Descente aux enfers: Le Juge Pascal Magnaguemabé bientot éjecté de la magistrature

YAOUNDE - 06 SEPT. 2012
© René Atangana | La Météo

C'est le sort logique qui attend le Juge d'Instruction au lendemain de son dessaisissement des volets encore pendants de l'Affaire Albatros. Et surtout en ce moment ou le "super" magistrat est convoqué par la justice américaine... L'Oméga de sa déchéance pourrait etre sa traduction devant les tribunaux pour "abus de pouvoir, chantage et extorsion de fonds". Qui tue par l'épée...

Affaire Albatros: Pascal Magnaguemabe poursuivi par un juge américain

Le juge d'instruction devrait répondre des faits présumés de violation d'entente légale.

La nouvelle de la convocation de Pascal Magnaguemabe ne fait pas encore les choux gras de la presse. Mais cela ne saurait tarder. D'une de ses sources introduites, votre journal a appris, sans grande précision, que la justice américaine serait aux trousses du juge d'instruction camerounais Pascal Magnaguemabe. Qu’est-ce-qui est exactement reproché à ce magistrat dont la dernière actualité a porté sur son dessaisissement, à la lisière du désaveu, du juteux mais sulfureux dossier Albatros? La Météo, au stade actuel de ses investigations n'en sait pas plus. Semi-brouillard davantage entretenu par l'impossibilité de votre journal à entrer en contact avec le principal concerné. Magnaguemabe, c'est une vieille rengaine que de le dire, est passé maitre dans l'art de faire le mort quand la presse frappe à sa porte. Passons!

En Avril dernier, Pascal Magnaguemabe était miraculeusement passé comme entre les gouttes du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). Peinées et résignées, les victimes du (désormais) tristement célèbre juge d'instruction s'en étaient stoïquement remises à Dieu. Aujourd'hui, le ciel semble avoir écouté leurs prières d'hommes impuissants. La session à venir du Csm, sauf coup de tonnerre, pourra avoir un goût de cendre pour la carrière du juge d'instruction Pascal Magnaguemabe. «Notre collègue est fermement soupçonné d'actes contraires à l'honneur et à l'intégrité de la magistrature. Pour cela, il est passible de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'à la révocation», a confié dans le confort de l'anonymat mardi dernier à La Météo, un magistrat du siège.

Toutefois, selon une source introduite, il n'est pas exclu que des décisions à l'encontre du juge «indélicat» interviennent en dehors du cadre du Csm. Notons que le Csm se réunit suivant un calendrier que seul maîtrise son président, en l'occurrence Paul Biya à la fois président de la République. Parmi ses missions régaliennes, le Csm examine les dossiers disciplinaires des magistrats du siège parvenus à sa table. Statutairement, le dernier mot sur toute proposition de promotion ou de sanction revient au président de la République, garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire.


La présidence sonne le tocsin

Les carottes de Pascal Magnaguemabe seraient d'autant cuites que c'est pour donner suite à une note anonyme à lui transmise le 09 mai, par le secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), que Laurent Esso ministre d'Etat, ministre de la Justice diligenta une enquête interne sur les agissements décriés du juge d'instruction, alors en charge de plusieurs affaires, parmi lesquelles, celle de l'Albatros. En substance, la lettre non signée épinglerait avec une rare exactitude Pascal Magnaguemabe et ses comparses. Plus précisément, l'auteur de la lettre affirme que la décision du juge d'instruction mettant hors de poursuites, en janvier 2010, l'ancien ministre d'Etat, Jean Marie Atangana Mebara, et l'ancien Premier ministre, Inoni Ephraïm, concernant les faits de détournement de deniers publics en coaction d'une somme de 657.511.470 FCFA est un «véritable déni de justice», rapporte une source crédible. Celle-ci a le mérite d'avoir eu connaissance des termes de la note anonyme destinée à la «haute information du chef de l'Etat» un jour de juillet dernier.

Lourdement chargé, le controversé juge y est accusé d'avoir «dilué la responsabilité pénale des deux principaux accusés» en reproduisant des déclarations et informations insuffisamment vérifiées, parfois présentées au conditionnel et laissant planer le doute chez des personnes non averties». Mieux, Pascal Magnaguemabe n'aurait rien fait d'autre que «de dénaturer les faits en cause et d'assurer à leurs auteurs une totale impunité».

Un tantinet prudent et s'en remettant à la sagacité du magistrat hors hiérarchie qu'est Laurent Esso, Ferdinand Ngoh Ngoh, le SG/PR, en commentaire de la lettre anonyme aurait demande au ministre de la Justice de lui faire «connaître tant les observations que la note en question suscite de sa part ainsi que les mesures qu'il envisage au cas où les agissements y dénoncés seraient avérés».

Selon les informations exclusives de La Météo, la démarche de Ngoh Ngoh aurait été inspirée par le chef de l'Etat. Celui-là même qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.


Un maffieux aux abois?

Les conclusions de la contre-enquête du ministère de la Justice viendront accréditer ligne après ligne les dénonciations de la note anonyme, à en croire un témoin haut placé. La suite, on la connait: Pascal Magnaguemabe se verra retirer l'intrusion de l'autre bout de l'affaire Albatros, du nom de l'avion présidentiel dont l'achat a été le prétexte pour certains hauts commis de l'Etat de s'en mette plein les poches au détriment de la fortune publique. Quoique la sanction du célèbre juge d'intrusion revêt purement un caractère conservatoire, au ministère de la Justice, l’on susurre que le tout n'est pas de retirer son venin à une vipère. Car, si elle ne peut plus frapper, il n'en reste pas moins que sa présence dans la maison ne rassure aucunement les visiteurs. Les justiciables, dans le cas d'espèce. Homme à livrer bataille contre les moulins à vent, le sieur Magnaguemabe aurait entrepris en guise de baroud d'honneur de tordre le cou au scénario de sa déchéance déjà écrit. Et ce, au moyen de mensonges qu'importent leurs grosseurs. Dans son va-tout, le magistrat émasculé aurait fait instiller dans l'opinion, une propagande le décrivant comme le Zorro des tribunaux, victime de son obstination de la vérité. Magnaguemabe, le Zorro camerounais? Partout dans le pays, les gens se tordent de rire à l'écoute de cette propagande aussi insipide que la ration servie aux pensionnaires de Kondengui. Tout corps qui s'agite au milieu d'un marécage, ne fait rien d'autre que de s'embourber chaque fois un peu plus. A méditer!



07/09/2012
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