Déroute des Lions en Afrique du Sud : Confidences sur les gaffes de Samuel Eto’o

Mercredi, 07 Juillet 2010 08:55 Paul TONYE NJEL

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Dépité par la piètre participation de la sélection nationale de football, un lion indomptable décide de briser le silence en indexant l’indiscipline et l’atmosphère délétère au sein de l’équipe. Après l’humiliant parcours des Lions indomptables du Cameroun en coupe du monde, la Fécafoot s’est immédiatement remis à la recherche d’un entraîneur. En dépit des déclarations du ministre des sports à l’Assemblée Nationale, dénonçant le comportement incommode de certains joueurs, un nouveau rebondissement dans l’affaire indexe globalement la vieille garde de cette équipe, mais particulièrement Samuel Eto’o. Des accusations d’un joueur contrarié par l’ambiance maussade au sein de l’équipe et qui certifie clairement que le parcours calamiteux des Lions indomptables durant le mondial sud-africain, était pratiquement prévisible.

 

Les faits

D’après le footballeur qui a cependant souhaité garder l’anonymat, les Lions ne pouvaient rien fournir d’autre que cette prestation dérisoire. Une prestation déjà entachée depuis les matchs préparatoires de la coupe du monde par les conflits intergénérationnels, le bizutage et l’indiscipline. En effet, d’après lui, il y avait « plus de Paul Le Guen que de joueurs, notamment parmi les anciens. ». En indexant particulièrement Samuel Eto’o, le joueur explique l’irrespect dont faisait preuve le capitaine des Lions Indomptables en venant aux entraînements et aux regroupements imposés par l’entraîneur, Paul Marie Le Guen à son heure voulue. « Une fois alors que nous étions en Autriche, à quelques jours de la coupe du monde, nous avons dû l’attendre pendant près d’une heure. Le bon monsieur était couché. ».

Un comportement malsain affiché par le sociétaire de l’Inter de Milan devant les autres joueurs et qui irritait au plus haut point ses coéquipiers de la sélection nationale. Pour étayer davantage son plaidoyer à l’endroit du capitaine des lions, notre informateur précise que durant les entraînements, l’ambiance prenait des allures de deuil en raison des critiques méprisantes qui fusaient généralement à l’endroit des jeunes joueurs et surtout de ceux qui, de manière indirecte avaient tenu tête aux nombreuses remarques désagréables d’Eto’o.

« Vous n’imaginez pas ce que ça peut faire de côtoyer quelqu’un qui vous démontre par tous les moyens que vous n’avez pas de talent. Nous avions tous l’impression d’être nargué par le capitaine, même s’il faut reconnaître qu’en dehors de chercher toujours à avoir le dernier mot, au fond c’est quelqu’un qui a caractère difficile, socialement invivable. ».

D’après notre informateur, cette situation avait déjà, avant que le mondial ne débute, engendré une scission entre les joueurs même si « la tension était contenue.».  Pour les anciens en général, explique-t-il, « les jeunes n’avaient pas le droit à la parole et était constamment l’objet de rabrouements qui n’ont pas favorisé la cohésion entre les jeunes joueurs et l’avant-garde de cette équipe. ». Dans cette optique, les anciens n’hésitaient pas à « user parfois d’insultes » ou à « critiquer en traitant les jeunes de stupides » pour les démoraliser afin de conserver leur place de titulaire. Je confirme sans le moindre regret que cette équipe n’aurait rien pu faire au mondial. ».

 

Ou sont passés les autorités ?

Dans les aveux qui incriminent ouvertement le capitaine Samuel Eto’o, le joueur précise que cette situation était pourtant connue des différents responsables de la Fécafoot et du ministère des sports qui auraient cherché à plusieurs reprises à éteindre le feu. Une tension que les critiques acerbes et médiatiques de Roger Milla ont attisé, mais que Michel Zouah et Iya Mohamed n’ont pas hésité à désavouer en se rangeant pieds et poings liés derrière l’ « indiscipliné capitaine footballeur ».

Dans ce triste épisode de la sélection nationale, ridiculisée par une élimination prématurée et sans le moindre point glané, les autorités administratives en charge du sport ont une part de responsabilité non négligeable. L’imprudence d’avoir laissé la gangrène s’empirer sans avoir cherché à trouver des solutions curatives efficaces, au nom d’une union sacrée au tour d’une équipe sans patron ; avec un coach sans personnalité et une fédération complice du désordre. De ce fait, tandis qu’ailleurs, ont panse tant bien que mal les plaies en essayant de prévenir le futur grâce aux erreurs du passé, au Cameroun c’est le statu quo. C’est comme si rien ne s’était passé en Afrique du Sud.

En France, de la base au sommet, toutes les couches de la chaîne sont entrain de passer à la trappe afin de démystifier le problème. D’abord, le président de la République s’est impliqué en invitant l’ancien capitaine Thierry Henry à discuter du problème à l’Elysée. Ensuite, Le président de la fédération française de football, l’entraîneur Raymond Domenech ont été entendus par les députés. Un assainissement qui a poussé le Brésil et le Paraguay à limoger leurs entraîneurs, le Nigéria à balayer toute l’équipe dirigeante de la fédération de football. Des solutions pragmatiques qui nécessitent au préalable un toilettage d’abord au sein de l’équipe, parmi les joueurs à « problème » pour déboucher sur la recherche d’un nouvel entraîneur qui permettra au pays de rebondir à nouveau sur la scène footballistique mondiale.

Candidat malheureux lors des dernières élections à la Fécafoot, Nkou Mvondo a une autre vision sur cet aspect : « Vous savez, on peut traîner une maladie pendant de très longues années mais il y a un moment où le médecin arrive fait le diagnostic et trouve le médicament. Ces problèmes du football, on les connaît. Mais il faut aussi comprendre que la plupart des acteurs pour des raisons qui sont les leurs n’ont pas toujours voulu percer l’abcès que je perce aujourd’hui. Ceux qui sont appelés à le faire apparaissent souvent comme des complices de cet état de choses. Je parle ici de la tutelle qui aurait pu régler ce problème depuis très longtemps mais il y en a qui viennent défendre des intérêts plus ou moins obscures.

 

Eux-mêmes savent que les choses ne vont pas bien. La preuve en est qu’il ya eu tout récemment un forum sur le football dans l’optique de poser le diagnostic comme si ce diagnostic n’était pas connu, pour essayer de trouver des solutions comme si ces solutions n’étaient pas connues. La tutelle s’est présentée pour dire «union sacrée autour des Lions», une manière de dire, taisons un peu nos querelles.

 

Paul Tonye Njel



07/07/2010
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