ELECAM pas prêt pour des inscriptions en Août !

Le 26 juillet 2010, le directeur Général d’Elecam a accordé une interview au journal «Cameroon Tribune» dans lequel il annonce entre autres le début des inscriptions sur les listes électorales  au cours de ce mois d’août. Les affirmations contenues dans cette longue interview, par leur importance et au regard du rapport périodique de la Cellule d’observation d’ELECAM instituée au sein de la Plate-Forme de la Société Civile camerounaise, ont amenée la Société Civile à travers ladite Plate-Forme,  à mettre à la disposition de l’opinion la présente Déclaration.

 

A- Sur la neutralité du Directeur Général d’Elecam (DGE)
- Considérant les déclarations du DGE qui confirment les inquiétudes que nous formulions lors de la mise en place de cette structure ELECAM, notamment sur ce que nous qualifions alors d’escroquerie politique en référence à la loi de 2006 ;

- Considérant que cette escroquerie politique se traduit clairement par le fait que : le peuple voulait une structure indépendante et neutre pour remplacer le MINATD dans l’organisation des élections. Malheureusement on lui a plutôt donné une Direction Générale des élections n’étant tenu par aucune obligation de neutralité ou même d’impartialité.

- Considérant Que pour tromper la vigilance de l’opinion, l’on a annexé à cette direction un Conseil Electoral vers lequel tout le débat sur la neutralité et l’impartialité a été subtilement orienté.

- Considérant que cette direction d’ELECAM est confiée aux anciens cadres du MINATD et de la Présidence de la République ne s’étant jamais illustrés par leur neutralité ;

- Considérant que pour gérer ce débat sur le déficit de crédibilité d’ELECAM l’argument le plus utilisé a été  « on jugera le maçon au pied du mur ».

- Considérant que l’annonce du début des inscriptions par le DGE constitue le «pied du mur», la « fondation de maison élection 2011 » ; Que de ce fait nous sommes fondés et même obligés de juger le « maçon » dès maintenant ;

- Rappelant au préalable que la Plate-Forme n’est plus véritablement concerné par le débat sur la neutralité d’Elecam mais sur celui de son impartialité ;

- Rappelant que la Plate-Forme admet la possibilité, même pour Elecam, d’organiser des élections justes ;
La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie ;

- Constate que les déclarations du Directeur Général d’Elections Cameroun font peser un doute sur cette possibilité d’avoir un mur solide construit par ce maçon qu’est ELECAM.

 

B- Sur la possibilité de démarrer les inscriptions en août

La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie
- constatant que plusieurs délégations régionales d’ELECAM  sont  loin d’être prêts à ce jour ;

- Constatant qu’aucune clarté n’a été donné par le DGE sur les postes mobiles d’inscriptions par lui annoncés ;
- Constatant qu’Elecam ne dispose pas encore de personnel bien formé et en quantité suffisante;

- Constatant que les partis politiques n’ont pas été formellement saisis conformément à la loi pour la constitution des commissions de révision ;

- Constatant que la campagne de sensibilisation annoncée par le DGE n’a toujours pas démarré ;

- Considérant le fait qu’aucune commission mixte de révision des listes électorales n’a été créée conformément à la loi ;

- Considérant la non présence, conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi, du Conseil Electoral dans les démembrements d’ELECAM ;

- Constatant la confusion ambiante entre le Directeur Général des Elections et le Conseil Electoral sur les compétences et la répartition des rôles dans le processus de création des commissions mixtes ;
- Considérant la non organisation par le Conseil Electoral des forums de concertation des acteurs impliqués, en vue de la mise en place des commissions ;
- Considérant le rôle central de ces commissions préparatoires dans le processus électoral et surtout dans la garantie de la transparence électorale ;

 

La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie ;

- Déclare qu’il n’est matériellement pas possible pour Elecam d’entamer un processus transparent et crédible d’inscription sur les listes électorales avant le 15 septembre 2010 ;


- Rappelle que la dualité légale entre le DGE et le CE doit se traduire dans l’opérationnalisation fonctionnelle d’Elecam sur le terrain ;

- Rappelle que les concertations du Conseil Electoral avec les partis politiques légalisés et la société Civile sont préalables à la mise en place des commissions préparatoires;

- Exige que la Direction Générale des Elections prennent attache par écrit avec TOUS les partis politiques légalisés au Cameroun, car le fichier électoral transmis par le MINATD doit avoir ces deux composantes : le fichier des électeurs et le fichier des partis politiques légalisés ;

- Exige que le Conseil Electoral revienne sur sa résolution du 04 mai 2009 en extirpant de celle-ci les dispositions contraires à l’esprit et la lettre de la loi; permettant ainsi au Conseil électoral d’assumer pleinement ses missions de juge des contestations et des réclamations électorales ;

- Souhaite que les équipes techniques de la Direction générale des élections s’abstiennent de faire dire au Directeur d’Elecam des contre-vérités de nature à renforcer la suspicion sur cette institution.

