Douala, capitale des avocats escrocs

Douala, capitale des avocats escrocs

Cameroun :  Douala, capitale des avocats escrocsUne association dénonce les arnaques perpétrées par des avocats à Douala

L’Association camerounaise des droits des jeunes (Acdj) basée à Douala dénonce des maux qui ternissent la justice pratiquée au pays de Paul Biya et propose des solutions aux autorités administratives à travers une tournée qu’elle effectue du 10 au 12 juillet 2012.

Sur le plan socio-juridique, l’Association camerounaise des droits des jeunes (Acdj) vieille de 21 ans constate et dénonce la persistance des lenteurs judiciaires tant décriés dans la gestion des affaires judiciaires au Wouri. Ce qui s’explique à en croire Jean Tchouaffi, président national dudit mouvement par « le fait que certains avocats entrent en contact avec les magistrats et aux heures de service. Comportement qui n’est pas de nature à favoriser l’éclosion d’une bonne justice. D’autres en profitent pour arnaquer les clients.

Des agissements qui freinent l’avancement rapide des procédures. Aussi les lenteurs judiciaires ne rythment pas en harmonie avec le code de procédure pénale », dixit. Dans leur enquête et à l’issue de nombreuses activités puis descentes sur le terrain, les membres de l’Association camerounaise des droits des jeunes déplorent également le fait que les dossiers retardent au niveau des juges d’instructions. Situation parfois due à l’épaisseur des dossiers à leur charge. Dans le but de proposer quelques solutions pour rendre salubre l’environnement juridique camerounais, l’Acdj envisage du 10 au 12 juillet 2012 de rencontrer les autorités administratives du département du Wouri et de la région du Littoral. Notamment le gouverneur, préfet, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le procureur général près la Cour d’Appel du Littoral, le président du tribunal de grande instance et de nombreuses autres personnalités.

« Nous pensons que pour alléger la tâche des juges d’instructions, il faudrait une multiplication du personnel en la matière. A ce moment le personnel se partagera les dossiers. Et lorsque ceux-ci arrivent au parquet, ils devraient être dispatchés équitablement entre plusieurs substituts du Procureur », suggère Jean Tchouaffi. Procéder ainsi, se convainc-il, permettrait à ces derniers d’étudier les dossiers plus en profondeur et à temps et s’organiser parallèlement pour suivre ceux des concernés mis en position de détention.

Autre problème soulevé par l’Acdj concerne les abus dans les procédures de garde à vue. Elle estime que certaines gardes à vue dépassent parfois plus de 48h sans avis exprès du Procureur de la République. « Certains officiers de la police judiciaire ne procèdent pas le plus souvent aux investigations préalables sur le terrain et ce constat est souvent fait au moment où l’on entre dans le débat au fond. D’où la non application adéquat du code de procédure pénale », mentionne à la suite de son président Maurice Mounga, commissaire chargé des enquêtes et secrétaire particulier du chef.

Par ailleurs, toujours dans le dossier à soumettre aux autorités du Wouri et du Littoral l’Acdj dénonce sur le plan de l’administration en général l’insécurité des populations dans leurs quartiers respectifs, la montée du grand banditisme et les agressions. Sur ce point, l’Association camerounaise des droits des jeunes déclare que la sécurité des hommes et des biens devrait être assurée depuis la base, dans ces noyaux appelés blocs qui forment les quartiers de la ville.

« Nous constatons le plus souvent que lorsqu’un chef de bloc est désigné, il passe le gros de son temps à juger de petits litiges de voisinage entre les habitants de son unité de commandement contre des sommes d’argent à enveloppe variable versées par les parties », observent nos interlocuteurs qui proposent que chaque chef de bloc qui n’a plus de cent maisons dans son rayon, devrait se déployer pour trouver un système d’identification de tous les habitants de ces différentes résidences. Espérons que ces propositions pour assainir le département et la région dans toutes ses dimensions ne seront pas déposées dans les tiroirs des dirigeants éternellement.

© Aurore Plus : Linda Mbiapa


10/07/2012
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