Dédicace: Autopsie d'une opposition absente

YAOUNDE - 05 OCT. 2012
© André Marie Dibamou | L'Actu

Le livre d'Ahmadou Sehou a été présenté au public mercredi dernier.

Comme l'auteur a pu le constater, aucun membre de l'opposition n’a fait le déplacement pour la dédicace de l'ouvrage intitulé Cameroun: l'opposition en panne. Autopsie critique et propositions de relance. Pourtant, Ahmadou Sehou affirme avoir «invité personnellement tous les acteurs politiques», et même avoir fait du «porte à porte» pour les rencontrer. «C'est regrettable de constater que l'opposition ait décliné l'invitation de l'auteur. Pourtant ce travail s'adresse à eux qui veulent prendre le pouvoir», c'est en ces termes que le préfacier de l'ouvrage, Mathias Eric Owona Nguini, a commencé son intervention.

Il a continué à démonter le bien fondé de cet ouvrage en affirmant qu' «il correspond largement à un exercice combiné de description et de prescription effectué pour rendre compte et rendre raison de l'évolution des formations d'opposition dans l'espace politique national camerounais. L'auteur s'attache en effet à observer les ressorts concrets de l’activité politique des formations d'opposition engagées dans les feux de pouvoirs associés à la dynamique plus ou moins consistante de démocratisation de la société étatique Camerounaise».

Les leaders de l'opposition l'ont échappé bel car, l'auteur n'est pas passé par quatre chemins pour les caricaturer en précisant qu'ils sont tous ou presque issus de l'UNC/RDPC. On peut citer Ni John Fru Ndi ou «le forcené solitaire de Ntarikon», sur qui beaucoup d'espoirs ont été fondés mais dont les dérives monarchiques et dictatoriales ont confiné le SDF dans son Nord-Ouest natal (pp. 37-43). Bello Bouba Maïgari, président de l'UNDP ou «le prince qui a perdu le nord», dont le destin est aujourd'hui intrinsèquement lié à celui de son compagnon et nouveau mentor, Paul Biya. (pp. 43-47) Adamou Ndam Njoya, président de l'UDC ou le «serpent à deux têtes» qui se contente du confinement de l’UDC dans son Noum natal (pp. 47-5U). Augustin Fréderic Kodock de regrettée mémoire qui savait «agiter le panier à crabes pour mieux s'accrocher au serpent» (pp. 50-55); Yondo Marcel du MLJC qui a l'art de «brouiller le message du crabe pour mieux se tailler un fief» (pp.55.57); Dakolé Daissala, président du MDR. «Une chèvre parmi les moutons» (pp. 57-62).
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Le militantisme alimentaire, le vide programmateur, la vacuité Idéologique, les guerres de leadership, les alliances hasardeuses, l'absence de la culture démocratique, et l'omniprésence des dirigeants politiques. Voila quelques unes des raisons évoquées par l'auteur pour expliquer les pannes de l'opposition dont il se présente comme le «mécanicien».




06/10/2012
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