Droits de l’homme : Amnesty demande de réexaminer l’affaire Edzoa

Cameroun - Droits de l’homme : Amnesty demande de réexaminer l’affaire EdzoaL’ex-Sgpr, tout comme Thierry Atangana ou encore Paul Eric Kingué, sont considérés par l’Ong comme des prisonniers politiques.

Il a fallu juste une phrase pour comprendre la position de l’Ong Amnesty International par rapport à la situation de Titus Edzoa et de Thierry Michel Atangana. « La durée prolongée de des poursuites engagées contre Titus Edzoa et Thierry Atangana semble être motivée par leur opposition réelle ou supposée au gouvernement ; les deux hommes pourraient de ce fait être des prisonniers d’opinion. Amnesty international estime que ces deux  cas montrent comment des procédures judiciaires peuvent servir à réduire au silence des personnes qui sont considérées, à tort ou à raison, comme des opposants. », lit-on dans le rapport publié en cette année 2013.

C’est clair, pour Amnesty International, Titus Edzoa et Thierry Atangana sont des prisonniers politiques. «Les représentants des gouvernements étrangers qui avaient auparavant soutenu les poursuites engagées contre des responsables, du gouvernement ou autre, soupçonnés de corruption ont affirmé à Amnesty International qu’ils pensaient désormais que ce type de procès était largement utilisé pour régler des différends politiques, plutôt que pour lutter contre la corruption », poursuit le texte.

Suite à ce constat, l’Ong demande donc que « l’affaire soit réexaminée dans les plus brefs délais par un organe judiciaire indépendant et impartial, afin de déterminer si les deux hommes ont été poursuivis et jugés de façon légale et équitable, en établissant notamment si la révocation des juges au cours du deuxième procès était pertinente et avait eu lieu au bon moment ». Amnesty International va même plus loin en indiquant que si le nouveau procès envisagé conclut que les accusés ‘ont pas commis les infractions pour lesquelles ils sont en prison, qu’ils soient libérés et indemnisés.

Titus Edzoa et Thierry Atangana ne sont pas les seuls détenus évoqués dans le rapport d’Amnesty international. Le cas Paul Eric Kingué y est également traité. « Dans son cas également, l’Ong pense qu’il est un prisonnier d’opinion. « Les poursuites judiciaires et l’emprisonnement dont il a fait l’objet semblent être des abus de procédure destinés à réduire au silence une personne critique à l’égard de la politique gouvernementale »,  déclare l’Ong. Le cas de l’écrivain Enoh Meyomesse n’est pas oublié dans le rapport. En fait toutes les personnes citées ont été rencontrées par les missions d’Amnesty International au Cameroun.

Le rapport comporte une dizaine de chapitres qui portent sur toutes les atteintes aux droits humains au Cameroun au cours de l’année : l’absence d’enquêtes, la liberté d’expression et d’association, la question de l’homosexualité, les conditions carcérales, les mutilations génitales et autres violences sexuelles, ou encore la peine de mort.

En conclusion de son rapport, Amnesty International déclare : « Les violations des droits humains commises au Cameroun continuent à inspirer de vives inquiétudes à Amnesty International. Il n’est pas toujours possible de confirmer avec certitude que les hauts responsables gouvernementaux ont toujours connaissance ou sont à l’origine de la plupart ou l’ensemble de ces violations. Toutefois, il semble indiscutable que très peu de mesures sont prises, voire quasiment aucune, pour traduire les responsables de ces actes en justice ».

© Le Jour : Jules Romuald Nkonlak


01/08/2013
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