Délire: Paul Biya «tué» via Internet

Friday 5th September 2014

 

Le chef de l’État tantôt donné pour mort, tantôt gravement malade en Suisse. Mais les croque-morts devraient encore souffrir de sa présence sur la scène nationale et internationale.

 

Comme en 2004, c’est via la toile que le monde entier apprend le décès du président de la République. «Paul Biya vient de nous quitter. RIP». La grave «nouvelle» est diffusée sur Internet mardi vers 14h15. Une heure après, nouveau tweet : «Décès de Paul Biya, les proches de l'homme politique confirment». Un lien vers le site Necropedia (rhttp://fr.necropedia.org/necrologie/Paul_Biya), et on apprend que «le président camerounais Paul Biya est mort». Pas moins. Explications : «Paul Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, était un homme politique camerounais. Il est décédé le ‘’4’’ septembre 2014, à l'âge de 81 ans...»Face à la levée de boucliers et les multiples réactions sur la blogosphère, les unes aussi farfelues que les autres, le même espace électronique signe cette mise au point plus tarabiscotée encore, quelques heures plus loin : «Une nécrologie anticipée est par définition une nécrologie rédigée avant le décès de la personne. Les agences de presse ont dans leurs tiroirs la nécrologie des grands de ce monde encore vivants, rédigée et prête à être publiée. Il ne s'agit en aucun cas ici, de l'annonce d'un décès, ni de son anticipation»

 

On en était à peine revenus de ce délire que le site camer.be, dans un registre moins mortifère, mais tout aussi sensationnel, indiquait, sous la plume d’une certaine Micheline Messi : «Selon plusieurs sources, Paul Biya, 81 ans, serait sous traitement à Genève, dans un état stationnaire, pour une fatigue généralisée. Jusqu'ici la présidence camerounaise est muette. Si les médias camerounais n'ont pas encore levé en partie le secret médical de leur chef d'Etat, ce sont des sources genevoises qui font état de cette situation.»

 

Un remake de 2004

La survoltée «correspondante particulière, citant «une source médicale proche des autorités médicales genevoises», avance que «le président camerounais alternerait les phases de conscience et d'inconscience. Il souffrirait d'une fatigue prolongée accompagnée de métastases, maladie quasiment incurable lorsqu'elle est à un stade avancé». Un curieux «diplomate de haut rang» a ainsi confirmé simplement un état de santé «détérioré». Et, dans un amalgame digne des fictions de caniveau, elle poursuit : «A Genève, Paul Biya continue après sa convalescence des 26, 27 et 28 août derniers à se reposer. On ne l'a plus aperçu au bord du lac Leeman (sic) comme il en avait l'habitude de se balader lors de ses récents séjours. Et de s’interroger : «Pourquoi nos dirigeants présents à Genève font-ils de la maladie du chef de l’exécutif camerounais des secrets d'Etat ?» Conclusion : «Selon les spécialistes des questions africaines, Biya, doyen des chefs d'Etat d'Afrique centrale, ne sera sans doute plus jamais en état de gouverner son pays ; en tout cas, pas avec la même autorité.» La curieuse «journaliste», censée se trouver en Suisse, a juste oublié de préciser dans quelle officine le grand malade Biya est interné. Vous avez dit bizarre !

 

Et nous voici revenus 10 ans plus tôt, lorsqu’une folle rumeur, toujours suscitée et amplifiée sur Internet, donna Paul Biya pour mort dans un hôpital londonien dans la nuit du 4 au 5 juin 2004. Mais visiblement, la leçon n’avait pas été retenue par les manipulateurs de tout poil. Mal leur en a pris une nouvelle fois. En effet, selon un sondage réalisé par le Celebrity Post, une large majorité (72%) jugeaient mardi soir les rumeurs du décès de Paul Biya «de très mauvais goût».


Ceux qui souhaitent ou fabriquent la disparition du chef de l’Etat camerounais devraient inventer autre chose. Comme tout humain, le président de la République est appelé à partir un jour du monde des vivants. Et cette obsession de certains à le voir partir avant l’heure finit par en faire un martyr des fabricants de vent qui n’ont qu’une idée : créer une étincelle de nature à embraser le Cameroun. Une chose est cependant certaine : à l’heure où étaient écrites ces lignes, Paul Biya n’était ni mort ni interné dans un hôpital suisse.

Gouvernement resserré

Pourtant, ainsi que l’a écrit La Météo voici quelques jours, le chef de l’État se trouve bel et bien en Suisse. Paul Biya, après avoir pris part, le 15 août 2014 à Toulon avec son épouse Chantal, au 70ème anniversaire du Débarquement en Provence (France), en a profité pour passer des examens de santé de routine, au terme desquels et selon des sources introduites, aucun signe pouvant constituer une alerte n’a été décelé.

 

Mieux, pendant qu’il recharge ainsi les batteries, et face à la situation sécuritaire préoccupante qui tient le pays en haleine, notamment dans les régions septentrionales, le chef des Armées, de Genève où il se trouve en ce moment, a pris d’importants décrets portant réorganisation du commandement militaire territorial et organisation de la gendarmerie nationale, en même temps qu’il a procédé à d’importantes nominations dans les forces de défense.

 

Et ce n’est pas tout ; car, selon des sources dignes de foi, Paul Biya planche également depuis près de deux semaines, sur la réorganisation du gouvernement. L’on apprend ainsi que le chef de l’Etat, après moult supputations de salon, a décidé de réduire considérablement la taille de l’administration publique pour des raisons à la fois d’efficacité et de cohésion. On devrait alors vivre, dès le retour déjà annoncé du prince, au regroupement de plusieurs départements ministériels à l’instar, apprend-on, de la Jeunesse et Sports ; des Enseignements primaire et secondaire ; de l’Economie et Finances ; de la Culture et du Tourisme ; de l’Eau, Mines et Energie ; de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; de l’Administration territoriale et de Police ; Commerce et industrie, etc.

 

D’ailleurs, des audiences se multiplient à Genève où le chef de l’Eta reçoit chaque jour une personnalité politique mondiale de haut rang ou des acteurs du monde des affaires. Comme on le voit, même loin de ses terres, le chef de l’Etat mène tambour battant, les combats qui conduisent son pays l’émergence et qui consolident sa place dans le concert des nations.

Paul Biya, même en congés, travaille pour son pays. Les croque-morts devraient encore souffrir de sa présence sur la scène nationale et internationale.

 

© Source : La Météo



05/09/2014
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres