Désaveu: Ces ministres oubliés par Paul Biya et Jean Nkueté

DOUALA - 16 JUIL. 2013
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

Dans un Etat-parti où, faire partie des commissions d’investitures dans la sélection des candidats du Rdpc, aux prochaines élections municipales et législatives, apparaît comme un exploit pour les membres du gouvernement de Paul Biya, le cœur des exclus et non désignés bat la chamade.

Le compte à rebours a commencé. Tant dans les rangs du Rdpc, le parti au pouvoir que dans les rangs de l’opposition. En attendant la sélection définitive des candidats à la by Savings Wave">candidature et la publication des listes par Election’s Cameroon (Elecam), on observe une absence de sérénité et une certaine panique à l’hypothèse de la sortie prochaine du gouvernement. Au moment commencent à tomber les copies des rapports des commissions chargées de la sélection des «oiseaux rares» du Rdpc, candidats à affronter l’opposition aux élections municipales et législatives du 30 septembre prochain, quelques caciques du régime du Renouveau, encore aux affaires, n’ont toujours pas eu l’explication de leur absence dans les commissions. Beaucoup n’ont pas été, concernés par la circulaire signée le 5 juillet 2013, par le président national du Rdpc suivie de celle du 6 juillet, portant désignation des membres des commissions. A bien regarder l’affluence des membres du gouvernement de Paul Biya dans lesdites commissions: centrale de supervision, régionales de supervision, départementales…, il était difficile de croire à des oubliés.

Dans une telle constellation de membres du gouvernement, les directeurs généraux, les directeurs de l’administration centrale, les sénateurs, les délégués du gouvernement, qu’est-ce qui peut expliquer l’inéligibilité de certains dans les commissions, alors même que tous se croient «obligés» de mouiller le maillot pour le compte du Rdpc ? Parmi les ministres oubliés, ignorés ou simplement «effacés» par le secrétaire général du Comité central, Jean Nkueté et le président national du Rdpc, Paul Biya, on retrouve : le ministre de l’Administration territoriale en charge de la décentralisation, René Emmanuel Sadi, son ministre délégué, Jules Doret Ndongo, la ministre de l’Education de base, Youssouf née Hadjidja, le ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Jean Claude Mbwentchou… Ces personnes qui passent pour être des pièces maîtresses du sérail et qui occupent des postes clefs dans le système de gouvernance de Paul Biya, n’ont by Savings Wave">pas eu la chance de braver le concours d’entrer dans les commissions.


Chant du cygne

Même si la météo d’un éventuel remaniement gouvernemental n’indique rien à l’horizon, même si la présence ou non dans une commission de supervision des investitures dans le Rdpc, à l’échelle centrale, régionale ou départementale, n’est pas un gage de maintien ou d’exclusion au pouvoir, les omissions, volontaires ou non, justifiées ou non, ont fait perdre le sommeil aux non élus. Ne pas entendre son nom dans un casting aussi pléthorique des «personnes qui comptent» pour le Renouveau, suscite plusieurs interrogations. Dans les rangs des recalés, l’on se demande si la descente aux enfers n’a pas commencé. D’autant que chez les «heureux élus», il y a bien des gens sélectionnés, alors que leur militantisme n’est pas avéré, qui plus est, n’ont pas des états de service avérés.

Certaines langues, tentent d’expliquer, pour ce qui est de René Emmanuel Sadi et son ministre délégué, que dans le contexte où, ils ont une part active dans le processus électoral, cette absence est justifiée. Parce qu’ils ne sauraient être juges et parties. L’argument boitille un peu d’autant que dans la phase actuelle du processus, tout est entre les mains d’Elecam. Le ministre et la préfectorale assurent des missions d’accompagnement. Et même que le Rdpc et son président national qui nous ont habitués à tout, ne sont pas devenus subitement éthiques et démocrates. Ancien Sg du Comité central, René Emmanuel Sadi qui est crédité de nombreuses réformes, aurait bien pu être un bon coach sur le terrain, mieux un excellent arbitre, parce qu’il est l’un des acteurs des réformes actuelles du Rdpc. A-t-il été phagocyté par son successeur au secrétariat du Comité central ? Dans quelle sauce seront «bouffés » ces ministres « écartés » de la danse ? Quoique « reniés », « ignorés » et « exclus » des responsabilités quelconques, ils ne sont pas restés en spectateurs, loin des feux de la rampe. Sous l’anonymat et dans les vestiaires, ils se battent pour le parti. Au même titre que les autres collègues, membres du gouvernement, ils ont mis à contribution les biens de l’Etat, les structures, les voitures, le carburant de l’Etat, pour des missions purement privées du Rdpc. Réussiront-ils à résister à l’ouragan ? Wait and see.


16/07/2013
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