Déclarez vos biens: non M Tchiroma, Paul Biya doit déclarer ses biens pour montrer l'exemple

DOUALA - 17 Juillet 2012
© Hilaire Kamga (Corresp.) | La Nouvelle Expression

Il n’y a aucun honneur à violer à 3 reprises la Constitution du Cameroun

Ce dimanche 15 juillet 2012 à 13h15, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les élucubrations du Ministre Issa Tchiroma Bakari, porte Parole de M. Biya Paul à propos de l’article 66 de la Constitution du Cameroun qui continue d’être violée par les dirigeants de Yaoundé.

Face aux naturelles, mais oh combien embarrassantes questions, du journaliste de la CRTV, Le Ministre, Manifestement en décadence et en panne d’arguments, mais déterminé à jouer au «grand défenseur» de Biya pour échapper au fameux épervier qui plane sur sa tête depuis les révélations de l’autre Mafiosi Marafa, s’est lancée dans des digressions malheureusement très insuffisantes pour tromper le moindre citoyen camerounais lucide. En effet, aucune explication ne saurait justifier le refus pour M. Biya Paul de faire appliquer l’article 66 qui est pourtant le meilleur remède pour lutter contre la corruption et la prévarication. M. Tchiroma doit cesser de faire avaler les couleuvres aux Camerounais: M. Biya Paul a forcément des choses à se reprocher lorsqu’il s’amuse à violer, à trois reprises, la Constitution (1997, 2004, et 2011) qui lui imposait de déclarer ses biens avant l’entrée en fonction.

Une fois de plus, je trouve approprié de convoquer les pages 50 et suivants du livre «l’Offre Orange pour l’Alternance» dans lequel nous précisions ceci en 2008.

Le refus d’appliquer l’article 66 de la constitution

Il convient d’abord de rappeler les termes de cet article 66 de la Constitution du Cameroun: «Le Président de la République, le Premier Ministre, les membres du gouvernement et assimilés, le Président et les membres du bureau de l’Assemblée Nationale, le Président et les membres du bureau du Sénat, les députés, les sénateurs, tout détenteur d’un mandant électif, les secrétaires généraux des ministères et assimilés, les directeurs des administrations centrales, les directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques, les magistrats, les personnels des administrations chargés de l’assiette, du recouvrement et du maniement des recettes publiques, tout gestionnaire des crédits et des biens publics, doivent faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction. Une loi détermine les autres catégories de personnes assujetties aux dispositions du présent article et en précise les modalités d’application.» Comme elle peut être déconcertante cette réticence du «maître» du Système à mettre à exécution l’article 66 de la Constitution relatif à la déclaration de biens! Comment peut-on expliquer le fait que malgré la pression internationale et la demande quasi unanime du peuple, cette disposition constitutionnelle ne soit toujours pas appliquée au Cameroun? … La réponse est simple: la mise en œuvre de l’article 66 entraînerait un véritable tsunami dans l’arène de l’administration camerounaise. A commencer par les principaux dirigeants du Système.

J’avais décidé au moment d’initier cette réflexion de ne pas évoquer de manière personnelle la situation de l’actuel Président de la République du Cameroun. Mais je suis obligé de déroger partiellement à cette décision sur la question de la mise en œuvre de l’article 66. Il me paraît inadmissible que M. Biya, qui voudrait se présenter comme un légaliste, ait décidé de fouler au pied la Constitution du Cameroun à deux reprises, sans état d’âme. Alors candidat à la présidence de la République en 1997 et en 2004, il ne s’est pas souvenu que notre loi fondamentale exige la publication des biens de tout (futur) gestionnaire avant son entrée en fonction. Aussi, l’on comprend très vite pourquoi aucun autre fonctionnaire ni même un élu de la République n’a été amené à respecter la Constitution en son article 66. Tous sont tout simplement coupables et ne peuvent que rarement justifier leurs richesses ostentatoires. Toute la chaîne de la Justice est grippée et ne peut fonctionner sereinement. Même ceux qui entrent dans l’administration avec de bonnes intentions se trouvent finalement dans un environnement où tout le monde vole et triche. L’appétit venant en mangeant, ils se lancent eux aussi dans un processus d’accumulation de millions, et ensuite de milliards … On se retrouve avec des fonctionnaires ayant plus de 50 milliards de nos francs dans leurs multiples comptes bancaires et qui sont si criminels qu’ils se ne rendent pas compte que, pendant que l’argent des Camerounais croupit dans leurs comptes personnels, des milliers de jeunes Camerounais meurent dans les urgences des hôpitaux du Cameroun, faute de soins élémentaires.»

M. Tchiroma ne peut donc pas se permettre de botter en touche la loi fondamentale de notre pays. Toutes les institutions qu’il cite pour asseoir sa «plaidoirie», même mise ensembles ne remplacent pas les effets de l’Article 66 de la Constitution. Et l’ANIF, le CONSUPE et autres sont toutes des institutions ténues par la Mafia et ne peuvent donc que combattre la prévarication et la corruption de certains, surtout ceux en disgrâce avec le Grand CAPO.

Et sur ce point, l’Offre Orange poursuit.

«Les détournements de fonds publics font partie du Mode opératoire de la Mafia»

Ils se sont tellement généralisés qu’ils sont devenus un phénomène banal. Dans la trilogie signalée plus haut, le deuxième élément était les détournements des fonds publics. Dans sa version actuelle, l’Opération Epervier, s’est davantage occupée de cet aspect du fléau. Cette opération n’a aucune chance de succès dès lors que le détournement de fonds et du patrimoine public a été pratiquement érigé en sport national depuis près de 30 ans. Lorsque l’on observe le train de vie de la majorité des hauts cadres de l’administration camerounaise, l’on ne peut arriver qu’à la conclusion qu’ils peuvent vivre de tout sauf de leurs salaires de fonctionnaires dont la grille être connue de tous. J’ai encore en mémoire cette phrase de Son Excellence Niels Marqualtd lors de l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis (rue Rosa Park) lorsque, s’adressant au Président Biya, il déclara: «Je voudrais savoir qui sont mes voisins, mes si riches voisins...». En effet, après ses enquêtes, le diplomate américain avait constaté que la majorité des grands châteaux qui jouxtaient ses nouveaux bureaux étaient des propriétés des fonctionnaires camerounais et non des hommes d’affaires. Cela est valable pour les autres quartiers entourant l’aile droite du palais présidentiel d’Etoudi. Le Président de la République en est conscient, car il ne peut pas faire croire qu’avec les Services de Renseignements dont il dispose, il n’est pas au courant de cette préoccupante réalité. Qu’on en soit à «tirer au sort» et à arrêter quelques prévaricateurs (parmi des dizaines de milliers), ne peut relever à mon sens que du spectacle dont la principale finalité serait de distraire l’opinion publique et la Communauté Internationale.

Il me semble indiqué de rappeler à M. Tchiroma que la seule explication qui tienne pour les citoyens camerounais est celle-ci. Si M. Biya Paul et ses lieutenants ne se reprochent rien, qu’ils aient le courage de déclarer publiquement leurs biens (sans tenir compte de la loi 2006 contraire à l’esprit de Constitution).

Oui M. Biya Paul doit déclarer ses biens pour permettre à tous les autres prévaricateurs de la Mafia de déclarer les leurs. C’est cela qui juste et citoyen. Pour ce qui est de la trouvaille intitulée TPS, qui est une tentative de copie des solutions de l’Offre Orange, j’y reviendrai bientôt pour une mise au point.

Pour la Dynamique Orange
Le Mandataire
Citoyen Hilaire Kamga


17/07/2012
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