Drame: Il tue sa compagne à coups de poignard à Douala

DOUALA - 11 DEC. 2012
© Valgadine TONGA (Stagiaire) | Le Messager

En retour, la population abat et incinère le corps d’Eric Djomo. La scène s’est produite samedi 8 décembre 2012 au lieu dit Sous manguier à Bilonguè.

Week-end noir à Bilonguè. Les habitants de ce quartier de Douala auront de la peine à effacer de leur mémoire les atrocités qu’ils ont vécues dans l’après-midi du samedi 8 décembre 2012. Deux meurtres en un jour, un jeune couple en concubinage qui perd la vie de manière brutale et incompréhensible. Eric Djomo, alors âgé de 32 ans a assassiné à coups de poignard Fanny Madeffo enceinte de quatre mois avec qui il vivait depuis plusieurs années. En voulant s’échapper, la foule en colère l’a abattu à l’aide d’une latte avant de le brûler.

Tout commence à 16h, indique la bailleresse chez qui vivait le couple. Du fait que Roseline Nana considérait la fille de 18 ans comme son enfant (vue leur relation d’antan depuis le village à Bafoussam), c’est chez elle qu’Eric allait se plaindre quand son couple battait de l’aile. C’est ainsi que le jeune homme se rend à l’hôpital où «Ma Rose», comme l’appellent affectueusement les proches veille sur son époux. «Il a commencé à m’expliquer les problèmes qu’il rencontre avec ma fille. Mais avec la fatigue et l’état de mon mari, je lui ai dit qu’à mon retour à la maison on devait en discuter. Je ne savais pas que c’était si grave.» Pas facile de le deviner, surtout qu’après leur bref entretien, le défunt se retire en jurant avoir compris les conseils de «Ma Rose». Simple parodie.

Eric Djomo se rend au domicile de la bailleresse où il trouve Fanny. Une heure après (17h), il appelle la source et déclare : « Ma Rose, je suis avec Fanny. C’est fini entre nous, j’ai décidé qu’on se sépare.» Sur le coup, «je me dis qu’il a décidé de mettre fin à sa relation avec ma fille», affirme Roseline. Elle accueille d’ailleurs bien la nouvelle, puisqu’elle n’a jamais apprécié ce rapport : «je lui disais toujours qu’elle est trop jeune pour sortir avec un homme…que les rapports sexuels avant le mariage sont interdits par Dieu. Un jour, Fanny m’a dit qu’elle ne veut plus de la relation. Pour créer de la distance, je lui ai trouvé il y a une semaine un travail comme ménagère à Logpom. Un travail qu’elle ne fera plus», affirme l’interlocutrice en écrasant quelques gouttes de larmes.

De retour à son domicile à 18h, elle trouve toute une foule qui essaye de faire entendre raison à Eric Djomo. Il est armé de deux longs poignards. Elle va faire des mains et des pieds pour le calmer, mais «le démon avait déjà tout planifié. Il a enfermé Fanny dans la chambre, lui a donné l’ordre de se déshabiller.

Pendant qu’elle le suppliait, il a percé ses deux yeux. On n’arrivait toujours pas à casser la porte pour entrer, il fallait aussi l’autorisation de mon mari.» Entretemps, Fanny crie de toutes ses forces, «Ma Rose sauve moi. Je suis enceinte. Eric pourquoi me fais-tu ça ? Je ne vois plus.» Avec toute l’insensibilité du monde, «il a retiré son sexe à l’aide de ses couteaux. C’est à la suite de toutes ces barbaries que ma fille est morte.» Après son forfait, Eric a voulu s’échapper mais après plus de six heures de fouille avec l’aide des forces de l’ordre arrivées plus tard, il sera maîtrisé. La colère aidant, un riverain va l’assommer avec une latte. «Il est malheureusement mort sur le champ avant que les gens ne versent du carburant sur lui pour le brûler.» Son véhicule passera aussi sous les flammes.

Après cet acte, bien malin est celui qui pourra trouver la motivation du défunt. Selon Roseline Nana devenue tristement célèbre depuis l’incident, «il s’agit d’un signe de la fin des temps, sinon comment un être humain peut poser un tel acte ? Eric m’avait dit qu’il faisait du spiritualisme avec des Chinois.» Les restes de Fanny Madeffo ont été inhumés hier lundi 10 décembre 2012.

Valgadine TONGA (Stagiaire)



Focal: Où était la Police ?

Les riverains de Bilonguè croient dur comme fer que si la Police était arrivée plutôt le drame ne se serait pas produit. «Nous avons appelé le commissariat du 8ème au début de la bagarre. Au lieu de comprendre l’urgence de la situation et se déplacer, ils nous ont dit qu’il n’ont plus de véhicule», fulmine Roseline Nana. Et d’ajouter : «il a fallu que mon époux aille les chercher avec bien sûr de l’argent. Pendant ce temps, le démon accomplissait son forfait. Le mal aurait pu être évité, ma petite fille serait encore en vie en ce moment.»

V.T. (Stg)


11/12/2012
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