Education: Ces revendications qui divisent Enseignants et Gouvernement

Yaoundé, 19 Novembre 2013
© Prince Nguimbous | Le Jour

Plus d'un an après le début des négociations entre les deux parties, des solutions tardent à être trouvées.

18 enseignants du cycle primaire comparaissent depuis le 20 août dernier devant le Tribunal de première instance de Yaoundé, centre administratif. Ils sont accusés de manifestation illégale et trouble à l'ordre public, depuis la veille de la rentrée scolaire 2013. Ces éducateurs ont été interpellés devant les services du Premier Ministre à Yaoundé alors qu'ils tentaient d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la prise en compte de leurs revendications. Depuis quelques années, en début d'année scolaire, les enseignants se mobilisent pour réitérer leurs attentes. Le procès des 18 enseignants traduits en justice et soutenus par le Syndicat national des instituteurs contractuels et marres des parents (Snicomp) reprend le 28 novembre prochain. Selon les membres de ce syndicat, l'intégration comme agents de la fonction publique est leur principale revendication depuis l'année 2000. «Nous voulons l'intégration directe à la Fonction publique. Il n'est pas normal qu'on nous demande de passer par un concours, puisque nous sommes tous diplômés des Ecoles normales des instituteurs de l'enseignement général (Enieg). Nos camarades qui sont aujourd'hui fonctionnaires n'ont pas fait de concours, ils ont été formés dans une école et intégrés dans la Fonction publique, c'est la même condition que nous voulons», explique Raoul Ngué, enseignant vacataire et membre du Snicomp.

«Nous sommes plus de 3000 instituteurs vacataires et contractuels en attente d'intégration dans la Fonction publique. Nous vivons dans la misère, un Ivac gagne moins de 70.000 F.Cfa, nous sommes des responsables de famille, nous devons dispenser une éducation de qualité, mais compte tenu des réalités que nous vivons, ça devient parfois difficile», renchérit Irène Medjo, institutrice.


Les revendications

Les enseignants du cycle secondaire, eux, ne sont pas en reste et portent à leur tour un chapelet de revendications. Toutes portent sur la revalorisation de la prime de recherche et de documentation, l'intégration des instituteurs contractuels dans la Fonction publique, l'intégration des enseignants de sport dans le statut particulier des fonctionnaires du corps de l'éducation nationale, l'attribution des palmes académiques...

Le gouvernement a créé un comité ad hoc présidé par Grégoire Owona, le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, pour examiner ces revendications des professeurs des lycées et maîtres d'école. Le 12 novembre dernier, la 9ème session de ce comité s'est tenue avec la participation de syndicats d'enseignants, de représentants du Ministère de l'Education de base, du Ministère des Enseignements secondaires, du Ministère des Finances, du Ministère des Sports et de l'Education physique et du Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Mais des enseignants demandent que ce comité soit suspendu parce que, d'après eux, rien n'avance depuis.


Contraintes budgétaires du Cameroun

La réponse du gouvernement est contenue dans cet extrait du communiqué qui a sanctionné la réunion du comité ad hoc le 12 novembre dernier au Ministère du Travail et de la Sécurité sociale: «A l'issue des échanges parfois durs, les syndicats ont exprimé leur impatience de voir aboutir les travaux déjà réalisés et transmis à la hiérarchie gouvernementale et ont demandé la suspension des travaux jusqu'à la prise des décisions, l'ensemble du comité ad hoc estimant avoir bouclé ce qu'il avait à faire. Le gouvernement a réitéré son engagement pour une sortie satisfaisante des négociations par les décisions dans les six prochains mois sur les problèmes examinés en rapport avec les contraintes budgétaires du Cameroun».

Paul Bayike, le Président du Syndicat national de l'enseignement primaire et maternel (Snepma), maintient pour sa part, la pression sur les pouvoirs publics: «Le gouvernement doit augmenter notre prime de recherche. Elle est à 15.000 F.Cfa depuis quelques années. Cela ne représente rien. Par rapport à cette revendication, je déplore le fait que ce dossier reste bloqué au Ministère des Finances. Pour les frais de prime de recherche, nous avons écrit au gouvernement pour que cette prime passe de 15 000 FCFA à 50 000 FCFA».


19/11/2013
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