Droit d’auteur de l’art musical: Ama Tutu Muna veut retirer l’agrément à la SOCAM

DOUALA - 28 MARS 2013
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

Après le président de la Cmc, Sam Mbende, c’est au tour d’Odile Ngaska, présidente du conseil d’administration de la Socam, d’être dans le collimateur de la ministre des Arts et de la culture. La tête de la Pca de la société civile camerounaise de gestion collective du droit d’auteur de l’art musical est mise à prix pour une rondelette somme d’un milliard cinq cent millions de Fcfa provenant des téléchargements qu’Ama Tutu Muna veut contrôler.

Rien ne va plus entre les responsables de la Socam et la ministre des Arts et de la culture. Depuis les travaux de la 16ème session ordinaire du conseil d’administration de la société civile camerounaise du droit d’auteur de l’art musical (Socam), l’on assiste à une véritable guerre froide entre les deux structures. La ministre Ama Tutu Muna des Arts et de la culture et Odile Ngaska, la présidente du conseil d’administration de la Socam, ont choisi de communiquer autrement. Les deux dames de « fer », ne partagent pas l’éviction et la mise hors de portée de nuire et de la conduite des « affaires » de l’administrateur Roméo Dika. Toutes choses qui ramènent au goût du jour les éternelles incertitudes à savoir si : le droit d’auteur au Cameroun, est-il à jamais englué sinon happée par la spirale d’un calvaire et d’une galère permanentes. Plus le temps passe, le coma se prolonge, le malade agonise. Plus grave, les difficultés, obstacles et entraves semblent s’éterniser. A son niveau, Ama Tutu Muna qui officie à la tête du ministère des Arts et de la culture depuis le mois de septembre 2007, serait par des arbitrages « partiaux » et des prises de positions à son avantage, responsables des traitements qui apparaissent inappropriés, inoffensifs et inefficaces.

La dernière ingérence en date est celle de la volonté de la ministre de réhabiliter à tous les prix et par tous les moyens, l’administrateur Roméo Dika, d’un conseil d’administration qui l’a radié pour détournement d’une somme de plus de 44 millions Fcfa. Bien avant la tenue du conseil d’administration de Kribi, Ama Tutu Muna a voulu influencer le choix du président de la commission permanente de médiation et de contrôle (Cpmc) en proposant un certain Mbella Epoupa (ancien chargé du suivi des négociations avec les entreprises de téléphonie mobile au sujet des téléchargements). Manque de pot, car la ministre a été désillusionnée par la présidence de la République qui a préféré nommer au poste de président de la Cpmc, Dr. Aba’a Oyono Jean Calvin, en remplacement de Dr. Mvom Ela née Paulette Mimbé, spécialiste des questions de droit, enseignante, chargée de cours à l’Université de Yaoundé II. Plus tard, Ama Tutu Muna a fait feu de tout bois pour bloquer la sanction du conseil contre son « poulain » Roméo Dika. Elle aurait multiplié des échanges et des correspondances en direction des responsables de la Socam ; autant qu’elle a désigné une « chargée » de mission à la session du conseil d’administration de Kribi, pour paralyser les travaux.

Hélas. Aux termes des travaux, le conseil a pris le contre pied de la ministre en prononçant l’exclusion de l’administrateur Roméo Dika. « Bien avant la suspension de Roméo Dika, le conseil d’administration, au cours d’une de ses sessions, a suspendu des artistes de renom comme : Ben Decca, Lady Ponce, Atango de Manadjaman, Ebenny Donald, Raymond Tchengang…, la ministre n’a rien dit. Qu’est ce qui peut bien expliquer la volonté de la ministre de réhabiliter Roméo Dika ? Nous pensons qu’Ama Tutu Muna veut suspendre le conseil d’administration sous la présidence d’Odile Ngaska. Elle met à prix la tête du Pca, pour remettre en scène et au besoin la chasser afin d’installer son « poulain » aux commandes » affirment en chœur des membres du conseil d’administration.


Vendre la chèvre en gardant la corde

Dans son obsession à faire « ramper » le staff administratif de la Socam, la ministre des Arts et de la culture, par une sorte d’interférence et d’ingérence, a selon des sources bien introduites à son secrétariat, saisi par correspondance la présidente de la Socam, pour demander les bilans, comptes rendus ainsi que le rapport des commissaires aux comptes de la société. Des documents qu’elle était supposée avoir envoyé à son représentant aux travaux de ladite session de Kribi. « Vous voudrez également me faire en urgence un point détaillé, assorti de documents, sur la somme de quarante et quatre millions trois cent cinquante et quatre mille neuf cent (44.354.900) francs cfa déclarée avoir été reversée par le directeur général de la Socam à l’administrateur Roméo Dika » a écrit Ama Tutu Muna. Après avoir obtenu les pièces justificatives des responsables de la Socam, la ministre ne s’est pas arrêtée là. Dans sa perpétuelle volonté de nuire, Ama Tutu Muna a fait étalage dans sa 2ème correspondance du 19 du mois courant, de son agenda caché.

La ministre des Arts et de la culture demande : des comptes rendus, rapports du commissaire aux comptes et les comptes annuels certifiés par les commissaires aux comptes élus, des exercices 2008, 2009, 2011 et 2012 ; des états de recette et dépenses certifiés par les commissaires aux comptes élus, des exercices de 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 ; des bilans des exercices certifiés par les commissaires aux comptes certifiés par les commissaires aux comptes élus, des exercices 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 ; les rapports des assemblées générales des exercices 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 ; les quitus de gestion des conseils d’administration et assemblées générales des exercices 2008, 2009, 2010, 2011, 2012… Plus grave, la ministre fait planer le spectre de la mise en demeure et de la suspension de l’équipe dirigeante en place dans ses prétentions d’organiser une Ag ordinaire élective prévue le 27 avril prochain. « Je rappelle que la transmission desdits documents conditionnera la validation de la tenue de l’assemblée générale de la Socam par mon département ministériel » écrit Ama Tutu Muna…

Jointe au téléphone, la Pca Odile Ngaska a fait dans la langue de bois en biaisant sur la gravité de l’anormalité de la démarche du ministère. « Nous avons certes reçu la correspondance ; mais elle est purement administrative et confidentielle. Nous allons y répondre, sans faire trop de bruit » explique la Pca de la Socam. L’on se souvient que la ministre des Arts et de la culture qui est responsable du désordre actuel, est celle qui a multiplié des stratégies de retrait d’agrément à la Cmc ; c’est elle qui a fabriqué la Socam ; qu’elle est celle là même qui a toujours procédé au changement de président à la tête de la commission permanente de médiation et de contrôle (Cpmc). Le remplacement le 05 mars 2008 du Pr. Magloire Ondoa en poste depuis 2004 par le Pr. Adolphe Minkoa She ; remplacé au pied levé par Dr. Mvom Ela née Paulette Mimbé ; elle-même qui a cédé son fauteuil au Dr. Aba’a Oyono Jean Calvin est le nouvel oiseau rare. Faute de produire des miracles, pour mettre un terme à la détresse qui traduit la situation de misère, de colère et d’indignation que traversent les artistes camerounais depuis quelques années ; incapable de booster les répartitions de la redevance du droit d’auteur dans chacune des quatre corporations d’artistes, la ministre uses des stratégies et des subterfuges pour distraire l’opinion publique.




28/03/2013
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