Douala: 25.000 personnes menacées de déguerpissement à Nyalla II

YAOUNDÉ - 11 Janvier 2012
© Sandrine Tonlio Tiako | Mutations

La série des litiges fonciers se poursuit à Douala. Cette fois-ci, ce sont les habitants du quartier Nyalla II dans l’arrondissement de Douala IIIème qui sont dans l’arène. Ils sont sortis comme un seul homme, mardi 10 janvier 2012, pour s’opposer énergiquement aux géomètres. Ces allogènes sont chassés par les autochtones pour refus de paiement des frais relatifs à l’obtention des titres de propriété.

La série des litiges fonciers se poursuit à Douala. Cette fois-ci, ce sont les habitants du quartier Nyalla II dans l’arrondissement de Douala IIIème qui sont dans l’arène. Ils sont sortis comme un seul homme, mardi 10 janvier 2012, pour s’opposer énergiquement aux géomètres. Laquelle équipe est sous forte protection des forces du maintien de l’ordre, armées. «Sieurs Patrick Kotto Eyoum et Ebenezer Balogog qui se présentent comme copropriétaires de ce site veulent lever les territoires occupés et non occupés», explique Joachim Ndongo, secrétaire général Nyalla II, chefferie de 3e degré. Une population qui est estimée selon le chef du village, Ferdinand Mendomo à plus de 25.000 habitants à déguerpir, sur une superficie de 150hectares.

«Nous vivons ici depuis plus de 30 ans. Nous avons acheté notre terrain et aujourd’hui, on nous demande de le racheter à des individus qui se présentent comme des autochtones pour avoir des titres fonciers», lance en furie un riverain. D’aucuns soutiennent ne pas avoir un radis de plus à débourser pour avoir ces titres de propriétés. Il a fallu la descente sur les lieux du sous-préfet de cet arrondissement, Njoya Zakariaou pour calmer la population en furie. «Les habitants ont présenté la circulaire du ministre des Domaines et des affaires foncières qui suspend les travaux sur les domaines privés de l’Etat et la note du gouverneur de la région du Littoral qui suspend aussi l’immatriculation des terres de Nyalla II au sous-préfet», confie Joachim Ndongo. Une note qui date d’avril 2008.


Litige

Le litige opposant les collectivités Logbaba, Ndogmbe et Nyalla II et les allogènes date de 2001. En effet, Christophe Benjonji, alors chef de Nyalla I avait demandé l’immatriculation en son compte, des terres de Nyalla II, apprend-on. Face au refus des habitants de ce village, il va abandonner sa requête. «Mais en 2003, une autre demande d’immatriculation des mêmes terres est formulée par les représentants de Logbaba et Ndogmbe», indique Joachim Ndongo. Les populations s’y opposent une fois de plus. Ce bras de fer entre les différentes parties va nécessiter le 11 janvier 2007, l’intervention du préfet du département du Wouri, Bernard Atebede. «Les représentants de la chefferie ont négocié que chaque allogène paie 25.000 francs pour son lopin de terre. Nous ne nous sommes pas accordés car, l’autre partie exigeait plutôt 1.000 francs Cfa par mÇ occupé par chaque allogène afin de bénéficier des morcellements», argue le secrétaire général de ladite chefferie. Dans la mesure où, Sieurs Patrick Kotto Eyoum et Ebenezer Balogog sont détenteurs de 8 titres fonciers. Les populations disent être surpris par les conclusions d’un procès verbal dans lequel, elles reconnaissent verser 500Fcfa par mÇ occupé. Une réunion est annoncée entre les différentes parties à une date ultérieure. «Tous les travaux sont arrêtés jusqu’à l’interprétation de la circulaire du ministre des Domaines et la vérification de la suspension du gouverneur», a instruit le sous-préfet de Douala IIIe.


11/01/2012
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