Coulisse: UNE ODEUR DE CARBURANT DANS L’AGENDA PRÉSIDENTIEL

Palais Etoudi:Camer.beDeux semaines de vrais préparatifs et de fausses alertes : ceux qui se laissaient aller au jeu des pronostics et se risquaient à lire, à travers le ballet des membres du gouvernement- ou même des descentes à Lom Pangar de Joseph Anderson LE, Directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République- un visite «plus qu’imminente» de Paul Barthélemy Biya Bi Mvondo dans la Région de l’Est, devront prolonger leur période de patience.

Selon les informations de La Nouvelle Expression, il faudrait bien situer la visite présidentielle «autour de la fin du mois de juillet». Le locataire du palais de l’Unité, est censé non seulement procéder à la pose de la première pierre du barrage de Lom Pangar, mais aussi à l’inauguration de la l’axe Ayos-Bonis. Deux points d’importance pour le calendrier du héraut des «Grandes réalisations» dont les stratèges s’activent à situer les premiers moments du septennat inauguré le 3 novembre 2011, sur le …terrain du concret. Entre temps, selon nos informations, les autorités peaufinent les contours exacts de la hausse des prix des hydrocarbures. Divers pans de l’appareil d’Etat, travaillent sur des simulations diverses, entre négociations avec des partenaires sociaux, et anticipation sur les réactions d’une opinion parfois insaisissable. C’est, apprend-on, du côté du l’immeuble étoile que, sous la coordination du Premier ministre, Philemon Yang, les ultimes détails sont examinés depuis quelques jours, dans la perspective de plus en plus inéluctable, d’une revalorisation des prix à la pompe. Selon toute probabilité, les citoyens devraient s’attendre à une augmentation des prix que des indiscrétions situent au-dessus de 150Fcfa et moins de 200Fcfa le litre d’essence et de gaz-oil. Le prix du pétrole lampant lui, devrait rester stable. Par les mesures en préparation, les pouvoirs publics, marquent une révision des positions jusque-là en vigueur depuis de longues années : le blocage des prix de carburant à la pompe, moyennant une compensation des écarts entre les prix dictés par les fluctuations de la conjoncture internationale et les prix pratiqués. Cette option du pouvoir en place avait été prise dans un contexte délicat à fort potentiel de crise socio-économique. Certaines voix s’étaient élevées du pouvoir pour suggérer la suspension de ces subventions qui commençaient à s’alourdir au fil des ans, totalisant quelques 1000 milliards Fcfa en une décennie, selon des estimations crédibles. D’autres, dans la même veine, avaient préconisé en leur temps, une hausse graduelle, dont l’avantage était qu’elle serait plus facile à expliquer. Mais, souvent, le contexte électoral, a souvent servi de prétexte aux décideurs peu enclins à faire marche arrière sur les tarifs des produits pétroliers. Même les inquiétudes ouvertement exprimées par le Fonds monétaire international, soucieux d’un certain réalisme budgétaire n’avaient pu avoir raison de ce souverainisme sourcilleux de la part de Yaoundé. Par les ajustements prévus, les pouvoirs publics jouent tout de même de prudence. Et, joli coup- si l’on ose dire - elles se «réconcilient» avec les institutions de Bretton Woods, dont certains experts estiment que des sommes ainsi économisées pourraient être mobilisées en faveur des projets ou des mesures à fort impact socio-économique. Ce qui serait d’autant plus intéressant pour le « petit peuple» que les appuis consentis pour bloquer les prix à la pompe profitent à ceux qui n’en ont pas besoin. Ces deux points constituent du reste, les «éléments de langage» qui servent de trame à la stratégie de communication des pouvoirs publics, adossée sur une série de test en direction de l’opinion.

