Douala - Prison de New-Bell: les détenus VIP crient à l'insécurité judiciaire

YAOUNDÉ - 11 Juillet 2012
© Aristide Ekambi | Mutations

Edouard Etondè Kotto, Paul Eric Kingue, Nguini Effa et autres se sont confiés aux responsables de la Cndhl.

En visite à la prison centrale de Douala hier, mardi 10 juillet 2012, la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés (Cndhl) est allée s'enquérir des conditions de détention des détenus dans ce milieu carcéral. Toilettes, infirmerie, cellules, dortoirs, ateliers de formation des détenus mineurs et autres ont été visités par les responsables de la Cndhl.

C'est dans ce cadre qu'ils ont rendu visite aux détenus dit Vip de la cellule 18 de la prison centrale de Douala. Conscients du poids que représente cette commission, les 45 détenus vip vont solliciter une audience avec cette Commission. Paul Ngamo Hamani, le porte-parole, Nguini Effa, Paul Eric Kingue, Me Abesselo, Edouard Etondè Kotto, Zaccheus Forjidam ont tous dénoncé l'insécurité judiciaire dans laquelle ils sont plongés. Le porte parole des détenus Vip, Ngamo Hamani, va même plus loin. Lorsqu'il parle du droit à la santé qui n'est pas respecté. Car dit-il, «trois des 45 résidents de cette cellule 18 ont subi des opérations chirurgicales. Ils sont atteints de cataracte due à la fumée qui s'empare de ce lieu. Nous portons tous des lunettes.»

L'autre problème est en rapport avec les inondations au sein de cette prison. Me Abesselo s'est lui attelé à plaider pour les détenus qui ne disposent pas de moyens financiers. Il souhaite que des bâches soient offertes pour les protéger durant les pluies. «Car ces détenus dorment à la belle étoile sous la pluie avec tout ce que cela comporte. Et parfois certains n'ont qu'une seule tenue vestimentaire», déclare-t-il. «Nous sommes tout de même des êtres humains. À quoi servent tous les traités que le Cameroun a ratifiés et signés? Tout ce que nous réclamons, c'est que justice soit rendue. Nous sommes plongés dans une insécurité judiciaire», renchérit Paul Eric Kingue.

Une insécurité judiciaire qui touche toutes les couches sociales. Le cas de Michelle Wamba Ngossi, l'étudiante de 2ème année à l'Institut supérieur des technologies et du design industriel (Istdi), âgée de 21 ans et soupçonnée d'avoir volé un téléphone portable le premier jour de sa formation dans un centre d'informatique au quartier Dakar. Pour cela, elle est incarcérée à la prison centrale de Douala depuis le 21 juin dernier. Cette présumée voleuse dit avoir passé 4 jours de garde à vue au commissariat du 8ème arrondissement de Douala. L'affaire est en délibéré au tribunal de première instance de Ndokoti. Et la présumée voleuse qui dit être innocente souhaite que «justice soit rendue».

Divers cas de violation des droits de l'homme qui ont été portés à l'attention de Cndhl et qui ont fait dire à Chemuta Divine Banda, le président de la commission que, «malgré les efforts fournis, beaucoup reste à faire en matière du respect des droits de l’homme et de libertés au Cameroun


11/07/2012
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