Des cadres du Sdf accusés d'être de mèche avec le Rdpc

Cameroun. : Des cadres du Sdf accusés d'être de mèche avec le RdpcDes membres du Nec ainsi que la secrétaire générale du Sdf au banc des accusés. Des militants accusés de manœuvrer pour le compte du Rdpc. Corruption, détournements et manipulations mis en exergue. La hiérarchie du Sdf face à la polémique.

La polémique autour de la pétition contre le président régional du social democratic front (Sdf) pour le Littoral connaît un nouvel épilogue. Le dernier rebondissement qui fait des émules au sein du parti de la balance s’est déroulé dimanche 10 février 2012 dans la ville de Penja. Au cours d’une réunion ordinaire du Comité exécutif régional présidée par Jean Michel Nintcheu, le président régional, les délégués à ces assises accusent certains de leurs camarades de déstabiliser ce parti dans la région du Littoral au profit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Les résolutions dont Le Messager a obtenu copie indexent certains membres du National executif comittee (Nec).

Membres du Nec, Jacob Ngounou, Paul Kameroun et Mallam Moussa sont accusés de s’être mobilisé pour la signature de la pétition appelant au renversement du président régional du Sdf pour le Littoral. Des faits que les nommés Jacob Ngounou et Paul Kameroun ignorent. Evoquant l’utilisation des fausses signatures pour expliquer la présence de leurs noms dans la correspondance à polémique. Autre membre du Nec indexé, Mallam Moussa ne souhaite ni confirmer, ni infirmer les accusations portées à son encontre. Sous cape, un membre du bureau régional du Sdf pour le Littoral croit savoir que la pétition à polémique est une émanation de certains de ces camarades «agissant pour le compte du Rdpc avec l’aval de certains cadres du parti.» Plus explicite, les résolutions issues de la réunion ordinaire indiquent que «cette commission a été initiée par trois camarades du bureau régional, manifestement manipulés et à la solde des intérêts obscurs brandis par nos adversaires.» Mais aussi indique cette correspondance, «Membre du Nec, Mallam Moussa a abusivement utilisé le nom du président national pour faire signer les pétitionnaires.»

Dénonciations, silences et polémiques

Les accusations de déstabilisation «interne et externe» évoquées par le comité exécutif régional du Sdf pour le Littoral sont plus explicites. Entre autres affirmations contenues dans les résolutions signées de l’Honorable Jean Michel Nintcheu figurent en bonne place les griefs portés à l’encontre de l’une des pétitionnaires. Selon cette correspondance, «La pétitionnaire Ikassa Margaret Ebot avait lors du cinquantenaire des armées à Bamenda, fait voyager des femmes du Nord-Ouest résidant à Douala 3e pour le compte du Rdpc.» Joint au téléphone, le trésorier régional adjoint du Sdf s’est refusé à toute déclaration. «Je ne sais pas de quoi vous parlez» a-t-elle indiquée au reporter malgré la déclinaison détaillée des plaintes qui l’accablent. 

Certains camarades de Jean Michel Nintcheu l’accusent d’avoir détourné des fonds destinés aux Vanguards de ce parti dans le Littoral. Des fonds estimés à 500 mille FCfa. Les accusations soutenues par des agents de sécurité de ce parti sont relativisées par le président régional du Sdf pour le Littoral. Qui jure n’avoir jamais touché à ladite somme. Pis, Jean Michel Nintcheu indique que «l’argent qui fait problème a été remis par l’honorable Nguetcham pour la confection des tenues aux Vanguards. Ce qui a été fait sous la supervision du trésorier et du secrétaire régional à l’organisation. Il se trouve que certaines personnes voulaient qu’on leur remette cet argent en liquide. J’ai d’ailleurs dû débourser la même somme au lendemain d’une pétition initiée par les mêmes personnes au congrès de 2007 alors que les tenues avaient déjà été confectionnées.»

