Douala: Un groupe rebelle attaque Ecobank Bonabéri

DOUALA - 19 MARS 2011
© André Som | Aurore Plus

Comme en septembre 2008, un des commandos sévissant dans la presqu’île de Bakassi a perpétré une attaque d’une banque à la sortie Ouest de la ville de Douala, laissant cinq morts sur le carreau.


Les populations de la zone quatre étages à Bonabéri sont encore meurtries par le braquage spectaculaire d’un commando des assaillants venu par la mer, et qui a réussi a tenir en respect les populations pendant trois heures de fusillade intense et sont repartis mettant sens dessus–dessous, l’agence Ecobank du coin.

Selon les informations concordantes recueillies auprès des témoins et des forces de maintien de l’ordre, c’est aux environs de 22h30 min que l’attaque est déclenchée dans ce quartier très féerique de Bonaberi. C'est au moment où la patrouille de supervision de la société de vigilance, Group for Securitor (G4S), fait le pointage de présence au poste de ses vigiles au niveau de cette agence que les assaillants surgissent de nulle part, tirant des feux nourris de rafales. Bloquant la circulation de part et d’autre de cet axe de sortie de ville. Cela va entraîner un embouteillage mémorable à partir du carrefour Sodiko jusqu’au rond-point pour les véhicules venant de Douala, et du château d’eau Cde à … Immobilisant plus de 500 véhicules, pendant plus de trois heures. Créant ainsi un rayon d’opération de 500 mètres avec une fusillade à l’arme lourde. Composée de Kalashnikov, mitrailleuses, lance roquettes, explosifs et grenades.

C’est ainsi que le commando des assaillants va neutraliser le véhicule de supervision de G4S, où se trouvait des éléments d’intervention, que les membres du commando vont par la suite tirer dessus, faisant deux morts et un blessé. Les vigiles et veilleurs de nuit qui assuraient la garde de certaines sociétés abritées sur le même bâtiment et des bâtiments voisins vont dans un sauve qui peut, très vite se sauver. «Dès que nous avons entendu les tirs nourris, nous n'avions plus un autre choix que de nous planter», affirme, Gérard Neneng, le vigile de Samcoper Company Ltd, une société voisine. C’est alors qu’après avoir tenté de forcer les verrous de la grille principale de la banque, les assaillants vont passer par la façade arrière de la banque qu’ils vont détruire avec des massettes. C’est alors qu’ils vont mettre sens dessus-dessous toute la banque à l’aide des explosifs et des haches. Les assaillants vont avec une précision remarquable, frisant comme le redoutent les enquêtes des complicités dans l’entreprise. Au point de détruire la chambrette abritant le coffre-fort, malheureusement pour eux, ils ne parviendront pas à déverrouiller le coffre-fort.

L’armée impuissante

Le commando d’assaillants, composé de plus d’une vingtaine de personnes va repartir par la mer, empruntant le pick-up arraché à l’équipe de G4S. Le butin emporté n’était pas aussi consistant que leurs aspirations. Certaines indiscrétions parlent de trois caissettes d’argent, dont les enquêtes n’avaient pas encore dévoilé le montant exact. Sur le carreau, ils font tuer cinq personnes, deux agents de G4S, deux occupants d’un véhicule personnel qui a tenté de forcer le passage, et un moto-taximan. Mais aussi une dizaine de blessés et plusieurs dégâts collatéraux. Des voitures des habitants de l’immeuble endommagés, le camion citerne des sapeurs-pompiers de passage pour une intervention fusillé,…

L’armée n’a pas pu riposter. La descente sur le terrain du commandant de la Compagnie de gendarmerie, le capitaine Noah, va être tenue à bonne distance par les feux à l’arme lourde, alors qu’il y allait en croyant faire face à un braquage ordinaire. Le renfort de la légion de gendarmerie, conduit par le commandant de la 2è région militaire, le colonel Lemagni Jean Calvin, va avoir de la difficulté à atteindre la zone d’opération, coincé dans le bouchon de la longue file de véhicules. Et n’ayant pas de voie alternative de contournement. Ce n’est que lorsque les assaillants ont décampé en empruntant les ruelles du quartier pour atteindre le marécage qui donne en bordure du Wouri où était posté leur embarcation, un fly boat, que les forces de 4è catégorie ont pu avoir accès au lieu de l’attaque et permis aux habitants apeurés et tétanisés, de sortir de leur traumatisme. Aussitôt, le commandant de la légion de gendarmerie, le colonel Jules César Esso, va prendre les opérations des enquêtes. A en croire, le préfet du Wouri, Okalia Bilaï, les premiers constats permettent d’envisager sur d’éventuelles complicités au sein du personnel de cette agence. Et le suivi des traces de fuite des assaillants a permis au lieu où avait accosté l’embarcation de faire des interpellations des premiers suspects dont l’exploitation pourra délivrer d’ample informations.


21/03/2011
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