Droits de l’homme: A quoi ressemblent les cellules de nos commissariats ?

YAOUNDÉ - 23 Mai 2012
© Joe EHIGUE | L'Epervier

Le respect de la vie humaine n'est pas une préoccupation au commissariat central N°1 où les gardés à vue sont entassés dans des cellules avec urines et excréments.


Comment dans un pays qui renouvelle à chaque occasion son attachement aux droits de l'homme et au respect de la vie humaine, les hommes peuvent-ils être traités comme des animaux dans les commissariats.

Dans ces unités de police où règnent en maîtres absolus des tortionnaires et des anarchistes, les gardés à vue qui y débarquent pour des motifs parfois inexplicables en violation flagrante de la procédure légale, deviennent des cobayes pour l'expérimentation des nouvelles techniques de séquestration. Au commissariat central N°1 par exemple, la perversité a atteint son paroxysme. L'être humain y a perdu sa valeur même si ceux qui y subissent des traitements dégradants ne sont pas différents de leurs bourreaux.


Invivable

Les cellules du commissariat central N°1 ressemblent à un grand dépotoir ou se bousculent des hommes et les matières fécales.

Dans un environnement clos et exigu mal éclairé, les bouteilles en plastique servent de pots pour des urines et des plastiques de WC ambulants. Contrairement à ce qui se fait dans d'autres commissariats où la propreté est faite chaque matin dans les cellules, les gardés à vue de cette unité de police au cœur de la capitale peuvent passer des semaines, voire des mois avec tout ce qu'ils évacuent de leur ventre.

Ils suffoquent des odeurs irrespirables avec ce que cela entraine comme prolifération de maladies au grand mépris des maîtres des lieux.

De quelle sensibilisation et formation en droit humanitaire nous rabat-elle des oreilles la haute hiérarchie de la police camerounaise? Martin Mbarga Nguelé qui a manifestement d'autres chats à fouetter fait-il des visites inopinées dans les locaux des commissariats ou se contente-t-il de prêcher dans le désert? Le comble dans cette mauvaise manière de servir est que c'est Paul Biya qui est épinglé quand des organisations internationales à l'instar de l'observatoire international des prisons et autres y font irruption.

Les mauvais traitements que subissent des citoyens dans les locaux des forces de maintien de l'ordre en général et ceux du commissariat central N°1 en particulier résultent de l'arnaque, du clientélisme et de l'arbitraire. Des hommes et femmes y sont gardés pour des raisons aussi vulgaires que le retard de paiement d'un crédit à un partenaire, ou un simple accrochage verbal avec un parent d'un policier ou du commissaire...

Il est dont évident que ce ne sont plus de beaux discours sur fond de vœux pieux qui changeront le comportement des policiers. La faute à qui?




27/05/2012
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