 Pression sur le palais des verres

C’est en toute discrétion que le président de l’Assemblée nationale a dû tenir une «réunion de crise» - l’expression est de l’un des participants - il y a quelques jours au sujet de l’état d’avancement du projet de construction d’un nouveau siège du Parlement camerounais. De l’aveu même des proches de Cavaye Yegue Djibril, c’est bien pour «la très haute information» de Paul Biya, qu’il a convoqué des protagonistes de ce dossier très suivi des questeurs de l’Assemblée nationale. Dans cette affaire, le palais des verres a rarement été transparent sur ses choix, ses visées, et les enjeux en jeu. Un premier scénario avait été ébauché, qui, sur le papier, prévoyait que l’imposante œuvre architecturale dessinée- on parle quand même d’un hémicycle, des bureaux, d’un hôtel, d’un vaste parking pour l’Assemblée nationale et le Sénat, etc- s’étendrait depuis la place du monument de la République, jusqu’au site actuel de l’Assemblée nationale, avec ce que cela suggère de démolition à l’entrée de la Brigade du Quartier Général. Des missions coûteuses avaient été conduites en France, visant à conférer au projet tout le sérieux qu’on lui prédit. Puis, vint le temps du flou. Et des rumeurs. Il y a quelques semaines encore, une opinion laissait croire que le site du siège du Parlement pourrait être modifié, ainsi d’ailleurs que l’ensemble du projet architectural. Des sources, visiblement crédibles, avançaient deux hypothèses : certains parlaient de la viabilisation de ce qui reste du quartier Ntaba à Yaoundé, zone marécageuse qui connut son temps de déguerpissement forcé il y a quelques années ; d’autres annonçaient un site du côté de Mbankomo. Deux personnalités étaient citées autour de ces «manœuvres» autour desquelles se dessinaient déjà les traits d’une entrée en scène chinoise censée porter le projet. Les moins prudents croyaient savoir que Gilbert Tsimi Evouna, le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, et Victor Yene Ossomba, secrétaire général de l’Assemblée nationale, travaillaient à ce «  projet alternatif ». Et cela, alors que des indications insistantes évoquaient une «affaire» de trois milliards Fcfa provisionnés pour le projet initial, et dont les comptés étaient réputés brouillés. Une certitude au stade actuel : Paul Biya a décidé de revenir …à la case départ du projet.

Manœuvres sur la place de Garoua

En l’espace de quelques semaines, Aboubakary Abdoulaye est devenu un repère des mouvements de personnels politiques présumés ou attendus, dans le cadre de la mise sur orbite programmée d’une personnalité politique d’envergure à Garoua. Les séjours du lamido du Rey-Bouba dans la capitale politique sont de plus en plus guettés par une élite gagnée par la fièvre d’une éventuelle promotion. Il est vrai qu’il y a quelques semaines, une gazette introduite révélait qu’il avait été reçu aussi bien par Ferdinand Ngo Ngo, et Martin Mbarga Nguele. Selon toute vraisemblance, le secrétaire général de la présidence de la République et le Délégué général à la sûreté nationale avaient reçu mandat à Paul Biya, pour sonder le lamido de Rey-Bouba dans le cadre de la recherche d’un politique de substitution à Marafa Hamidou Yaya. Non seulement des avis informés doutent de la «compétence» d’Aboubakary Abdoulaye à répondre à cette sollicitation de manière efficace, mais en plus, certains en sont à se demander quel est le véritable but du président de la République qui, semble-t-il, avait déjà sollicité le lamido de Graoua, Halim Hayatou, pour un exercice similaire.

Ce qui est sûr : le Rassemblement démocratique du peuple camerounais se trouve confronté à un système d’équations à plusieurs inconnues dont la trame est apparemment simple : comment trouver, sur le place de Garoua, une figure politique de poids, dont la promotion pourrait contrebalancer l’effet de la disgrâce de Marafa Hamidou Yaya, pris dans les serres de l’  «Opération épervier» depuis le mois d’avril dernier ? Le parti de Paul Biya a dû découvrir, sans y avoir trop pensé, que des militants de poids susceptibles de maintenir allumée sa flamme dans cette partie du pays, n’étaient pas légion. Ni Yaou Aïssatou, directeur général de la Société nationale d’investissement, et pourtant présidente de la «branche » féminine du parti, ni – «encore moins», selon une expression répandue- Mme Youssoufa née Adidja, très discrète ministre de l’Education de base, ne sont parvenues à s’imposer dans les rangs du parti des flammes, comme l’ont montré leurs descentes dur le terrain respectives. De sorte qu’en plus de cette inconsistance, la visite de Jean Nkuete, secrétaire général du Comité central du Rdpc, devait recoudre les fils rompus de la cohésion et de la sérénité dans les rangs à Garoua, où le «parti proche du pouvoir» n’est pas près de laisser le terrain à quelques alliés aussi incertains qu’encombrants, que sont Bello Bouba Maïgari, patron de l’Undp, ou Issa Tchiroma Bakary, président du Fnsc.

© Nouvelle Expression : La rédaction


20/07/2012
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