COTE D'IVOIRE: Laurent Gbagbo inculpé pour "crimes économiques"

COTE D'IVOIRE: Laurent Gbagbo inculpé pour "crimes économiques"

Gbagbo:Camer.beL'ancien président et son épouse ont été placés en détention pour "vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l'économie nationale". Assignés à résidence depuis leur chute en avril après une sanglante crise post-électorale, l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse Simone, ont été inculpés et placés en détention pour "crimes économiques", a annoncé jeudi 18 août le procureur d'Abidjan.C'est la première fois que leur statut judiciaire est clarifié depuis leur arrestation le 11 avril, à l'issue de deux semaines de guerre qui ont conclu une crise ayant fait au moins 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite aux élections de novembre 2010.

Jeudi, l'ancien président de 66 ans a été inculpé de "crimes économiques", soit "vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l'économie nationale" et placé en détention préventive, a précisé le procureur Simplice Kouadio Koffi.

L'ex-Première dame, 62 ans, a elle aussi été inculpée et placée en détention sous les mêmes chefs d'accusation, qui visent notamment les attaques contre le secteur bancaire pendant la crise, au plus fort du bras de fer économique entre les camps Gbagbo et Ouattara, qui précéda la confrontation armée.

Enquête sur les "crimes de sang"

Quarante-deux personnalités civiles du camp Gbagbo sont désormais détenues dans le nord, inculpées d'atteinte à la sûreté de l'Etat ou de "crimes économiques".

Une soixantaine de militaires ont été inculpés, dont 40 sont incarcérés dans des camps militaires à Korhogo et Abidjan.

Les enquêtes préliminaires sur les "crimes de sang" commis au cours de la crise se poursuivent.

Le gouvernement Ouattara souhaite que la Cour pénale internationale (CPI), qui n'a pas encore ouvert une enquête sur les crimes les plus graves, inculpe et transfère à La Haye l'ancien couple présidentiel.

Mais les partisans de l'ex-président - dont les avocats se sont plaints d'avoir un accès limité à leur client - réclament sans relâche la libération de leur mentor et des autres personnalités arrêtées.

"Justice des vainqueurs"

Des exilés, notamment certains au Ghana où ont trouvé refuge des civils et des militaires fidèles au régime déchu, en ont fait un préalable à leur retour, en réponse à la "main tendue" récemment par Alassane Ouattara.

Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou déclaré redouter une "justice des vainqueurs" sous le nouveau président.

Selon ces ONG et l'ONU, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps pendant la crise, mais aucune personnalité pro-Ouattara n'a été inquiétée jusqu'ici.

© Source : Le Nouvel Observateur - AFP


20/08/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres