Côte D'Ivoire : LAURENT GBAGBO, La pierre rejetée par les architectes du Nouvel Ordre Mondial.

Côte D'Ivoire : LAURENT GBAGBO, La pierre rejetée par les architectes du Nouvel Ordre Mondial.

Côte D'Ivoire : LAURENT GBAGBO, La pierre rejetée par les architectes du Nouvel Ordre Mondial.Il n’est pas le messie qui va sauver le monde des ténèbres et du pessimiste dans lequel la crise socio-économique l’a plongée depuis septembre 2008. Ses faits d’armes antérieurs ne militent pas non plus en faveur de sa béatification s’il devait nous quitter prématurément. Et pourtant, Laurent Gbabgo est en passe de devenir l’icône que recherchent tous ceux qui se sont retrouvés piégés par un système de gouvernement économique mondial qui dévoile peu à peu son sombre volet politique et dans lequel ils ne se retrouvent pas.

Homme politique hors pair, Laurent Gbagbo possède un charisme indéniable que lui reconnaissent d’ailleurs ses détracteurs. Sa dialectique et son franc parler n’est pas nécessairement en phase avec les dogmes du politiquement correct. Et qui nierait que ses pas de danse embrasant de délire ses partisans ont crispés d’admiration ses concurrents à la magistrature suprême ?

Tout ceci constitue le cocktail de ce qu’il faut pour bâtir un champion de ceux qui rejettent impulsivement la main mise invisible des maîtres du monde sur les nations. Sans nécessairement l’avoir voulu, Laurent Koudou Gbagbo est de plus en plus le nouvel apôtre du panafricanisme et de la sempiternelle libération du continent. Celui qui est en passe de devenir le nouveau Nkwame Nkrumah du 21ème siècle aura-t-il un meilleur destin ω Car il ne faut pas se leurrer sur les enjeux de la crise ivoirienne qui ont significativement évolué depuis le 28 novembre 2010. La gestion de la crise post électorale en Côte d’Ivoire pose en effet les problèmes suivants auxquels sont confrontées les institutions internationales et l’ensemble des observateurs:

La crédibilité de ces institutions qui servent par ailleurs de tête de pont de la mondialisation : Système des Nations Unies (ONU), Organisations sous-régionales (CEDEAO, UA)

La crédibilité des mécanismes de surveillance des élections par les observateurs internationaux européens, africains, etc.

Le contrôle des ressources naturelles et agricoles du pays qui possède aujourd’hui au large d’Abidjan l’un des plus grands gisements de pétrole bleu au monde

Les champs respectifs d’influence de la France et des USA en particulier dans la zone sub-saharienne.
Etc.

Un homme sous estimé?

Alors qu’il avait été proclamé vainqueur du premier tour des élections avec 38% des voix, nul n’imaginait au soir de son débat télévisé avec Ouattara que Laurent Gbagbo allait bouleverser la conception classique des relations internationales et du langage diplomatique.  Les événements qui se sont enchaînés dès le soir du 28 novembre 2010 ont permis d’ouvrir les yeux de la planète en général et du sud en particulier sur le machiavélisme, la  duplicité ou l’hypocrisie des structures qui dirigent le monde, de la capacité propagandiste des médias internationaux et de l’influence réelle que ces médias et les agences de presse internationales ont sur la manipulation des masses.
« Plus le mensonge est gros, plus les gens y croient » (Joseph Goebbels)

Le ministre de la propagande d’Hitler n’avait il pas dit « Plus le mensonge est gros, plus les gens y croient » ω Cette maxime a d’ailleurs été reprise comme dogme par les pilotes occultes du Nouvel Ordre Mondial avec à leur tête la dynastie Rockfeller.

Toujours est –il que Sarkozy qui avait déclaré le 16 janvier 2009 devant les corps diplomatiques étrangers : « Nous irons ensemble vers ce Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne ne pourra s’y opposer », n’avait certainement pas parié sur un sursaut d’orgueil de l’actuel locataire de la présidence d’Abidjan devant une artillerie politico-médiatique jamais vue jusqu’alors en ce qui concerne une élection, pour n’importe quel habitué des relations internationales :

Tout d’abord, conditionnement des consciences avec la proclamation des résultats à l’étranger largement favorables à Ouattara et ce, en violation de procédures de la commission électorale indépendante constituée à 80% des partisans de Ouattara et à 20% du FPI. Qui pouvait dire alors que ces résultats à l’étranger n’avaient pas été consolidés, c’est-à-dire validés par l’ensemble des membres de la commission électorale ? Qui savait que ces résultats avaient été proclamés unilatéralement par le porte parole de la CEI, Bamba Yacouba par ailleurs membre du RDR tandis que ses pairs étaient en réunion?

Ensuite Tentative de déstabilisation du système de fonctionnement de la CEI en exerçant des pressions formidables pour que les résultats soient proclamés avant l’expiration du délai légal. Vu les blocages internes rendant l’institution incapable d’accomplir sa mission, tentative d’un passage au forceps toujours par le même « porte parole » partisan de Ouattara, dont  l’allégeance politique est systématiquement ignorée par les médias, ainsi que les conditions de proclamation internes à la CEI. Aucune analyse faite à ce stade par les « experts de l’Afrique » sur les plateaux TV. Ces mêmes médias n’hésiteront d’ailleurs pas à qualifier de « partisans de Gbagbo » les deux seuls membres de la CEI qui lui sont favorables, ignorant totalement le fait qu’il s’agit de dysfonctionnements internes à la CEI. Ainsi l’inconscient de tous les téléspectateurs et auditeurs de la planète est de plus en plus conditionné par le fait que Gbagbo refuse la proclamation des résultats.

Cerise sur le gâteau, les appels de Mme Clinton et de Sarkozy à forcer la proclamation des résultats dans les délais du Mercredi 1er décembre avant minuit sont restés lettre mortes au niveau de la CEI. Résultat : proclamation des dits résultats en violation totale du code électoral ivoirien sur TV5 avant la date fatidique. Ceci faisant suite aux centaines de SMS envoyés dans toutes les chancelleries occidentales par le camp Ouattara, histoire de préparer la suite de la guerre communicationnelle. Rappelons que Ouattara s’était engagé devant le monde lors du débat TV à ne pas s’autoproclamer vainqueur avant les institutions idoines (i.e. cour constitutionnelle), ce qui s’est malheureusement produit.

Et puisque le ridicule n’a jamais tué personne, les ambassadeurs français et américains ayant déjà pactisé avec l’ONUCI rempilent  le lendemain matin en forçant une proclamation hors de tout cadre juridique, dans le QG de Ouattara, et bien évidemment sans expliquer que la CEI n’est jamais tombée d’accord sur un consensus minimum pour une quelconque proclamation. 

Et pourquoi tout ceci a été occulté par les médias ? Souvenons-nous que les médias du monde tirent en général leur sources d’information des agences de presse dont les plus connues sont l’AFP et Reuters. Pour des informations spécifiques à l’Afrique, les médias français sont historiquement la référence mondiale. Rappelons également qu’un proche de Sarkozy, Alain de Pouzilhac est le PDG de la société de l’audiovisuel de l’extérieur français qui coiffe TV5, RFI et France 24 : chaînes dont la communication souvent partisane, voire démagogique sur la crise postélectorale ivoirienne n’a laissé personne indifférent. Inutile de se rappeler les débats TV non contradictoires où quatre invités sur le plateau n’hésitaient pas à diaboliser Gbagbo juste après la proclamation des résultats, lui prêtant le programme inique de planifier des manifestations anti-françaises, voire des émeutes pour avoir « volé les élections ». Il suffit ainsi de contrôler la tête (pour les média français suscités) ainsi que les deux ou trois correspondants des plus grandes agences de presses mondiales pour manipuler l’information universelle à sa guise, et de réécrire la vérité de l’histoire.

Qui a réellement gagné les élections ivoiriennes?

A l’analyse de ce qui précède, le lynchage médiatique contre Gbagbo frisant la propagande voire la désinformation a certainement eu des effets dans l’inconscient collectif qui ne pourrait comprendre que la probabilité que Ouattara aie perdu ces élections est nettement plus élevée que celle qu’il les ait gagnées. Considérons en effet que les informations sur les résultats fournies par les médias au jour le jour soient dignes d’analyse :
Au soir du 28 novembre, tous les médias y compris français, enchaînaient en boucle la faible affluence du second tour par rapport au 31 octobre et le seul résultat communiqué par la CEI et reprise par les médias du monde était le taux de participation avoisinant les 70%.

Ainsi le porte parole de la CEI et représentant du RDR, Bamba Yacouba déclarait le lundi 29 novembre 2010: « pour ce second tour de la présidentielle, le taux de participation qui est d'environ 70 % est en baisse par rapport à celui du premier tour qui s'élevait à plus de 80 % ». Pourtant ces mêmes médias reprennent 2 jours plus tard par la voix de Bakayoko  (président de la CEI) des résultats supposés provisoires qui laissent déduire un taux de participation de l’ordre de 81,9%, vu que l’intéressé sans doute par précipitation annonce un taux de participation de 89,01% ridicule en rapport aux suffrages exprimés annoncés en même temps ! Tous les calculs montrent que ce taux déduit de près de 82% correspond à plus de 500.000 voix fictives qui ont été accordées à Ouattara pour lui faire gagner 6 points sur les résultats finaux, le faisant passer de 48% à 54%.

