Détournement des fonds à la CRTV: L'Autre version qui décharge Patricia Enam

YAOUNDE - 10 SEPT. 2012
© François Owona | La Nouvelle

Après une décision du contrôle supérieur de l'Etai dans le cadre d'une mission à la CRTV, Patricia Enam qui avait été citée a porté l'affaire devant la chambre administrative de la Cour suprême.

C'est lors du passage du contrôle supérieur de l'Etat à la Crtv après le départ du Pr. Gervais Mendo Ze que le nom de Patricia Enam commence à alimenter les colonnes de la presse. Sa proximité réelle ou supposée avec le Pr. Gervais Mendo Ze suscitant chaque fois moult commentaires. En interrogeant néanmoins le magistère de l'ex-Dg, l'on indique que dans sa vision managériale, il avait mis en place un système de décentralisation budgétaire pour rendre fluide l'exécution des dépenses de fonctionnement. Chaque direction possédait ainsi son budget de fonctionnement avec a la clé un billeteur. C'est dans ce contexte que Patricia Enam est désignée billeteur a la direction générale cumulativement avec son poste de sous-directeur des finances.

Sur le plan pratique certains observateurs indiquent qu’à la fin de chaque mois donc, le personnel de la direction générale était chargé d'exprimer ses besoins (carburant, fournitures de bureau, places-auto, etc.) auprès du Dg, seul ordonnateur des dépenses. Une fois les accords obtenus, le Pr. Gervais Mendo Ze les transmettait au billeteur pour exécution. Aussitôt informés de l'aboutissement de leurs dossiers, se souviennent nos observateurs, Patricia Enam était assaillie par les bénéficiaires au point qu'avant la fin de la journée, tout le monde était servi. Toutefois, Seulement, chaque bénéficiaire était contraint d'apporter les pièces justificatives afférentes afin que celles-ci soient immédiatement transmises à la comptabilité. Mais avant la transmission desdites pièces chaque billeteur prenait soin de les porter à la connaissance du Dg afin que celui-ci mette à nouveau ses «accords». Et Patricia Enam n'échappait pas à la règle. Par la suite, ces pièces étaient transférées sur décharge par l'intermédiaire d’Hyacinthe Abena Abena, alors adjoint au chef de service de la comptabilité à l'époque.

Mais seulement avec le départ du Pr. Gervais Mendo Ze, les mesures prises par la nouvelle direction générale vont tôt apparaître comme une chasse aux sorcières. C'est dans cette foulée que Patricia Enam est virée. Celle-ci aurait donc compris qu'elle n'avait plus de place à la Crtv. Pour ne pas perdre de temps, elle sollicite une inscription en thèse de doctorat à l'étranger. Mais entre temps, le contrôle supérieur de l'Etat va déposer ses valises à la Crtv. 2 noms reviennent en boucle, comme aiguillonnés par quelques commanditaires tapis dans l'ombre. Patricia Enam et Élisabeth Mongori (ancienne Daf et Cmca) présentées en petits comités comme les proches du Pr. Mendo Ze. La raison: si les 2 femmes ont décidé de partir de la Crtv, c'est tout simplement parce qu'elles avaient des choses à se reprocher. A titre de rappel se souviennent encore nos sources, c'est lors dudit contrôle que Patricia Enam aurait été en contact avec un certain Ekanga, aujourd'hui chef de service informatique au Consupe, qui va la rassurer qu'elle n'avait rien à se reprocher et que toutes les pièces justificatives étaient disponibles au service de la comptabilité. Il va par la suite indiquer à Patricia Enam qu'il fallait juste faire des photocopies et qu'a cet effet, il avait besoin des frais de photocopies et du carburant. Le tout est évalué par l'intéressé à 700 000 FCFA. Compte tenu de l'urgence, nos sources indiquent que c'est le frère de Patricia Enam qui ira a la rencontre d'Ekanga pour lui remettre le petit pactole. Dans l'entourage de Patricia Enam, face a cette situation qui ne cesse d'alimenter les journaux, l'on est surpris des accusations portées contre cette dame qui n'avait pas manqué de fournir toutes les pièces justificatives en 2009, alors même que ces comptes avaient été audités auparavant par la commission financière, les auditeurs externes, validés par les différents Conseils d'administration ayant siégé à cette époque. Plus paradoxal, nos sources révèlent que le Dg de l'époque exigeait toujours a tous les billeteurs de fournir d'abord les précédentes pièces justificatives à la comptabilité, avant d'amorcer d'autres paiements, Si ces contrôleurs savaient lire une balance des comptes, ils se seraient au moins rendus compte que le budget de la direction générale ne figurait pas sur le compte d'attente, s'indignent certains observateurs avertis.

Alors question: pourquoi cet acharnement alors que Patricia Enam aurait juste servi d'interface et qu'en plus ni le Dg, ni les bénéficiaires desdits crédits ne s'étaient jamais plaints? Pour tenter de répondre à cette question, l'on indique qu'après la décision rendue par le contrôle supérieur de l'Etat Patricia Enam aurait saisi la chambre administrative de la Cour suprême.

Affaire A suivre...


10/09/2012
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