Cour d'Appel du Littoral: Guerre des tranchées entre magistrats

Yaoundé, 23 août 2013
© Sévérin Bouèbè | Le Soir

 

Le «suicide de la justice», sous cette ahurissante idée se cachent les déviations qui ternissent l'image de la magistrature dans cette partie du pays: les pratiques corruptives. Les hommes de droit probes et leurs confrères du bord d'en face, se livrent à des batailles meurtrières, pour des intérêts mafieux.

 

Le problème ici avec certains de ces magistrats, c'est qu'ils ne soient pas ce qu'on voudrait qu'ils soient: honnêtes. Ils sont plutôt déformés et inaptes à exercer leur profession. Ceux qui décrédibilisent le serment prêté par leur participation active au développement des métastases de la corruption (les corrompus), ceux qui sont la clé de voûte du pouvoir judiciaire et qui réagissent contre les propres symptômes, signes qui relèvent et permettent de reconnaître cette maladie qui déchirent le tissu social. 


Des intérêts égoïstes 

Malheureusement ceux qui entre¬tiennent dans leur esprit, la certitude de la poursuite de cette affection sont très nombreux alors que, ceux qui alimentent naturellement une vision d'un corps débarrassé des maux qui minent et les maux qui accablent iceux, sont quantités négligeables. Les deux catégories de magistrats se livrent à une guerre feutrée. Les uns, par des pratiques mille lieues de la déontologie de la profession, sont très fins et acérés comme une lame qui coupe et qui tranche dans un succinct scintille¬ment quand un cas de corruption se présente. Les autres, puissants, intègres et irrésistibles dans leur jugement comme une vague qui déferle et que rien ne peut contenir, ont un grand souci n'ont seulement à respecter le serment prêté, mais à redorer l'image écornée de la magistrature. Ces derniers ont un côté qui rassure et savent incarner aux yeux du peuple gonflé d'espérance. Ces positions des contraires installent dans les milieux de la magistrature de la région du Littoral, une guerre sous-jacente dont aucune trêve n'est prévue pour être signée. La raison en est toute simple. 

Leurs pratiques opposées au principe de la balance accréditent la rumeur non moins fondée qu'il existe d'un côté, ceux qui construisent leur avenir professionnel et assomption social sur la corruption, le trafic d'influence, l'abus de fonction et l'autre côté, ceux qui s'y opposent fermement. 

Pour ceux qui s'y opposent et qui sont les magistrats à féliciter, nous pouvons recenser: le procureur général près la Cour d'appel du Littoral, Harouna Bako, le président de la Cour d'appel du Littoral, Abel Minko Minko; le président du tribunal de première instance de Ndokoti, Fils Oman, le procureur de la République près le tribunal-de première instance de Douala Bonanjo, Christian Fleury Ndanga Dongoua, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Nkongsamba, Valentin Ngon, l'avocat général près la Cour d'appel du Littoral, Hilaire Nkoa Nkoa, la présidente du tribunal de grande instance du Wouri, Elisabeth Moutgui, et le juge d'instruction Ndi Ndi près la Cour d'appel du Littoral, la liste est loin d'être exhaustive. Pour les magistrats corrompus, l'opinion voit grandir leur nombre avec une apparente maîtrise qui ne dément point sur des sollicitations de corruption dont-ils sont constamment l'objet. Entre les deux camps sur la manière de traiter les problèmes et de rendre justice existe un gap qui se creuse au jour le jour. La fêlure s'approfondit également entre ceux qui portent tes intérêts et défendent l'image de la justice et ceux qui la noient dans les abysses des sales pratiques. 


La calamité 

Avec un peu plus de réussite et de bonheur, le camp des corrompus fait étalage au grand jour de leurs faits d'armes et prennent perpétuellement la mesure de leur gain de corruption dans des exhibitions provocatrices. Convaincu du manque de loyauté, d'intégrité et de sincérité de leurs collègues dans l'exercice de leurs fonctions, le camp d'en face se démène souvent comme un beau diable, sans grand succès, à se défaire de ces différentes formes de corruption. Pour véritablement mettre fin à cette guerre, la souveraine dextérité du président de la République, Paul Biya, et non moins, président du conseil supérieur de la magistrature, serait de s'impliquer davantage à rendre moins corrompus ceux qui ont la charge de dire le droit. C'est un truisme, le chef de l'Etat dispose d'atouts (ses pouvoirs) pour affronter les magistrats capricieux, accidentels, véreux et férus de corruption.



25/08/2013
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