Coup de force: Un gang de malfrats aux arrêts à Ngaoundéré

DOUALA - 19 NOV. 2012
© Salomon KANKILI | Le Messager

Au nombre de quatre (4), la bande criminelle est interpellée par la police la semaine dernière à la suite d’un forfait. Les hors-la-loi sont passés aux aveux complets.

Fin de parcours pour quatre (4) gangsters à Ngaoundéré. Ils sont tombés tour à tour dans les mailles de la police la semaine dernière. C’est grâce à l’exploitation d’un suspect que les forces de l’ordre ont pu démenteler la bande criminelle. Leur dernier forfait en date remonte à la nuit du 22 octobre 2012 au lieu dit Carrefour « Troua Mala ». Le nommé Aladji Bouba Hamadiko, un éleveur connu pour l’immensité de son cheptel bovin est froidement assassiné à son domicile. D’après des témoignages épars, les hors-la-loi ont fait irruption chez la victime alors qu’il revenait de la prière du soir. Sa femme et ses deux filles ont également été poignardées. A la différence du chef de famille, les femmes grièvement blessées n’ont pas succombées à leurs blessures.

Ce retour de la grande criminalité à Ngaoundéré est en partie dû à l’inexistence des patrouilles mixtes dans les quartiers de Ngaoundéré. Cette mesure de sécurité chère à l’ancien gouverneur Enow Abrams Egbe est en berne depuis plusieurs mois. Interrogés à propos, des éléments du commissariat central à Ngaoundéré pointent le doigt accusateur sur le délégué régional de la Sûreté nationale. « Les véhicule de patrouille sont garés au poste alors qu’on aurait pu patrouiller nuitamment dans les quartiers », tance un flic sous anonymat.
Une enquête est diligentée à la suite du carnage de « Trou mala ». Les hommes de Ferdinand Ondoua Bille, délégué régional de la Sûreté nationale de l’Adamaoua, butent sur le manque de collaboration des habitants dudit quartier. Ils sont tout de même parvenus à exploiter d’autres pistes. C’est ainsi qu’un premier suspect est déniché. Ce dernier va conduire la police chez ses complices au rang desquels le fils légitime de l’éleveur assassiné. Le nommé Yaya Hamadou, commanditaire présumé du carnage serait entouré des autres membres du gang afin de faire main basse sur les biens de son géniteur. Comme pour brouiller les pistes, il se serait ensuite rendu au commissariat central de Ngaoundéré pour déclarer l’assassinat de son père.

Si l’on en croit les éléments de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir) à Ngaoundéré, le gang aux arrêts serait à l’origine du cambriolage du magasin Sirpacam au quartier Boumdjéré. Cambriolage manqué au cours duquel l’un d’eux est abattu par les forces de l’ordre alertées par les agents de gardiennage du magasin. Le corps sans vie du bandit est exposé mais les populations massés sur le lieu du cambriolage se sont interdits de l’identifier, sans doute par peur des représailles. Car très souvent à Ngaoundéré, des bandits de grand chemin sont interpellés puis (paradoxalement) remis en liberté au grand dam des populations. Cette situation a fait naître en eux un sentiment de peur permanente. Dorénavant certains se taisent et se gardent de collaborer avec les forces de l’ordre. D’autres par contre continuent de dénoncer le moindre phénomène suspect. Cette bravoure mérite d’être encouragée par les autorités administratives. Le gang appréhendé séjourne actuellement dans la maison d’arrêt de Ngaoundéré. Ce, depuis ce 16 novembre 2012.

Salomon KANKILI


Noms des gangsters appréhendés:

-Idrissou Ahmadou, 26 ans, étudiant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Ngaoundéré (Licence 3)

-Mamoudou Hamaounde alias Mamoudou Henri, 25 ans, repris de justice

-Mamoudou Moussa alias Adamou Djakass, 28ans, repris de justice ayant purgé 10 ans et 3 mois de prison. Il est libéré le 4 octobre 2012.

-Yaya Ahmadou, 40 ans, fils de l’éleveur assassiné. Il aurait personnellement exécuté son père.



Ferdinand Ondoua Bille (Délégué régional de la Sûreté nationale de l’Adamaoua): «Les populations doivent collaborer avec la police»

Le délégué régional de la Sûreté nationale de l’Adamaoua restitue les faits dans cette affaire criminelle. Le commissaire divisionnaire appelle du reste à la collaboration des populations dont il dénonce le silence.

« Après exploitation de certaines informations, nous avons pu mettre la main sur un suspect. Les éléments de l’Esir de Ngaoundéré qui l’ont interpellé ont donc approfondi l’exploitation qui a abouti à l’arrestation de trois (3) autres suspects après les sources qui ont été approfondies au niveau de la police judiciaire de l’Adamaoua. Les suspects sont passés aux aveux complets et parmi les suspects il y a le fils de la victime (Ndlr Aladji Hamadiko). Je signale en passant qu’au cours de cet assassinat, l’épouse de la victime et deux de ses filles sont aussi grièvement blessées à l’aide du poignard. Leur vie n’est pas en danger. Toujours pendant l’exploitation, il s’est trouvé que deux de ces suspects ont participé au cambriolage qui a eu lieu dans le magasin Sirpacam avec à la clé la mort d’un suspect. Ce gang qu’on a avec nous ici (16 novembre, Ndlr) est un gang spécialisé dans les crimes de sang. Je crois qu’avec cette prise, les populations pourraient respirer un peu (...) Je lance un appel à la collaboration parce qu’il se trouve que les habitants de Ngaoundéré sont trop fermés. Ils vivent avec les suspects, les malfrats et ne veulent jamais les dénoncer. Nous lançons donc un vibrant appel à ces citoyens afin qu’ils puissent dénoncer les malfaiteurs. Ces derniers ne sont pas seulement dangereux pour certains, ils le sont pour tout le monde, y compris pour ceux-là mêmes qui les protègent sans les dénoncer »

Propos recueillis par S.K.
Source : Crtv Adamaoua



19/11/2012
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