Education : L’Addec juge les droits universitaires «illégaux»

Journal Mutations 14/03/2011

Education : L’Addec juge les droits universitaires «illégaux»

Cette association des étudiants réfute ces frais qui vont jusqu’à 600.000 Fcfa dans certaines filières professionnelles des établissements publics.

Il était question pour le bureau de l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) de renouer avec sa base de Douala. Toute la journée de samedi dernier, ils se sont retrouvés et ont débattu autour du thème, «la gouvernance universitaire face au défi du progrès ». Il était donc question pour eux de débattre du système universitaire autour des thèmes qui traitent du rôle de l’étudiant dans la gouvernance universitaire, des droits universitaires illégaux comme entrave à la bonne gouvernance et des contours du concept contemporain de la gouvernance universitaire. Un thème qui se justifie, d’après Hervé Nzouabet, par les manquements constatés dans les enseignements et le système universitaire.
L’Addec dénonce la disparité dans le paiement des frais universitaires dans certaines universités. Particulièrement à Douala et à Yaoundé. Le paiement de 50.000Fcfa de droit universitaire ne s’applique donc pas partout. «Nous dénonçons le fait que dans certaines universités, on crée des cellules où on administre des frais universitaires élevés», dénonce Hervé Nzouabet. A en croire le président de l’Addec, Il faut savoir que le décret présidentiel de 1996 fixe le montant de paiement des droits universitaires à 50.000 Fcfa. «Il ne revient pas à un conseil d’université ou à un ministre d’administrer de nouveaux prix au delà de ce montant », précise t-il.

Les défenseurs des droits des étudiants citent entre autres certaines facultés de l’université de Douala et des filières professionnelles des universités d’Etat dont les frais universitaires coûtent 600.000Fcfa. «Nous dénonçons de façon active ces droits illégaux. Les prochains jours, nous descendrons sur le terrain, en dénonçant ces responsables, en créant le rapport de force qu’il faut. Cette pratique est devenue extrêmement courante à Douala où il y a énormément d’écoles et de facultés », annonce t-il.
Bob Ngamoe, un des panélistes par ailleurs promoteur du Groupe universitaire Isma, quant à lui est clair. «Le système universitaire camerounais souffre de la mal gouvernance universitaire. Ces gens qui dirigent ces universités n’ont aucun projet, aucune ambition pour ces universités, ce d’autant plus qu’ils ne se sentent pas concernés », s’offusque Bob Ngamoe. Pour ce dernier, il ne s’agit pas «d’ingurgiter » les grandes théories qui ont marqué l’histoire des autres pays. «Dans un tel système, on ne peut aboutir à rien du tout. Ce type de gouvernance ne peut pas permettre aux camerounais d’éclore leur géni », poursuit-il. Pour le promoteur de Isma, cela est dû au fait que des gens qui sont nommés mettent des années à un poste et ne rendent compte de leur gestion à personne. «On devrait dire aux Camerounais de voter les patrons des universités. Ainsi au moins, ils devront rendre des comptes et en cas de mauvaise gestion, ne pas voir leur mandat renouvelé », propose t-il.

Blaise Djouokep



14/03/2011
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