Criminalité: La double vie du promoteur de Fodou Construction, assassiné lundi dernier à Douala

DOUALA - 19 SEPT. 2012
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager

L’opérateur économique assassiné le lundi dernier à Banguè Douala est connu à Dschang sous une autre identité. Il a quitté cette ville au début des années 2000 après avoir été condamné pour abus de confiance par le tribunal de grande instance de la Menoua.

«Il s’appelait Alain François Ndadem», «Non, écrivez plutôt Alain François Ndongmo». Après avoir écouté ces deux appellations, le reporter de Le Messager est surpris lorsqu’on lui apporte une carte professionnelle portant le nom : Alain François Fodou. Il est d’autant surpris que ces différentes appellations constituent les patronymes et prénoms attribués au défunt promoteur de Fodou Construction. D’ailleurs du côté de la ville de Dschang où le défunt a exercé pendant de nombreuses années dans la vente des produits phytosanitaires, il est connu sous le nom de Ndadem. Dans le chef-lieu du département de la Menoua, il est de notoriété publique que dans le cadre de ses affaires, « Alain Franco » faisait prévaloir le patronyme de Ndadem. « C’est après avoir été condamné par le tribunal de Dschang qu’il s’est déporté pour Douala. Là, on l’a vu émerger dans le domaine de vente des matériaux de construction », rapporte une élite Fongo-Tongo qui a décidé de garder l’anonymat. De même, une confusion règne autour de l’âge du défunt. Alors que ses pièces officielles récentes font savoir qu’il portait 38 ans, des proches font savoir qu’il pointait à 45 ans. Sans donner des détails, notre source précise que le défunt avait d’importante ardoise en terme de dettes auprès du promoteur d’une industrie de savonnerie du côté de Bafoussam.


Connexion à Françoise Foning

« A Dschang, sa boutique avait aussi pris feu. Il a connu beaucoup de difficultés. Certains fournisseurs l’ont traîné au tribunal. Il a perdu le procès et a séjourné à la prison de Dschang lorsque j’étais étudiant », se souvient notre informateur. D’ailleurs, cette information est confirmée par des sources que nous avons contactées sur place dans cette ville. Ce qui fait que libérer sans avoir totalement purgé sa peine, surtout grâce à ses supports dans les rangs du parti au pouvoir, il va migrer à Douala entre 2002 et 2004. Après quelques moments d’imprégnation, il lance Fodou Construction. Une entité qui a étalé ses agences dans une dizaine de ville du Cameroun. Evoluant sous le parapluie de Françoise Foning, maire de la commune de Douala 5e et dignitaire influente du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans le Wouri, Franco tisse sa toile. L’implantation de l’agence de son entreprise à Bonamousssadi suscite une forte controverse. Jouissant du soutien de madame le maire, il l’emporte. Mais les hostilités de ses adversaires empoisonnent son quotidien. Courant 2011, les magasins de Bonamoussadi sont ravagés par des flammes. Seulement, le patron de Fodou Construction ne désarme pas. Au contraire son élan de générosité s’amplifie. Il distribue des bourses aux meilleurs élèves et étudiants de son aire culturelle. Parallèlement, il prend en charge la construction de l’école publique de Létiopi son quartier d’origine à Fongo-Tongo, près de Dschang. C’est en rentrant de ce chantier que des malfrats ont porté atteinte à sa vie, dans la nuit du dimanche 16 au 17 septembre dernier à Douala. Tombé dans un traquenard, il est tombé après avoir reçu deux balles dans la tête. Les traces de sang sont restées pendant plus d’une journée sur l’allée non bitumée menant à son domicile. Cette affaire rappelle aux uns et autres, l’image de ce chef d’entreprise que tout le monde savait « homme généreux et aux allures de Dandy ». Mais pas comme un homme sans histoire…




19/09/2012
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