Denis Lavagne: Le «sorcier blanc» qui ne sait pas faire des miracles

DOUALA - 12 Septembre 2012
© Christian TCHAPMI | Le Messager

Sur les traces de Javier Clémente? Après dix mois passés à la tête de l'encadrement technique des Lions indomptables, le technicien français, conspué par le gotha du football national pour une absence criarde de références conséquentes et vilipendé par les Hommes de médias pour son statut flou à la tête de cette équipe, conduit inéluctablement le navire vers le naufrage.

S.O.S! Il faut sauver les Lions indomptables à tout prix. Les nombreux supporters sont aux abois depuis samedi 8 septembre 2012. La douleur qu'ils éprouvent va chercher réponse bien au-delà du fanatisme et de l'amour pour le drapeau. C'est que, déjà absente de la dernière Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun est à 90 minutes de l'élimination au rendez vous continental de janvier prochain en Afrique du Sud. Nicolas Nkoulou et ses coéquipiers ont pourtant baissé la crinière à Praia devant leurs homologues du Cap-Vert (2-0). L'équipe nationale fanion est donc condamnée à inscrire trois buts à domicile le 13 octobre 2012, s'ils espèrent disputer la Can 2013. Un challenge presque impossible à relever et qui risque de (re)convoquer le triste souvenir du 04 juin 2011 (les Lions tombaient devant la sélection sénégalaise Ndlr). Certains fans, sous le coup de la colère et du ras-le bol, ont même menacé d'incendier le siège de la Fécafoot car c'en était trop. Trop de supporter une équipe qui manque d'âme et qui va de déception en déception. Trop de voir mourir le «Roi de la forêt» sans lever le petit doigt.

Mais sans vouloir être fataliste, il faut reconnaître que l'un sinon le principal responsable de cette contreperformance des Lions n'est autre que l'entraîneur sélectionneur qui, en dépit de ses choix tactiques contestés, ne semble pas s'inquiéter de la situation chaotique dans laquelle se trouve aujourd'hui le groupe dont il a la lourde mission de qualifier à la Can 2013. Plutôt confiant, ce denier estime qu’ «il reste un deuxième match qu'il faudra gagner par un large score à tout prix. Nous sommes dans une situation difficile. Mais, tout reste encore possible. Il faudra arriver à marquer un but en première mi-temps pour faire douter cette équipe et terminer le travail à la deuxième mi-temps, quitte à aller chercher la qualification lors des prolongations. La qualification et encore possible mais il faudra montrer plus de détermination», a-t-il confié à nos confrères de Mutations.

Même si rien ne nous surprend vraiment dans cette réaction cavalière du coach des Lions, il est clair que le mauvais casting concernant son éternel 4-4-2 mal équilibré et les conflits d'intérêt que sa nomination, sous l'onction de Iya Mohammed a suscité, n'ont eu pour corollaire que la désorganisation tactique de l'équipe. Ce qui fait dire aux observateurs avertis de la scène footballistique que Denis Lavagne n'est pas loin d'un entraîneur brouillon. Ses tares et sa propension à n'en faire qu'à sa tête ont conduit l'équipe nationale dans le fossé. C'est visiblement un coach sans vision et sans projet de jeu pour une équipe de la trame du Cameroun. On le sait, toutes les grandes équipes incarnent la philosophie de jeu prônée par son sélectionneur, mais celle de l'ancien manager de Coton sport de Garoua n'a rien de flatteur.


Ossature

La confrontation de samedi dernier face aux Requins Bleus était simplement pitoyable. De Landry Nguemo, à court d'entrainement et en pleine décompression de sa saison, à Stéphane Mbia sans inspiration ni impact en passant par un Alexandre Song transparent ou pire, un Mandjeck au poste de latéral droit qui confirme le côté «bricoleur» du sélectionneur qui a confectionné un groupe depuis dix mois sans profil d'arrière droit type, le Cameroun a eu honte de son onze national. Le président de l'association des sportifs camerounais, Daniel Nsongo le relevait déjà dans une de ses chroniques passées au vitriol: «une solution de dépannage n'est pas une solution de conquête et à domicile une équipe ambitieuse ne saurait présenter un profil aussi irréaliste.»

Comment donc se réjouir devant ce football sans panache et sans audace auquel les Lions nous ont habitués ces derniers mois? L'ossature prometteuse du «Onze» national a laissé place à une carapace vide. Là où le bât blesse c'est que, Denis Lavagne dont les compétences sont vertement critiquées, a été parachuté par la Fécafoot à la tête de la sélection nationale sans qu'il n’en fasse la demande, sans qu'il ne remplisse un dossier, sens appel d'offre, sans concurrence. Ce qui a ressemblé beaucoup plus à un arrangement entre copains. Etait-il l'homme de la situation? Pas si sûr. En dix mois, le sorcier blanc même sans salaire, s'est vite habitué aux intérêts égoïstes, aux guerres de clan, au favoritisme, aux trafics d'influence, et la mafia entretenue par la Fécafoot et le ministère des sports et de l'éducation physique (Minsep) autour de cette équipe.

Tantôt hautain et parfois pugnace envers la presse, il a manqué d'autorité et de tact, se noyant sans le vouloir, dans les coups bas et ces interférences notoires exercées par les groupes de pression installés autour et au sein de l'équipe. A bien regarder, la thérapie, l'autopsie et toute la littérature qu'on peut produire aujourd'hui autour de cette sélection ne répond pas à la préoccupation des Camerounais: Les Lions parviendront-il le 13 octobre à battre le Cap-Vert sur un score de 3 buts à 0? Gare à la défaite!




12/09/2012
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