Des téléphones à l'école: Où est passée l'interdiction du Ministre?

Yaoundé, 28 Février 2013
© Elie PAGAL | La Météo

Sonneries dérangeantes, perturbations des cours, plaintes des enseignants et distractions musicales diverses. Malgré la prohibition, l'usage du téléphone portable continue son petit bonheur de chemin dans les établissements scolaires.

Nous sommes le 13 Octobre 2009, un circulaire du Ministre des enseignements secondaires tombe comme un couperet: «la possession, la manipulation et l'utilisation, d'un téléphone portable (cellulaire) sont interdites dans tous les établissements scolaires de retendue du pays». Un ouf de soulagement pour la plupart des enseignants qui voient d'un bon œil cette interdit Mais des grincements de dents parmi les élèves. Qui pensent que c'est une décision de trop du patron des enseignements secondaires au Cameroun.


Les hors la loi.

Plus de trois ans après l'interdiction de Louis Bapès Bapès, le Chef de ce département ministériel, nombreux sont les élèves qui bravent cet interdit et continuent à utiliser le téléphone portable à l'école. Ce que confirme Ada Messi, professeur d'informatique au lycée de Ngoumou. Interrogé sur les mesures disciplinaires prises, cet enseignant vacataire, la trentaine d'âge déclare «les surveillants font des fouilles inopinées dans les salles de classe afin de détecter les appareils cachés soit sur les élèves, dans leurs sacs ou dans les casiers».

Dans d'autres établissements comme le lycée de Nsam, la fouille est parfois systématique à partir du portail. Mais les plus malins parviennent à contourner ces dispositifs. Et les conséquences sont là «aussitôt que l'appareil est retrouvé, il est confisqué et ne sera remis à l'élève qu'à la fin du trimestre» soutient Ada Messi. Et ses explications vont plus loin, «l'élève pris en flagrant délit est exclu pour une période de trois jours, suivi des corvées». Pour des récidivistes notoires, «les parents de l'élève sont convoqués à l'établissement et ce dernier peut être définitivement exclu» conclut-il.

Les méfaits. Bien utilisé dans la cadre de la communication classique le port d'un téléphone portable peut s'avérer nécessaire pour un élève. «De temps en temps mes parents communiquent avec moi pour savoir si tout va bien», lance une adolescente d'un lycée de la place. Mais beaucoup de nos jeunes usent et abusent du téléphone portable. Et les méfaits sont là; de la tricherie par voie de messages SMS aux sonneries perturbatrices en passant par les nuisances sonores.

D'autres enfants exhibent des appareils flambant neufs et haut de gamme ou dernier cris, narguant ainsi ses enseignants. «C’est terriblement dérangeant pour un enseignant de voir son cours perturbé par une musique ou la sonnerie d'un portable et lorsqu'il prend l'appareil il se rend compte qu’il coûte plus cher que le sien» ironise Ada Messi dans son gandoura bleu ciel. Selon les informations concoctées, les garçons sont les plus enclins à perturber les cours avec ces appareils. Un phénomène quasi absent dans les écoles primaires. Pour la plupart des chefs d'établissements, la répression reste de mise pour limiter la présence de ces appareils dans le milieu scolaire.


02/03/2013
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