Des étrangers candidats à la carte d’identité camerounaise à NGAOUNDÉRÉ

Cameroun : Des étrangers candidats à la carte d’identité camerounaise à NGAOUNDÉRÉL’opération de délivrance gratuite de la carte nationale d’identité donne des idées à certains ressortissants des pays voisins. Ils sont coupables des cas de substitution d’identité et de fausses nationalités.

Un faux sans précédent s’est installé dans les commissariats de police de la capitale régionale de l’Adamaoua depuis plusieurs semaines. En effet, la délivrance gratuite de la carte nationale d’identité décidée le 31 décembre 2012 par le chef de l’Etat Paul Biya suscite par enchantement des convoitises les plus inattendues. De fait, il y a comme une volonté manifeste d’être camerounais à part entière de la part de beaucoup de citoyens étrangers. Le hic : la plupart d’entre- eux veut s’arroger le statut de «Camerounais» sans passer par la procédure en vigueur. Selon les révélations faites par des sources rencontrées aux postes d’identification du commissariat centrale de Ngaoundéré, il y aurait des tentatives irrégulières de détention de la carte nationale d’identité (CNI).

Les étrangers candidats au précieux sésame usent de toutes sortes de ruses pour se faire établir la précieuse pièce. À plusieurs reprises, les agents les sortent des rangs pour une raison ou une autre. Le stratagème est simple et désormais connu de tous. Pour parvenir jusqu’au poste d’identification, ces « candidats » négocient avec des autorités locales pour disposer d’un acte de naissance en bonne et due forme. Ironie du sort, toujours d’après nos sources, plusieurs n’arrivent pas souvent à situer les villages dont ils sont soit disant originaires sur la carte du Cameroun. Pour ces derniers, l’acte de naissance suffit pleinement à ne plus éveiller des soupçons. Le cafouillage provoqué par la forte demande et la saturation des agents de police est un facteur facilitant pour échapper à la vigilance.

Fidèle à la tradition du flair de l’argent facilement gagné, des démarcheurs traînent dans les parages, dans le but de glisser des dossiers irréguliers dans le système. Très souvent, ils ne réussissent pas toujours à corrompre toute la chaîne de délivrance du précieux document. Pour autant, les fameux intermédiaires disposent de plusieurs tours dans leurs poches. Et finissent parfois à réussir leur coup. C’est le cas, confie un inspecteur de police, de ce monsieur venu établir des cartes à une liste de personnes sous la couverture d’un gros bonnet, avec des actes de naissance trafiqués.

La carte d’identité n’identifiera plus

Question : qu’est-ce qui est fait pour éviter ça ? Les responsables parlent de plus de vigilance. Pourtant, ils sont nombreux ces Tchadiens et Centrafricains à bénéficier illégalement de cette gratuité. La culture de la double carte d’identité est réputée dans les métropoles septentrionales. Ici les frontières sont poreuses, donnant lieu à la perméabilité de nationalité. Des doubles, voire triples identités et nationalités, qui varient en fonction de l’activité, du lieu et de la circonstance par un simple geste de main dans la poche.

Ce n’est pas ce frère tchadien qui nous démentira ou cette dame centrafricaine qui niera les faits, puisque jouissant de ces facilités bon marché. C’est sans commentaire pour certains, mais pas du genre à se taire pour d’autres personnes, courroucées par la légèreté des Camerounais. « Avec l’entrée en vigueur de la libre circulation des hommes et des personnes en zone Cemac, il serait patriotique pour tous de préserver leur identité véritable » s’exclamera ce haut cadre rencontré au cours de notre enquête. « A quoi servent donc les passeports et visa s’il suffit d’une pirouette pour changer d’identité ? » poursuivra un noble citoyen.

© integrationafrica.org : Rodrigue Tapeo


13/02/2013
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