Douala - Hôpital Laquintinie: Suite a l'agression d'une infirmiere par un militaire, les médecins exigent des mesures de protection

DOUALA - 30 Janvier 2012
© Marie Louise MAMGUE | Le Messager

Les personnels de cette structure hospitalière ont marqué une pause dans la martinée du vendredi 27 janvier 2012 pour soumettre leurs doléances à la hiérarchie, suite à l'agression de leur collègue par un militaire.

Les services de l'hôpital Laquintinie de Douala étaient paralysés par un mouvement d'humeur du personnel. Une grève qui a duré quelques heures. En effet, suite à l'agression physique de leur collègue jeudi 26 janvier 2012 par un militaire, ils ont décidé de mettre au vestiaire leur blouse blanche pour une revendication adressée à la hiérarchie. Dans un mémorandum, ils définissent clairement leurs attentes:

«Une réparation des dégâts, une lettre d'excuse de la part du militaire, la résiliation du contrat avec la société de gardiennage Africa security, aucune présence tolérée d'un homme en tenue avec son arme dans l'enceinte de l'hôpital

La crise saisie a été prise au sérieux par l'administration et le préfet du Wouri a organisé immédiatement une réunion pour baisser les tentions. Au terme de la réunion, des nouvelles mesures ont été prises. Il s'agit entre autres «de l'identification de tous les visiteurs à la guérite, du renforcement de la sécurité, d'une sanction à prendre contre le militaire...» C'est au terme de ces résolutions que les personnels ont retrouvé leur poste.

Mais que s'est-il vraiment passé à Laquintinie? Pour des témoins, la scène n'était pas loin d'un film d'action. «L'histoire commence au service de la radiographie de Laquintinie…» raconte un personnel. Et de continuer: «Le militaire amène sa petite sœur souffrante aux service de la radiographie. Cette dernière était amenée d'urgence à Laquintinie, depuis 3 jours, alors qu'elle venait de la garnison militaire. Une fois au service d'urgence, sa sœur est prise en charge, mais seulement son passage était prévu après celui d'un autre patient déjà en salle…» Une aide-soignante prend la relève. «Pendant qu'on décryptait les clichés à l'imagerie, elle a rendu l'âme. Furieux, le militaire a fait appel au mari de la défunte qui est venu accompagne de son collègue, tous deux en service à Africa security. Le militaire est donc retourné au service de la radiographie capturer la technicienne qu'il a traînée jusqu'au service médecine où se trouvait le corps. Ils ont donc copieusement battu notre collègue en l'obligeant de ressusciter la fille si elle-même ne voulait pas passer de vie à trépas. Devant le regard impuissant des personnels et agents de sécurité présents. C'est la bravoure d'un collègue et de certains observateurs qui va finalement libérer la victime de ses bourreaux. Elle est actuellement aux urgences, et le corps est actuellement retenu à la morgue parce qu'ils ont voulu s'échapper par la suite avec le cadavre. Nous avons donc interrompu le travail ce matin pour réclamer justice et notre protection au lieu de service…»


Récidive

Cette scène macabre vient s'ajouter à la liste des événements tristes vécus a Laquintinie depuis le début de cette année 2012. Même si les mises en scènes différent les unes des autres, elles ont tous un point commun: le comportement insensible des personnels face aux patients. Longtemps décriée dans ce centre hospitalier, «la conduite des médecins laisse à désirer» affirme un garde-malade. Et d'ajouter avec lassitude «Il faut vraiment de la patience pour supporter les transactions de Laquintinie. La réaction de ce militaire ne m'étonne pas. Ces médecins sont des immoraux. Ils n'ont plus de cœur. C'est facile pour eux de regarder un malade succomber à sa douleur. Ils préfèrent de l'argent à la vie humaine avec leur histoire de code. Un pauvre ne peut pas survivre à Laquintinie. Des que tu arrives, on t'étouffe avec les codes qui est comme un mot de passe pour bénéficier des services d'un personnel».

Cette situation remet au grand jour la qualité des soins dans les hôpitaux publics en général, et plus particulièrement à l'hôpital Laquintinie. Bon nombre d'observateurs affirment: «Même si le comportement du militaire est à déplorer, il faudrait que ces médecins reviennent à la raison. C'est l'unique moyen d'éviter des situations comme celle vécue jeudi 26 janvier 2012. Leur sécurité dépend d'eux-mêmes et de leur comportement».





31/01/2012
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