Décès:L’ami de LECH Valesa stoppe ses batailles :: CAMEROON

Louis Sombes:Camer.beDécédé le 26 juillet 2013 à Bertoua de suite d’hépatite, « SOLO » comme affectionnaient l’appeler des intimes, Louis Sombes le vaillant syndicaliste tire sa révérence. En exclusivité la vie syndicale de cet « ennemi » du Cameroun.Parti de son Yokadouma natal pour des grandes places de foras afin de revendiquer continuellement l’amélioration des conditions de vies et de travail des mass laborieuses, « SOLO » était ce grand syndicaliste.

Ancien travailleur de la ZAPI de l’Est (Zone d’Action et de Promotion de l’Industrie), il entre à l’Union des Travailleurs du Cameroun (UNTC) en 1969 où il exercera le poste de Secrétaire Confédéral chargé de la communication. Son verbe syndical ne laissera personne indifférent côté patronal, ouvrier ou gouvernemental. A la suite de la mutation de l’UNTC le 12 Février 1972 en OSTC (Organisation Syndicale des Travailleurs du Cameroun),  il devient encore Secrétaire général avec en tandem le très grand syndicaliste Etame Ndedi. A l’ère de la venue de la CSTC en 1992 suite à la mutation de l’OSTC, il continue à briguer le poste de Secrétaire général. A cette époque, la structure l’emploi pour mieux se mouvoir comme cadre syndical avec comme Président Confédéral Bakot Emmanuel.

Viendra alors la crise des fonctionnaires de 1992 suite à la baisse brutale de leurs by Savings Wave">salaires. « SOLO » déjà aguerri aux batailles va la mener et deviendra pour le gouvernement persona non grata. On va alors l’expulser de la résidence de Bastos appartenant à la CSTC en guise de représailles directes. Mais avec le soutien de ses camarades qui lui donneront la force de résister, il est logé en urgence. La liberté syndicale prendra donc un grand coup face à l’Etat qui prétextait, à chaque fois qu’il y avait une demande de manifestation syndicale, vouloir préserver l’ordre public. Loin de décourager « SOLO », cela va plutôt lui booster le moral et à chaque appel de camarades en difficulté il se présentait.

Le mauvais feuilleton

La deuxième crise de 1997 va donner une idée au gouvernement face à la vélocité de celui-ci.
Il devient fonctionnaire international de l’ORAF (Organisation Régionale Africaine) avec pour résidence au Kenya. Ouf !
La structure africaine affiliée à la CSIL (Confédération des Syndicats Indépendants et Libres) lui donnait le « magnifique » privilège de s’adresser uniquement aux Chefs d’Etats. Loin de l’avoir « cassé » comme l’avait pensé l’Etat, il avait plutôt pris du galon. Dans ses fonctions, il by Savings Wave">rencontre lors d’un séminaire l’ancien Chef d’Etat Russe LECH VALESA avec qui il se lie véritablement d’amitié. Cette merveilleuse rencontre va permettre de former plusieurs camarades syndicalistes Camerounais.
Face à ce succès, quelques inimitiés au sein de l’ORAF commencent. Son camarade Secrétaire général M. KALEMBO ira faussement l’accuser de trafic de drogue, pour le discréditer aux yeux de tous. Le subterfuge semble marcher et la police débarque à son domicile, fouille et manu militari l’escorte au poste. Embastillé, Louis Sombes voit le soutien du Cameroun lui échapper ; lui qui avait fait des «misères» auparavant. Aucune drogue n’est retrouvée à son domicile. Mais la police le garde tout de même en le « cuisinant » chaque jour. Viendra alors ce jour-là où il va reconnaitre une herbe hallucinogène qu’on lui présentera alors qu’elle n’a jamais été trouvée chez lui. Des soupçons de non culpabilité vont ensuite fortement pesés et les flics se raviseront au regard de perpétuel nième sur leurs « évidences ».
 
Le séjour de Louis Sombes au Kenya s’achèvera donc sans que l’ORAF et la CSIL ne veuillent lui payer ses indemnités de licenciement. Il revient au Cameroun et recommence les combats. Parti de la CSTC, il va leur apporter toute sa caution et son expérience où entretemps Maximilien Ntone Diboti et Zambo Amougou Jean Marie sont devenus respectivement Président et Secrétaire général confédéraux.

Le 3e Congrès Ordinaire de la CSTC en Novembre 2005 conduira à sa sortie des rangs de la CSTC pour incompatibilité d’humeur avec le Président Confédéral Ntone Diboti. Il s’en va créer avec le camarade VEWESSE Collins la Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun (CSAC).
 
Homme de caractère

Le passage de Louis Sombes aux bureaux confédéral de l’OSTC et de la CSTC, a été marqué par l’application d’un ton syndical affirmé et très critique. Il sera le maitre de bord au moment des libéralisations et privatisations des sociétés d’Etat sous le prétexte de la mondialisation où la CST qu’il dirigeait dira un NON ferme. Mais les pères du capitalisme mondial auront tout de même raison de sa témérité. L’histoire des échecs de ses privatisations aujourd’hui lui donneront raison.
Pour ce qui est des grèves de Septembre 1999 et récemment de Février 2008, Louis Sombes restera un syndicaliste des temps modernes qui laissera un engagement d’une franchise totale.

Il fini ainsi sa mission sur le champ d’honneur où il a revendiqué à cor et à cri le respect des droits fondamentaux des travailleurs où le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS) crée actuellement un bicéphalisme pour « diviser pour mieux régner » alors que c’est son bureau qui est reconnu aux instances internationales. Comme les « morts ne sont pas morts » et malgré qu’il ait été laissé  lui-même dans ses derniers jours, qu’au moins l’éthique syndical reste sain et sauf.
 
PARCOURS ACADEMIQUE

1955 – 1961 – Ecole principale de Yokadouma (CEPE)
1961 – 1965 – Collège de la Salle Doumé (BEPC)
1965 – 1967 – Collège technique de Yaoundé (CAP Comptabilité)
1967 – 1968 – Ecole Universelle (Capacité en droit et Diplôme d’attaché de presse)

FORMATIONS

Plan national

Formation d’instructeur syndical
Education coopérative et population
Education à la vie familiale et à la parenté responsable
Formation des leaders et responsables syndicaux

Plan international

1972 - Formation des formateurs Conrad Adenauer (Kinshasa)
1974 - Formation des leaders syndicaux AFL/CIO (Washington)
1979 - Formation des formateurs BIT (Turin)
1982 – Formation en matériel didactique BIT (Turin)
1986 – Séminaire africain FO (Paris)

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

1968 – 1970 – Attaché de cabinet de l’Assemblée Fédérale
1970 – 1973 – Gérant comptable de la société de développement des ZAPI  de l’Est
                           Directeur d’une entreprise de progrès local (Agriculture)
1973 – 1975  - Cadre de direction ZAPI de l’Est
1975 – 1979 – Chef d’antenne chargé de la presse et de l’information

EXPERIENCE SYNDICALE

1969 – 1972 – Représentant de la Fédération syndicale du Cameroun pour l’Est
          Président du syndicat départemental des travailleurs de l’Agriculture du Lom et  Djerem (UNTC)
1972 – 1974 – Secrétaire des Affaires juridiques de l’Union départemental des syndicats du Lom et Djerem
1974 – 1979 – Président de l’Union départementale des syndicats du Lom et Djerem (UNTC)
1979 – 1985 – Secrétaire confédéral adjoint permanent chargé de l’éducation ouvrière (UNTC)
1985 – 1992 – Secrétaire confédéral chargé de la presse et de l’information (OSTC)
1992 – 1999 – Secrétaire général de la CSTC
1999 – 2002 – Directeur chargé de l’organisation à l’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Internationale des Syndicats libres (ORAF/CISL)
Responsable des droits syndicaux pour l’Afrique francophone, lusophone et hispanophone
2005 – Secrétaire exécutif de la confédération des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC) ; dans cette structure la défense des droits des peuples indigènes et tribaux était son leitmotiv
2011- jusqu’à son décès – Président de la Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC)
      
FONCTIONS SUR LE PLAN NATIONAL

1978 – 2002 – Membre du conseil d’administration CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale)
1996 – 1999 – Membre du conseil d’administration du BIT (Bureau International du Travail)
Réalisation et mise en œuvre des projets dans les domaines des coopératives et population, organisation et renforcement des capacités des syndicats et Normes internationaux de travail et droits sociaux
1982 – 2002 – Réalisation et mise en œuvre des projets dans plusieurs autres domaines (travail et économie informelle, dialogue social, travail des enfants, syndicalisme et problème de genre, formation des éducateurs syndicaux, etc.)

© Camer.be : Yannick Ebosse


14/08/2013
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