Ebolowa: l’usine à tracteurs relancée

YAOUNDE - 23 JAN. 2012
© Cameroon Tribune

Un Comité de suivi des activités créé et les équipes remobilisées par le Minepat.

Il voulait vraiment tout savoir ! Vendredi dernier, sur le site du Complexe industriel d’Akak-Essatolo, à Ebolowa, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi, a posé toutes sortes de questions à l’entrepreneur chargé des travaux de construction de l’usine de montage des tracteurs et de fabrication des équipements agricoles. De cet oral, Emmanuel Nganou Djoumessi, parcourant les 11 hectares (ha) du chantier en compagnie du gouverneur de la région du Sud, Jules-Marcellin Ndjaga, a exigé des réponses fermes et convaincantes. Un exercice auquel Paul Bernard Moukouri Soppo s’est acquitté non sans peine. Car, le fait est réel : la construction de l’usine est en difficulté. Conséquence, les 600 tracteurs dont le montage s’est fait à l’air libre sont à la merci des intempéries diverses. Or, au-delà du délai de six mois largement dépassé, l’un des enjeux actuels est l’ouverture prochaine de la saison agricole 2012. C’est dire l’urgence.

Dans sa quête d’identification des problèmes qui freinent la réalisation de ce projet, fruit de la coopération entre les gouvernements indien et camerounais, le Minepat, qui avait à ses côtés le Secrétaire général du Minader, Jean-Claude Eko’o Akouafane, n’y est pas allé de main morte. Combien de temps vous faut-il encore, a-t-il interrogé, sans attendre une quelconque réponse, avant d’enchaîner : « Que vous manque-t-il en fait ? », ainsi, l’on apprendra alors que 50% des matériaux devant servir à la construction de la chaîne de montage, du magasin de stockage des pièces de rechange, les bâtiments de lavage et du bloc administratif, la cantine, la guérite et la clôture sont prêts sur le site et que les autres 50% sont toujours au port de Douala, soit 14 containers qui attendent le dédouanement. En fait, expliquera l’entrepreneur, 75% de l’usine, construite par assemblage, sont réalisés. Une fois cette étape terminée, il faut quelques jours seulement pour mettre l’usine entière sur pied et la rendre immédiatement fonctionnelle.

Mais, qu’est-ce qui fait donc problème ? En clair, c’est l’argent qui manque le plus. Le financement du projet, révèlent les entrepreneurs, avait été domicilié dans les livres d’une banque. Celle-ci semble aujourd’hui traîner les pieds dans l’accompagnement nécessaire qu’elle devait apporter à la réalisation du projet. Le montant, au regard des termes du marché passé de gré à gré entre le Minepat et la société de construction, en juin 2010, est de plus de 3 milliards de F Cfa, marché et avenants compris, pour un délai de réalisation de 12 mois avec possibilité de prolongations.

Voilà pourquoi, pour que le projet du complexe industriel d’Ebolowa ne meure pas, Emmanuel Nganou Djoumessi, au terme de la réunion de travail avec tous les partenaires du projet, a procédé à la création d’un Comité local de suivi des activités de construction. Il a, par ailleurs, ordonné la suspension de la production des tracteurs, l’établissement d’un inventaire des quantités montées, le renforcement de la sécurisation des pièces détachées. Le Minepat a surtout réaffirmé la volonté du gouvernement quant à l’effectivité de l’achèvement du chantier.





23/01/2012
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