Défilé du 08 Mars 2012 a Yaoundé: Les femmes de la BEAC créent la panique générale

DOUALA - 09 Mars 2012
© Joseph FIavien KANKEU | Le Messager

Elles voulaient brandir des mouchoirs noirs lors du défilé, en guise de solidarité à leur collègue lâchement assassiné. Mais le protocole s'y est opposé, croyant à une marque de soutien à Vanessa Tchatchou. Ce qui a crée une véritable panique générale.

Le Cameroun a célébré hier, jeudi 8 mars 2012, de concert avec la communauté internationale, la 27ème édition de la fête internationale de la femme sous le thème «autonomiser la femme rurale pour lutter contre la faim et la pauvreté». Les manifestations ont été marquées par une grande parade au boulevard du 20 mai à Yaoundé, en présence d'une bonne brochette des membres du gouvernement et des représentants du corps diplomatique. La cérémonie placée sous le patronage de Mme Chantal Biya, première dame du Cameroun, a connu la participation de quelques milliers de femmes venues aussi bien des organismes privés que du secteur public. Les femmes de l'office national des anciens combattants et celles d'une société de transfert d'argent de la place ont été très acclamées à leur passage. Contrairement aux collaboratrices de Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), que l'assistance a hué, dénonçant par là les violences et arnaques dont les commerçants sont victimes au quotidien dans les marchés. «Awaras, awara, le njo'o cale au cou», lançait le public en chœur. Les fonctionnaires du crédit foncier ont aussi été longuement huées par un public très remonté par les détournements des deniers publics reprochés à l'ancienne équipe dirigeante de cette structure étatique.


Panique générale

Mais l'incident ayant le plus retenu l'attention du public installé devant la société nationale de téléphonie Camtel aura été cette confrontation entre le service du protocole de la présidence de la République et les femmes en service à la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac). Ces dernières visiblement assimilées aux sympathisantes de Vanessa Tchatchou ont été stoppées net, et sommées de dissimuler les mouchoirs noirs qu'elles brandissaient. Pourtant, c'était simplement une façon pour ces femmes de marquer leur solidarité à leur collègue Elisabeth Ngo Ond Gwet, assassinée le 14 février dernier. Mais elles ont quand même réussi à passer devant la première dame avec leurs foulards noirs sur la tête. Ceci, après une confrontation avec des militaires en civile. L'incident a même attiré l'attention des éléments de la garde présidentielle qui s'y sont approchés armes au point. Même quelques personnalités installées à la tribune d'honneur ont paniqué, en voyant des agents de maintien de l'ordre converger vers le lieu de l'incident. «C'est une violence qui ne dit pas son nom. Comment peut-on nous empêcher de partager notre douleur avec les autres?», s'interroge une employée de cette institution monétaire, déterminée à brandir son mouchoir à la première dame. Malgré l'interdiction, certaines de ces agentes de la Beac ont tout de même brandit leurs foulards à Chantal Biya dame, obligeant le speaker à rassurer les invités.


11/03/2012
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