Déclaration des biens: 2486 signatures pour contraindre Paul Biya


Cameroun/Déclaration des bien: 2486 signatures pour contraindre Paul BiyaSelon le dernier classement de Transparency international, la corruption se porte toujours bien au Cameroun. Le pays est classé au 144e rang mondial (34e sur 48 pays africains). Ce fléau qu’est la corruption affirme Christine Andela, présidente de Planoscam, une ong camerounaise, est un obstacle à la jouissance  des droits humains notamment l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux médicaments, ou plus généralement aux services sociaux de base.

Dans la mesure où, l’argent qui devrait permettre d’investir dans ces secteurs est détourné. « La corruption est intimement liée au déni de justice ». A Dynamique citoyenne, réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération, on pense qu’il existe un moyen efficace d’éradiquer cette gangrène : l’application de l’article 66 de la Constitution.
 
Un article qui stipule que le président de la République, le premier ministre ainsi que tous les hauts fonctionnaires doivent « faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction ». Mais depuis 1996, cet article n’a pas connu le moindre début d’application.

Pourtant martèle Jean-Marc Bikoko, point focal de Dynamique citoyenne (Dc), c’est une « excellente mesure de lutte contre la corruption qui permet de vérifier que les dirigeants de ce pays ne se sont pas enrichis avec l’argent du contribuable camerounais ». Les membres de Dc étaient face à la presse hier dimanche 9 décembre 2012 à la faveur de la journée mondiale de la lutte contre la corruption. Une date qui, rappelle Christine Andela, marque la naissance cette organisation de la société civile.
 
Intellectuels et politiques signent aussi

Il s’agissait aussi pour Dc de présenter les résultats de la pétition lancée en août 2012 dans les 10 régions du pays. Cette pétition faut-il le rappeler, vise à interpeller le chef de l’Etat de servir d’exemple en déclarant le premier ses biens, comme l’exige la Constitution. Paul Biya doit se soumettre à cette exigence en dépit de l’absence du décret d’application. « Je pense que le décret d’application est inférieur à la déclaration qu’il ferait », observe Jean-Marc Bikoko qui se fonde sur le recrutement des 25 000.

Alors que des indicateurs soutenaient son impossibilité, un simple discours du président de la République avait suffi à mettre la machine en marche. Au regard des résultats engrangés, 2486 Camerounais seraient d’avis avec Dynamique citoyenne pour que Paul Biya montre l’exemple. Parmi elles, des intellectuels célèbres que sont : Pr Eboussi Boulaga, Pr Claude Abé, Dr Mathias Owona Nguini ; des hommes politiques à l’instar de Joshua Osih, vice président du Social Democratic Front (Sdf) ; Njoya Moussa. Avec ses 1117 signataires, l’Est occupe la première place des régions.
 
Au sujet du nombre de signatures collectées au cours de cette campagne qui se voulait pédagogique, « chacun peut en faire l’interprétation qu’il veut. Mais nous avions un objectif de 2000 signatures, que nous avons largement dépassé malgré le contexte de traumatisme dans lequel évoluent  les Camerounais et la psychologie de ces derniers à qui on a inculqué que le chef de l’Etat est un intouchable», souligne Jean-Marc Bikoko. Il est d’autant plus fier que la région présentée comme étant « l’enfant chéri du Renouveau » est en tête.

Ces signatures seront transmises à Paul Biya par courrier avec accusé de réception. Pour ce faire, les services d’une entreprise d’envoi express des courriers ont été sollicités. Pour la suite, wait and see !

© Le Messager : Nadège Christelle BOWA


10/12/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres