Dans l’arène de la parité (Hommes-Femmes): Instruire et éduquer les jeunes filles et femmes autrement

DOUALA - 12 FEV. 2013
© Jacques Doo Bell | Le Messager

Le constat est préoccupant : seulement 4,5% de femmes achèvent un cursus universitaire. Et pourtant elles représentent 52 % de la population et contrôlent environ 80 % des activités économiques dans le secteur informel.

Nettement sous-représentées dans les cercles de décisions. Aussi « la promotion de la femme est une contribution significative et une des plus indiquées pour aborder les défis mondiaux » pense Mme Tobbo Lobè, promotrice de la Fondation Rubisadt à Douala. Cette chimiste, ex-chercheur au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) de Gif-sur-Yvette (Paris sud) se distingue par une passion particulière de transmettre de l’enthousiasme, de la culture et de la fierté.

C’est ainsi que dans le cadre d’une institution qu’elle a mise sur pied : la Fondation Rubisadt, elle a initié un programme de formation qualifiante pour les jeunes filles et femmes déscolarisées, ayant quitté l’école très tôt et qui ont besoin de connaissances de base pour s’assurer des vies productives en devenant autonomes, mieux préparées pour exercer les activités génératrices de revenus, amélorer leur statut social et se donner des armes efficaces pour s’imposer dans les cercles de décisions.

La Fondation Rubisadt couvre l’ensemble des programmes scolaires officiels mais de façon tout aussi significative, aide ses filles à acquérir les capacités et aptitudes ainsi que les valeurs essentielles pour leur développement et leur épanouissement. Selon Mme Tobbo Lobè, « le système de sa Fondation aide par ailleurs à la construction de la confiance en soi, le travail d’équipe, la camaraderie et l’éthique. La réussite de Rubisadt basée sur un programme modélisable induit la tranformation et l’enrichissement des parcours et de l’avenir des jeunes apprenantes par le travail soutenu, la préparation holistique, la formation, l’évaluation et l’innovation ».


Cap sur l’avenir

A présent, le défi de Rubisadt est de continuer à se développer tant au Cameroun qu’en Afrique centrale que partout ailleurs où le besoin se fera sentir pour mutualiser ses meilleures pratiques.

Au cours de ces 13 dernières années, Rubisadt a bénéficié de soutiens multiformes externes. Mais l’essentiel du financement de ses activités a été largement effectué sur fonds propres. Et pour cause : « l’indépendance intellectuelle et l’engagement éthique sont des valeurs que nous croyons fondamentales » explique Mme Tobbo Lobè. Il n’en demeure pas moins qu’elle souligne que Rubisadt a besoin d’appuis et de partenariats (financements, dons et aides) afin de continuer son travail et étendre ses enseignements hors des frontières du Cameroun.

La cible privilégiée de la Fondation étant les filles et jeunes femmes déscolarisées de 16 à 35 ans, elle leur permet d’être productives en leur enseignant par exemple des techniques qui améliorent l’agriculture de subsistance en zone rurale. Il est aussi et surtout question d’aider les filles et jeunes femmes à construire l’estime d’elles-mêmes, la confiance en accompagnant ces apprenantes dans l’acquisition des codes et outils de communication. « Nous les encourageons à devenir autonomes, à savoir défendre intelligemment mais avec pugnacité et persévérance leurs droits, à prendre des initiatives et améliorer tant leur environnement propre qu’extérieur », souligne la promotrice de Rubisadt.


12/02/2013
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