Elecam. Désaccords entre Fonkam Azu'u et Sani Tanimou

Le Messager


Le président d’Elections Cameroon (Elecam) s’est plaint publiquement du non respect des lois par le directeur général des élections au sujet de la date d’ouverture des listes électorales.

« La loi est claire. Les listes électorales doivent être ouvertes le 1er janvier de chaque année. Mais le 1er et le 2 janvier 2012 étant fériés, ces listes devaient être ouvertes le 3 janvier 2012. C’est ce que le conseil électoral qui veille sur l’application de la loi a prescrit à la direction générale des élections. Mais malheureusement, le directeur général a plutôt ordonné l’ouverture des listes le 05 janvier ». C’est en ces mots que se plaignait le président du conseil électoral (président d’Elecam), invité dimanche 15 janvier 2012 de la rubrique « Sur le gril » de  l’émission « Dimanche Midi », émise sur l’antenne du poste national de la Crtv. Samuel Fonkam Azu’u dénonçait avec les mots qui sont les siens, la manière cavalière avec laquelle la direction générale des élections [l’autre composante organique d’Elecam, ndlr] mène les opérations d’inscriptions sur les listes électorales.

Face à ses deux interviewers, le président d’Elecam a également assuré que l’ouverture des listes différée au 5 janvier 2012 était simplement illégale. Car, les Camerounais qui auraient éventuellement voulu aller s’inscrire sur les listes dès la reprise le 3 janvier auraient dû être reçus dans les bureaux de vote. Et donc sont fondés de faire un procès à l’organisme en charge de l’organisation et de la supervision des élections au Cameroun.  Entraîné quelque peu par ses interlocuteurs au cours de cette interview, le président du conseil d’Elecam a avoué à demi-mot être impuissant devant la direction générale des élections qui s’était contentée de lui  signaler ne pas être prête à la date du 3 janvier 2012. Ce, refusant catégoriquement de se plier à l’injonction du conseil électoral.

Violation de la loi

Samuel Fonkam Azu’u a par ailleurs rappelé que lorsque le président de la République convoquait le corps électoral pour l’élection présidentielle de 2011 alors que les inscriptions n’étaient pas bouclées, de sa Mezam natale où il se trouvait, il avait ordonné et obtenu l’arrêt des inscriptions sur  les listes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, lesquelles se poursuivaient à tort. Nonobstant cela, comme le faisait remarquer la presse, notamment Le Messager, le directeur général des élections accordait, au même moment, un sursis aux milliers de personnes qui avaient pris d’assaut les antennes communales de Yaoundé. Ceci en toute violation de la loi. Car celle-ci stipule que « les inscriptions sur les listes électorales sont arrêtées dès la convocation du corps électoral ».

Outre ce premier aveu public fait par le président d’Elecam himself, au sujet de « dissensions » entre ces deux composantes organiques, l’année  2011 passée a charrié de nombreux éclats de voix entre les deux entités. La presse nationale qui s’en était fait l’écho, mettait à l’actif de cette sombre fresque, le clash subséquent à  la « mauvaise gestion »  des ressources financières et humaines par la direction générale des élections ; la lettre confidentielle adressée par une membre du conseil électoral, Mme Dorothy Njeuma, au président de la République pour dénoncer les mauvaises options managériales du directeur général des élections ; le contrôle de la machine de la communication de l’organisme comme l’émission radiophonique diffusée sur la Crtv radio ; les récriminations faites par  certains cadres de la direction générale des élections sur la propension du président d’Elecam à s’exprimer devant micros et caméras des médias ou encore la foultitude de reproches  que formulent intuitu personae et de manière informelle chacun des 17 membres  encore en poste (sur les 18) du conseil électoral relativement à la manière dont a été organisée la dernière élection au Cameroun .

Mais jamais,  aucun de ces désaccords n’avait investi la place publique… jusqu’à la sortie de Samuel Fonkam Azu’u sur la Crtv dimanche dernier. Signe d’un ras-le-bol ?

Rodrigue N. TONGUE




17/01/2012
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