 

C- Sur les acquis d’ELECAM

La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie ;
- apprécie l’innovation apportée par ELECAM au processus électoral à travers la remise du récépissé à chaque citoyen lors de son inscription : cela a été longtemps lune des préoccupations de la Société civile ;

- félicite le Conseil Electoral d’Elecam pour ses actions de terrain visant à crédibiliser cette structure grâce à un rapprochement permanent avec les partis politiques et la société civile et surtout grâce à la permanente communication de son président ;

- Note avec satisfaction la détermination de certains délégués Régionaux d’Elecam à agir dans la transparence et à s’opposer à toute tentative d’inféodation d’Elecam par un parti politique  au niveau local ;

D- Sur les préoccupations urgentes actuelles

La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie ;
- Demande au Conseil Electoral de jouer pleinement son rôle consacré par la loi et de ne pas confier à la Direction Générale ses missions, car c’est au Conseil qu’incombe, comme pour le cas de l’ONEL hier, les missions de contrôle et de supervision de la DGE ; auxquelles missions l’on devrait ajouter la gestion  des contestations et réclamations électorales ;

- Exige aux deux structures en charge des élections de prendre toutes les mesures suffisantes pour garantir la transparence dans le processus de mise en place des commissions mixtes de révision des listes électorales, car c’est le premier élément et repère d’appréciation de la sincérité des organes d’Elecam ;

- Souhaite que la Société Civile soit clairement associée à cette phase du processus électoral ;

- Appelle les dirigeants d’Elecam à faire meilleur usage du tableau technique d’analyse de l’interview du DGE qui est jointe à cette Déclaration en guise de Rapport N°1 de la Cellule d’Observation d’Elecam ;

- Réitère sa demande sur la nécessité pour Elecam de rassurer les citoyens sur le type de programme informatique introduit dans le logiciel de gestion des élections à lui remis par les partenaires au développement : il est urgent que tous les acteurs maitrisent la garantie de la transparence de ce logiciel et sa fiabilité  pour se rassurer que ce n’est pas une potentielle source nouvelle de fraude électorale.

 

E- Sur les préoccupations transversales
La Plate-Forme de la Société Civile pour la Démocratie ;

- Demande à l’ensemble des citoyens de ne pas céder à la provocation et de continuer à faire confiance au processus électoral comme mode de transmission de pouvoir ;
- rappelle à tous les acteurs que la prochaine élection présidentielle sera forcément organisée par Elecam et qu’il est contreproductif de continuer à enfermer les citoyens dans des débats désuets sur l’acceptation ou non d’Elecam : Le seul débat à ce sujet qui se justifie étant celui de la modification de la loi et partant celui de l’adoption d’un véritable code électoral camerounais ;

- Rappelle que la Société Civile engagée ne sera pas tenue de reconnaître les tendances des résultats de la prochaine présidentielle publiées par ELECAM, si ceux-ci ne sont pas conformes à la vérité des urnes ;

- Demande à ceux des partis politiques, en panne d’initiatives et de solutions concrètes pour conquérir l’estime des citoyens, de cesser de distraire les camerounais avec des actions relevant plus du spectacle que de recherche d’un résultat concret dans la perspective de l’alternance attendue par le Peuple : les projets du genre  «nous n’irons pas aux élections avec Elecam» rentrent dans cette catégorie de distraction et de spectacle ;

- Appelle tous les citoyens à se mobiliser pour s’inscrire sur les listes électorales, s’assurer que leur entourage a fait de même, à se préparer à aller voter et  défendre leur vote  en temps opportun;

- Rappelle qu’aucun système de fraude ne passera face à un peuple déterminé et engagé : L’Opération « 10 millions d’électeurs en 2011 » doit se poursuivre et se renforcer ;

- Rappelle enfin qu’elle ne ménagera aucun effort pour atteindre son unique objectif qui est l’avènement au Cameroun de l’Alternance par les Urnes et dans la Paix.

 

Fait à Yaoundé le 04 Aout 2010

 


Pour La Plate-Forme
Citoyen Hilaire KAMGA                                               

Secrétaire Permanent et Porte Parole                        


Document joint ; Rapport N°1 de la Cellule d’Observation d’ELECAM
NB : Ce document fait partie intégrante de cette déclaration.



12/08/2010
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