Douala - Décès des fillettes Epanya: La thèse du double assassinat se précise

Douala, 30 Novembre 2012
© Jean Jacques Massoma (CP, MATILA) | Correspondance

Trois mois après le décès prétendument de suite de noyade des fillettes Paola Audrey et Rosy Epanya respectivement âgées de 5 et 8 ans, les langues se délient progressivement pour conforter la thèse d'une conspiration criminelle, alimentée par de forts relents de corruption.

Autant les agissements de certains acteurs de ce drame nous dictèrent des suspicions à, autant avec beaucoup de recul les révélations que nous avons pu glaner, viennent nous conforter dans nos soupçons d'hier: ceux inhérents au rôle trouble des différents intervenants dans le cadre de cette triste affaire. En somme, succombant à l'appel du ventre, ces derniers se laissèrent enrôler dans une spirale corruptrice mise en branle par les bons soins de sieur Ngando Mbongue qui tenait à mettre à l'abri ses fils, mais également ses complices de ce qu'a qualifié d'assassinat rituel, Charles Ateba Yene. Mais au-delà dudit rituel criminel, c'est davantage la concussion des personnalités de premier plan, qui trahit la préméditation ayant prévalu à la mise à mort véritable des fillettes Epanya. Et dans cette logique, les indices ne manquent pas pour comprendre au mieux le déroulé dudit drame. Car, si l'on admet volontiers que les personnes qui étaient présentes au domicile de sieur Ngando Mbongue aient été distraites, on comprend néanmoins moins mal qu’elles aient fait la découverte des dépouilles, juste au moment où les fillettes avaient à peine rendu l'âme, fort des déclarations selon lesquelles elles s'essayèrent à la réanimation artificielle sans succès. Et même si prises de panique, elles optèrent pour l'hôpital général plus éloigné du fait de sa réputation induite, on comprend mal que le pédiatre qui les reçut, en l'occurrence le Dr Eloumou Bissassa Patrick, l'ait fait au-delà de ses heures normales de service, alors qu'il est par ailleurs loin d'être un urgentiste.

En fait, ce dernier aura simplement été l'un des plus importants maillons de la chaîne criminelle, ce d'autant plus l'objectif sous jacent à son action était de brouiller les pistes, en nettoyant de fond en comble les dépouilles afin d'effacer toute trace de sodomie itérative qu'elles subirent. Malheureusement, cette opération de brouillage des pistes n'atteignit point ses objectifs du fait de l'indisponibilité de la morgue. Toutes choses qui en rajoutèrent à la panique des intervenants, à l'instar de cette tentative avortée visant à ne point lui permettre d’accéder aux dépouilles, en dépit de leur appartement pour la morgue. Ces derniers entendaient en fait se prémunir de ce qu'il constatât le véritable mobile du crime perpétré contre ses enfants: la sodomie. A preuve, dès la découverte de cette réalité macabre, les connexions criminelles entrèrent en scène pour disculper sieur Ngando Mbongue. Dans ce registre, le commissaire Ela Georges tient un rôle majeur, celui de véritable bras séculier du premier cité, pour tronquer la vérité première au travers de la manipulation de l'opinion. A ce titre, il corrompt à tour de bras les autres maillons de la chaîne criminelle, en l'occurrence Jean Claude Mbandjock qui perçut la somme de 400 000 F CFA, pour la falsification et même des coupes d'images pour ne retenir que celles permettant de blanchir les bourreaux des fillettes Epanya. Dans le sillage de ce dernier, des autorités judiciaires et médicales auraient également été mises à contribution, moyennant des sommes que distribuait à tour de bras, le commissaire Georges Ela, au point de susciter le courroux de certains de ses collaborateurs pourtant commis aux basses besognes.


BOOMERANG À VENIR

Fort de ce qui précède, ces révélations quelque peu tardives induisent une réalité: celle selon laquelle la gloutonnerie financière du commissaire Georges Ela l'aurait perdu. Aussi peut-on comprendre qu'il en ait été à proférer des menaces au père des défuntes, question de justifier sa concussion et surtout gérer la quinzaine de millions reçue pour taire la vérité première sur ce crime crapuleux. Bien évidemment, il aura eu la part belle en héritant de la Mercedes ML au bord de laquelle les dépouilles des fillettes furent transportées du lieu du drame à l'hôpital général, mais aussi suffisamment d'espèces pour relancer son chantier au lieu dit container Kotto. Du coup, on comprend qu'en dépit d'avoir été dessaisi du dossier, il ait continué de tirer les ficelles en enrôlant notamment le médecin légiste à tronquer le rapport d'autopsie et à mettre ainsi à nu sa collusion. Comme si cela ne suffisait pas, le même commissaire se mua en véritable régisseur en triant sur le volet quelques confrères en leur promettant monts et merveilles, pour peu qu'ils s'en tenaient aux vérités qu'il leur livrait sur le décès des fillettes Epanya qui de toute évidence "ont été ruées par leur père sanguinaire" qu'il ne faudrait surtout pas approcher au risque de subir le même sort. Intimidations et autres insinuations constituent son mode opératoire, sachant ainsi faire de la surenchère auprès du financier, Ngando Mbongue qui ne voudrait surtout pas qu'il soit éclaboussé.

Entre temps, dame Mouyonbon multiplie des rencontres avec le commissaire pour s'assurer de ce que l'affaire se tasse effectivement et qu'en aucun cas, aucun des acteurs du crime ne sera inquiété. Assurances que lui réitère le commissaire Georges Ela, non sans lui rappeler l'élargissement des trois fils de sieur Ngando Mbongue qui fondirent dans la nature le soir même du drame ou encore de Théodorien Martial Ekite, son petit-fils. Et quand bien même l'un des fils Ngando fut interpellé, en l'occurrence le nommé Edjenguele qui officia en tant que chauffeur, son élargissement constituait en fait la preuve de la loyauté du commissaire vis-à-vis de son bienfaiteur inespéré Ngando Mbongue. Des révélations puisées à des sources policières qui, si elles réfrènent tous les agissements du commissaire Ela, n'exprimaient pas moins leur volonté sibylline de lui faire payer sa gloutonnerie financière dans cette affaire. Tous comptes faits toutefois, la spirale corruptrice entourant cette affaire est révélatrice à plus d'un titre de son côté nauséabond à tous points de vue. Et comme cela commence le sentir très mauvais, ceux qui croyaient se terrer derrière quelque paravent seront obligés de le quitter et de répondre enfin de leur crime à défaut pour eux de subir un effet boomerang.



02/12/2012
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