Pour sa part, le premier vice-président du Sdf n’entend pas s’exprimer sur la question. Joint au téléphone, Osih Joshua précise qu’il n’est pas membre du bureau régional du Sdf. «Je ne vois pas quelle réaction vous attendez de moi. Les membres du Nec appartenant à la région du Littoral ont le droit absolu de signer une pétition. En cas de besoin, l’instance dirigeante du parti va aviser.» Outre l’annulation de certaines sanctions, la séance ordinaire du comité exécutif régional du Sdf pour le Littoral a procédé à la cooptation de certains membres au sein des différents démembrements du parti dans la région du Littoral.

Ambiance. La Sg du Sdf et le président régional du Littoral à couteaux tirés

Elisabeth Tamajong et certains de ses camarades accusent le président régional pour le Littoral d’irrévérence. Jean Michel Nintcheu et ses camarades crient à la connivence. Le chairman du Sdf saisi.

Dans les rangs du Sdf, les dissonances entre le Comité exécutif régional du Littoral et certains cadres dans les instances supérieures du parti est un secret de polichinelle. Président régional du Sdf pour le Littoral, Jean Michel Nintcheu insiste : «Il n y a pas de problème dans le Sdf Littoral». Outre la pétition signée par certains militants du parti de la balance dans le Littoral, la «légalité» de la séance ordinaire du comité exécutif régional du Littoral fait débat au sein de cette formation politique. Secrétaire général adjoint, membre du Nec, Elimbi Lobé, explique que «la rédaction d’une pétition  n’est pas un délit. C’est un acte démocratique.» La même source indique que «c’est l’expression d’un mécontentement.» En clair, la correspondance parvenue au président national du Sdf suscite la controverse.

Dans l’anonymat, un autre membre du Nec voit en la tenue des assises de Penja, «une démarche visant à paralyser le fonctionnement du Nec.» Et, c’est de ce fonctionnement que parle le président régional du Sdf pour le Littoral.  Accusé d’avoir organisé les assises de Penja, à l’encontre des ordonnances du secrétaire général de son parti, le président régional du Sdf pour le Littoral indique que cette prérogative relève du Nec. En outre, «le rebelle», comme le surnomme certains de ses camarades indique «tous les autres actes posés jusqu’ici par le secrétaire général paraissent suspects à la lecture des évènements.» En effet, une lettre signée du secrétaire général du Sdf, Elisabeth Tamajong et adressée «à l’Honorable Jean Michel Nintcheu» instruit une commission d’enquête dans les structures dirigeantes du Sdf pour le Littoral. Dans le même temps, le secrétaire général du parti de la balance interdit la tenue de toute réunion dans la région du Littoral.

Interdiction courant jusqu’au 11 février 2012 «délai de rigueur». Une injonction ignorée par les cadres du Sdf du Littoral qui évoquent des collusions entre cette personnalité du Sdf et les pétitionnaires. «Le Sg n’a aucun droit d’interdire une réunion dans les structures du parti. Encore moins dans une région.» Plus loin, le président régional du Sdf dans le Littoral indique que la correspondance à lui adressée par le secrétaire général du Sdf est «personnelle». «Il faut par ailleurs préciser que la mission suscitée s’est déroulée du 6 au 8 février 2012 ». Des raisons pour cette source de penser que «tout porte à croire que le secrétaire général du Sdf est soit la marraine des fauteurs de trouble dans le Sdf Littoral, soit, elle a été induite en erreur. Nous pensons que certains de nos camarades ont manœuvré contre la tenue de cette réunion sachant qu’ils ne faisaient pas le poids face au quorum qui est largement atteint dans le Littoral» De sources concordantes,  la polémique entre le Comité régional du Sdf pour le Littoral et les membres de certaines instances du parti seront abordées lors du Nec du 16 février 2012 à Bamenda.

© Le Messager : Joseph OLINGA


14/02/2013
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