Disqualification de la liste RDPC-Ouest: Jean Nkuété, mission accomplie

Douala, 02 avril 2013
© BENJAMIN ZÉBAZÉ | Ouest Littoral

Dans la mission anti-bamiléké qu'il semble s'être assigné auprès de Paul Biya, le SG du RDPC réussit au-delà de toute espérance de telle sorte que l'on est même obligé de le féliciter pour ce «bon travail». Que vont encore raconter les Madeleine Tchuinté et autres à des ressortissants de l'Ouest meurtris, humiliés, désabusés...?

Vendredi dernier, les Camerounais, bien que ne croyant plus aux institutions de ce pays à la solde de l'Etat-RDPC-Biya attendaient de voir comment le RDPC allait s'en sortir cette fois encore après que «Elections Cameroon» eût rejeté quatre des listes que ce parti avait constitué pour concourir aux prochaines élections sénatoriales.

A force de cracher en l'air, Jean Kuété a fini par se salir le visage
La décision de la Cour Suprême siégeant en lieu et place du Conseil Constitutionnel disqualifiant, comme celle de l'Adamaoua, la liste présentée par le parti de Paul Biya à l'Ouest a eu l'effet d'une bombe. Même les plus crédules n'ont pas cru à priori à la véracité de l'information jusqu'à ce que cette dernière soit confirmée par les médias officiels.

Passé ce moment de stupeur, nous sommes fiers d'avoir été, pratiquement dès le lendemain de la parution de cette liste, les premiers à sonner la charge contre son incongruité. Nous avons quelques fois, pour ne pas dire très souvent, la dent dure contre Monsieur Biya; mais dans cette affaire, comment honnêtement lui faire porter le chapeau si ce n'est indirectement à cause du climat délétère qu'il fait régner dans ce pays?

Nous avons rappelé comment la liste du RDPC dans la région a été conçue: le Secrétaire Général du Comité central du parti au pouvoir a voulu, dans son département d'origine (la Menoua), procéder à ses petites mesquineries habituelles et mal lui en a pris. En refusant de choisir un candidat dans les villages les plus peuplées (Bafou, Foreké, Foto, Baleveng...), en ne voulant choisir personne ayant un «coffre politique» pour ne pas lui faire ombrage, il est allé dans un village ayant pourtant de grosses et bonnes têtes, choisir une illustre inconnue qui lui vaut aujourd'hui un quasi-bannissement de la part des populations.

Des ressortissants du village Fondonera, dont est originaire Dame Akwalefo Bernadette par qui le «malheur» est arrivé, nous ont interpellés vivement afin de nous faire part de leur colère, arguant que nous avions, dans une de nos récentes éditions, affirmé que ce village ne méritait pas une «sénatrice». Nous rappelons une fois de plus que nous n'avons que des amis dans ce village et qu'ils ne devraient pas tomber naïvement dans le panneau lorsque Jean Kuété, à la manière de Paul Biya, utilise des petites magouilles pour opposer les Camerounais.


La honte sur toute une communauté

La liste des représentants du RDPC aux sénatoriales pour la Région de l'Ouest a été disqualifiée, à cause de la gestion plus que maladroite et désinvolte du cas de Madame Akwalefo Ngeumo. Tout ceci serait risible si cela se cantonnait à deux individus dans un parti politique honni par une majorité des Camerounais. Une chose est désormais certaine. Qu'un Bamiléké soit aujourd’hui membre ou non du RDPC, il est non seulement humilié par ce qui s'est passé, mais doit subir les quolibets des autres composantes ethniques de la société camerounaise qui se méfient, parfois à juste titre, d'une ethnie au dynamisme connu et difficilement compréhensible.

Certains se demandent comment des gens qui prétendent être exclus du pouvoir peuvent, à travers l'un de leurs hauts placés dans la hiérarchie d'un parti politique hégémonique, être incapables de constituer un dossier de candidature à une élection aussi attendue par les thuriféraires du régime? Le Secrétaire Général du Comité Central de ce parti, qui s'occupe en principe de tout ce qui est administratif, bien qu'étant originaire de la Région de l'Ouest n'est même pas capable de faire attention à la liste qui la représente?

Cela donne du grain à moudre à tous les pourfendeurs des Bamiléké qui ont beau jeu de sortir toutes les vannes possibles et quelques fois cruelles: «que les bamiléké restent avec leurs bayam sellam et laissent la politique tranquille», a d'ailleurs conseillé un homme politique bien connu; «un parti politique n'est pas la tontine», a renchérit un autre, tandis qu'un «assassin» a rendu sa «sentence»: «qu'ils rentrent au village s'occuper des plantations et leurs petites magouilles. La politique est bien trop sérieuse pour eux».

Voilà comment l'action d'un seul homme jette l'opprobre sur toute une communauté. Un homme dont l'action depuis trente années auprès de Paul Biya aura été d'empêcher à tout Bamiléké d'émerger. Un homme qui au soir de sa vie, se retrouvera bien seul. C'est le destin naturel de ceux qui n'aiment pas les gens. On, «crache en l'air» pour s'amuser et en croyant faire mal aux autres, on finit hélas, par se salir le visage.


03/04/2013
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