Il est important de savoir que l’exactitude du taux de participation est extrêmement critique pour valider les résultats du scrutin : en effet, en considérant un report (improbable) de 100% des voix de Bédié en faveur de Ouattara (alliance RHDP oblige) et la même attitude des partisans de Gbagbo et Ouattara entre les premier et second tours en termes de mobilisation et choix du candidat, un taux bas au second tour avantagerait Gbagbo, tandis qu’un taux élevé avantagerait Ouattara. De ce point de vue, une corrélation élémentaire des résultats du premier tour montre que le taux critique de participation en deçà duquel Gbagbo gagnerait à coût sur est de 68%. Ce chiffre étant relativement proche des 71% annoncés par le conseil constitutionnel. Remarquons qu’en annonçant ce taux de 71%, un calcul tout aussi élémentaire montre que le conseil constitutionnel indique implicitement (dans les conditions logiques de report sus mentionnées) que près de 37,5% des électeurs de Bédié se sont déplacés pour voter, dont 62% pour Ouattara ! Ce qui semble en cohérence avec l’actualité.

Au vu des éléments du premier tour, des PVs acheminés du second tour et du croisement informatique des chiffres par SILS technology (dont les systèmes en rejetant automatiquement les PVs incohérents arrivent à un résultat électronique de 51,33% en faveur de Gbagbo), l’on dispose aujourd’hui de suffisamment d’éléments pour valider ou non ce deuxième tour tel qu’annoncé par le conseil constitutionnel ivoirien. La question cruciale à se poser est donc : pourquoi les occidentaux ne veulent absolument pas d’une commission internationale de vérification du processus électoral, quitte à insulter la logique du commun des mortelsω Tout simplement parce qu’ils connaissent la vérité : ces élections ont bel et bien été très probablement été gagnées par Gbagbo au vu des éléments que tous disposent.

Echec et mat?

Comment se sortir de ce bourbier dans lequel le président français a entraîné la majeure partie de l’opinion mondiale et piégé la plupart des chancelleries occidentales ω Il va de soi qu’elles s’accommoderaient bien aujourd’hui d’un coup d’état électoral qui sauverait leur honneur plutôt que de reconnaître une bourde aussi monumentale !

Option 1 : Gbagbo tient le coup des pressions, les langues se délient et une commission internationale refait les calculs et recompte les voix. La France s’en sortirait probablement humiliée, perdrait sa suprématie sur le trésor ivoirien, et le franc CFA s’en trouverait probablement affaibli suite à la sortie de la Côte d’ivoire de la zone franc. Ce t-à quoi elle aurait d’ailleurs dû songer depuis, si l’on s’en tient à ce que les deux autres poids lourds de la CEDEAO (le Nigeria et le Ghana) n’en font pas partie. Combien de vies sauvées dans ce schémaω Et quel rayonnement pour l’Afrique postcoloniale ! Du coup la Chine serait beaucoup plus ancrée en Afrique subsaharienne avec le support de poids qu’est la Côte d’Ivoire tandis que la crédibilité des instances internationales qui ont pris parti pour Ouattara prendra un coup certain, mais passager.

Option 2 : Le machiavélisme occidental gagne une fois de plus avec peut être en prime le sang de beaucoup d’innocents ivoiriens versé sur l’autel du nouvel ordre mondial, en sus des nombreuses victimes enregistrées jusqu’ici. Gbagbo pourrait alors être exilé et tenu bien à l’écart des sacro saints médias occidentaux. Il y’a fort à parier qu’aucune suite ne sera donnée aux prétendues poursuites pénales le guettant, vus les antécédents peu glorieux dont Ouattara et les rebelles auraient à se reprocher, et qu’un tel procès pourrait ramener à la lumière.

Pour finir, alors qu’entre Gbagbo et la France ce sera « ca passe ou ca casse », le perdant au minima à tous les coups de cette bien peu glorieuse épopée ivoirienne pourrait bien être les Etats Unis qui n’ont pas dû apprécier l’une des rares erreurs stratégiques de Gbagbo dans tout cet imbroglio : refuser de prendre l’appel téléphonique du président en exercice des Etats-Unis d’Amérique.

© Correspondance de : Alain Nono


10/01/2011
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