Désaccords: Les upécistes plus divisés que jamais

DOUALA - 09 Février 2012
© Jean François CHANNON | Le Messager

Alors que la tendance Hogbe Nlend et Papy Ndoumbe annonce un congrès pour le 17 mars prochain, la recherche de l'Unité des militants de «l'Âme immortelle du peuple camerounais» est plus qu'au poids mort.

Le 4 février 2012, les upécistes de toutes les tendances étaient sensés se retrouver à Yaoundé pour une réunion dite extraordinaire du comité directeur de l'Union des populations du Cameroun (Upc). C'était une décision prise à l'issue de la réunion de concertation du 17 janvier dernier, tenue à l'Hôtel Jouvence de Yaoundé. Au cours de la dite réunion de concertation, des militants de l'Union des populations du Cameroun, principalement ceux des tendances Kodock et Hogbe Nlend, auxquels s'étaient joints quelques militants de la tendance dite des fidèles, avaient ainsi rendu public une déclaration dite du «Bureau politique élu au congrès de e Yaoundé en 2006». L'esprit de cette déclaration était libellé en trois points à savoir: la réaffirmation de l'Unité retrouvée de l'Upc désormais dirigée par un seul et même bureau; la validation du fait que seuls les statuts de l'Upc de 1952 constitueront désormais l’organisation, le fonctionnement et la discipline du parti; et enfin, la convocation pour le 4 février 2012 à Yaoundé d'un comité directeur dans la perspective de la tenue d'un congrès.

Si la plupart des participants à la réunion du 17 janvier 2012 s'étaient ainsi mis en ordre de bataille pour l'unité de l'Upc, une autre tendance qui dit détenir la légalité du parti, et pilotée par Me Biyick Thomas, qui se prévaut du titre ,de «secrétaire général par intérim de l'Upc» depuis la mort du secrétaire général Augustin Frédéric Kodock, n'avait pas adhéré à cette dynamique. Pour Me Biyick Thomas, incontournable secrétaire à l'organisation de l'Upc légale depuis plus de 10 ans, «la réunion déclarée auprès des autorités administratives (sous-préfet de Yaoundé V) était une rencontre de concertation. Ce ne n'était pas une réunion d'un organe statutaire de l'Upc. Le récépissé de la déclaration de réunion délivré par le sous-préfet de l'arrondissement de Yaoundé V en fait foi». Et de poursuivre : «Il y a plus grave. Ceux qui ont tenu cette réunion de concertation et disait parler au nom du bureau politique élu au congrès de Yaoundé en 2006, ont indiqué qu'ils convoquaient un comité directeur pour le 4 février 2012. Je dois dire que les statuts de l'Upc sont clairs: le comité directeur de l'Upc est convoqué sous la signature du président du bureau du comité directeur et du secrétaire général de l'Upc, et non par une déclaration d'une réunion informelle de cette nature. De plus vous avez des gens qui ont devant les tribunaux nié leur appartenance à l'Upc qui ont pris part à cette réunion de concertation qui dit avoir convoqué un comité directeur. J'avoue que c'est très surprenant.»

En tout cas un argumentaire rejeté en son temps par le Pr Wandji Bernard, désigné premier vice président de l'Upc lors de la réunion de concertation qui s'est tenue en décembre dernier, au quartier Nkolbisson quelques semaines après l'enterrement de Augustin Frédéric Kodock. L'économiste et militant de l'Upc estimait alors que «la dynamique unitaire étant en marche, les uns et les autres doivent accepter le processus tel qu'il se construit».


Dissensions tous azimuts

On en était alors là, dans l'attente de la date du 4 février 2012, avec notamment deux camps diamétralement opposés, lorsque d'autres dissensions ont resurgit, cette fois au sein même du groupe qui depuis décembre 2011 dit travailler pour l'unité de l'Upc. Il se trouve qu'en date du 19 janvier 2012, sans aucune concertation préalable avec «le bureau de l'Upc» mis en place lors des concertations de décembre 2011 et de janvier 2012, Adolphe Papy Ndoumbe et le Pr Henri Hogbe Nlend ont introduit chacun, une demande de réunion politique, à la même date du 4 février 2012, respectivement à la sous-préfecture de Yaoundé II (pour une réunion au Palais des congrès) et à la sous-préfecture de Yaoundé ler (pour une réunion au Parc Kiryakides). Mis au courant, le préfet du Mfoundi a demandé à ses deux collaborateurs de rejeter les deux demandes de réunions pour défaut de qualité. Toute fois, le 4 février dernier, au mépris de l'interdiction administrative, des militants de l'Upc proches du Pr Henri Hogbe Nlend et d'Adolphe Papy Ndoumbe se sont retrouvés au domicile du Dr Basile Louka, cadre bien connu du mouvement nationaliste, quelque part du côté du quartier de la gare ferroviaire à Yaoundé, pour y tenir «une réunion du comité directeur de l'Upc», à l'issue de laquelle un congrès du parti du vénérable Ruben Um Nyobe a été convoqué pour le 17 mars 2012 à Douala. Pour le Pr Bernard Wandji, premier vice président de l'Upc, joint par Le Messager, «ce qui s'est passé ce 4 février 2012 chez le Dr Louka Basile à Yaoundé n'est rien d'autre qu'une réunion familiale. Si j'étais méchant, je dirais que c'était une réunion tribale. Cela n'a rien à voir avec la dynamique unitaire que les upécistes veulent construire.» Et de poursuivre: «Nous allons continuer le processus d'unité de notre parti avec les militants et cadres qui sont sincères et de bonne volonté. Le train est en marche. Ceux qui sont descendus ont fait leur choix.» On peut donc imaginer que le chemin de l'unité de «l'Ame immortelle du peuple camerounais» est encore long.




10/02/2012
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