Douala: Un "pasteur" extorque 41 millions F à une dame

YAOUNDÉ - 10 Avril 2012
© Josy MAUGER | Cameroon Tribune

Porté disparu depuis un mois, il avait promis à sa victime de multiplier cet argent par la prière.

eannette M., âgée d’une cinquantaine d’années, se trouve actuellement dans les locaux de la Police judiciaire à Bonanjo. En garde-à-vue depuis lundi, elle est accusée d’avoir dérobé la rondelette somme de 41 millions de francs Cfa dans le coffre-fort de la Cicam, où elle était caissière principale. Le pot-aux-roses a été découvert le 5 avril dernier alors qu’un contrôle interne s’y effectuait. La trésorière a d’abord tenté d’amadouer le contrôleur, en lui disant de repasser plus tard parce qu’elle avait un problème et le priait de revenir. Mais rien n’y a fait: l’inspecteur constate donc l’énorme trou et en parle à la direction générale.

Selon les éléments de la brigade de gendarmerie de Bassa où la dame a d’abord été conduite, elle a expliqué à ses supérieurs que les 41 millions F avaient été «avalés» par de faux billets se trouvant également dans le coffre. Des mauvais billets que des femmes auraient déposés pour l’achat du pagne du 8 mars dernier. Personne n’avale cette «explication». Acculée Jeannette M. finit par craquer et passe aux aveux. Oui, elle a bien retiré l’argent de la caisse.

La caissière raconte qu’elle a remis le pactole à son "pasteur". Celui-ci lui avait dit pouvoir le multiplier grâce aux prières. Un certain Gabriel Bebine, qui habiterait le quartier Logbessou. Mais depuis, l’intéressé est porté disparu. Son numéro de téléphone ne passe plus. Les forces de l’ordre feront le même constat.

Le «pasteur» n’officiait dans aucune paroisse. Il faisait plutôt du porte-à-porte, en organisant prières et cultes chez ses fidèles. Jeannette M., avoue aux enquêteurs que son pasteur avait guéri l’une de ses filles d’une mystérieuse maladie. C’est surtout pourquoi elle avait en lui une totale confiance. Persuadée qu’il pouvait vraiment multiplier ces millions. L’affaire a été envoyée au tribunal de Ndokoti pour un premier temps, ensuite renvoyée à la Cour d’appel à Bonanjo. En attendant le sort qui lui sera réservé, Jeannette M. croupit à la PJ. Peut-être en prières.




11/04/2012
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