action consciente, amener la nouvelle société à l’existence, dans les conditions qui ne feraient pas de celle-ci, un mort né. Le Cameroun tel qu’il est, contient en lui, le bébé, le Cameroun de demain. Pour que le bébé vive, il faut protéger la maman.
Sagesse et méthode s’imposent donc. Je suis le candidat de la méthode et d’une nouvelle pédagogie de l’Etat pour faire de notre pays un gagnant de la mondialisation.

Pour revenir à la démocratie, depuis vingt ans, nous sommes dans le processus de démocratisation. Nos populations en sont lasses comme le montre la désertion civique qu’elles manifestent à l’égard du processus électoral. Il est temps de sortir de la démocratisation pour asseoir la démocratie de façon définitive. Mais que l’on s’entende bien ; la démocratie que nous voulons promouvoir, n’a rien à voir avec la démocratie néocoloniale, celle-là qui se couche sous les pieds de l’impérialisme en se contentant d’être le cheval de Troie de la recolonisation de notre pays. Notre idée de la démocratie n’a rien à voir  avec celle-là qui, est piégée par l’électoralisme géo – tribal avec son vote automatique.  Notre idée de la démocratie n’a rien à voir  avec cette démocratie là, qui est trustée par les oligarchies financières. De ce type de démocratie, nous n’en voulons pas.
Nous travaillons pour une démocratie émancipatrice, une démocratie de la libération. Nous l’avons appelé la démocratie de la connaissance. Elle passe par la maîtrise du savoir. Oui, l’émancipation, la libération, la souveraineté et l’indépendance se confondent dans les conditions actuelles, avec la maîtrise du savoir et la connaissance.

Nous devons donc fonder notre organisation politique, économique, sociale et culturelle sur la nécessité de maîtriser le savoir. Nous allons vaincre la domination et l’humiliation par les lois de l’esprit ou nous ne serons pas.

C’est que le monde a changé. Nous ne pouvons plus nous comporter comme hier. La démocratie de la connaissance exige un changement radical des mentalités, une inversion radicale de nos façons de faire et de penser. Il est question de reconquérir notre futur pour notre propre compte. N’est-ce pas là, la condition de la souveraineté et de la liberté ? La connaissance, et encore la connaissance.

Chacun comprend bien qu’il ne s’agit pas de changer seulement de Régime et/ou de dirigeants mais, de se débarrasser d’un esprit, d’une culture, d’une manière de vivre la collectivité et ses exigences ; de se débarrasser des outils et des méthodes qui, parce que datés et rouillées, ne peuvent que produire de l’inertie.
Chacun comprend que c’est regarder au-delà du pacte colonial. Cet inévitable dépassement du carcan (néo) colonial appelle une nouvelle façon de faire de la politique, de faire de l’économie, de faire société. Elle exige une nouvelle intelligence des Institutions. 

En tant qu’architecte de la nouvelle société en gestation, notre ambition, c’est de créer le nouvel environnement politique, institutionnel et culturel ; une nouvelle fabrique sociale qui produira ce nouveau camerounais dont l’avènement est désormais urgent.

Je suis candidat à la Présidence de la République. Je suis porteur d’un grand dessein pour le Cameroun.

Chers compatriotes,
Le compromis néocolonial (qui consistait en notre insertion dans les circuits des échanges internationaux par l’offre des matières premières, coiffée par le pacte colonial) est épuisé du fait de la croissance démographique, de la mondialisation et de l’émergence des nouvelles générations de citoyens. Les structures qui ont accompagné ce compromis (zone Franc, accords de coopération, pratiques politiques et diplomatiques) ont été conçues pour gérer les problèmes d’hier et non ceux d’aujourd’hui et de demain. Les seuls leviers budgétaires, de l’aide publique au développement et de l’endettement traditionnel, ne correspondent plus aux nouvelles problématiques africaines. Il faut avoir l’audace d’une refondation. Elle ne viendra pas de ceux qui profitent du système. Un nouveau partenariat avec nos partenaires extérieurs s’impose. La prise en compte de nos intérêts mutuels sera à la base de sa construction. A ce propos, nous n’avons pas peur de le dire : nous avons fait notre part de sacrifices. Nous avons accepté de nous soumettre aux terribles cures de l’ajustement structurel et des conditionnalités du point d’achèvement. Il est temps que nos partenaires extérieurs fassent leur part d’aggiornamento. En lieu et place de celui-ci, que voyons-nous ? Le retour (sous prétexte de la promotion de la démocratie et des droits de l’homme) du gros et vieux bâton colonial.  Cette régression dans les relations internationales, nous ne l’acceptons pas.

Je suis candidat pour interpeller nos amis extérieurs sur leurs responsabilités à l’égard de l’Afrique.

C’est une question de justice. On ne peut pas construire du partenariat et de la solidarité sur la base de l’humiliation et de la brutalité. On ne peut pas prétendre être des parangons de la démocratie en maintenant l’injustice des rapports économiques internationaux, en imposant aux autres ce que l’on refuse chez soi ; aux faibles, la loi du plus fort. On ne peut pas prétendre être des Nations civilisées quand dans les relations internationales, on privilégie les solutions sommaires et primitives pour régler les crises.

Cette hypocrisie des pays puissants, cette loi de la jungle déguisée en droit international, comme fondement  des relations internationales, nous ne l’accepterons  plus. Il ne suffit pas, évidemment, de le proclamer. Dès lors qu’en ce moment même où le chantier de la réécriture des règles du jeu international est lancé, l’Afrique, certes contre son gré, subit la loi des rapports de forces et n’a pas droit au chapitre. Nous devons nous approprier intelligemment ce chantier par un nouvel dynamisme diplomatique en vue de retourner, au double plan interne et externe, le contexte international à notre avantage.

Camerounais, Camerounaises,
Au début de mon propos, j’ai indiqué que la transition au Cameroun, était marquée par l’imprévisibilité. J’ai aussi  montré parmi les voies pouvant permettre de maîtriser cette imprévisibilité, ce que j’ai nommé la troisième voie, à savoir : la construction d’une nouvelle dynamique politique patriotique et trans-partisane pour conjurer les dérapages périlleux qui nous guettent. C’est la dynamique de ma candidature à l’élection présidentielle. Je la partagerai avec les camerounais pour qu’ils s’en emparent.

Peuple du Cameroun,
Je suis candidat à l’élection présidentielle d’Octobre 2011.

© Correspondance : BANDA KANI, Candidat à la présidence de la République


25/08/2011
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