Convocation du collège électoral: John Fru Ndi appelle à un soulèvement de ses militants

Fru Ndi:Camer.be«si le parti au pouvoir persiste dans cette voie, mes militants et moi-même n’hésiterons pas à aiguiser nos machettes et à descendre dans les rues pour le combattre». C’était au cours de la conférence de presse qu’il a donnée à sa résidence de Yaoundé hier après la lecture sur les antennes du poste national de la Crtv des textes convoquant le collège électoral pour les élections sénatoriales.C’est pour diverses raisons, que les journalistes se sont retrouvés nombreux à la résidence du Chairman Ni John Fru Ndi hier mercredi 27 février 2013. D’aucuns y sont arrivés pour s’enquérir de son état de santé après l’accident de circulation dont il a été l’objet hier mercredi 27 février 2013 sur la route d’Obala. D’autres sont arrivés pour une réaction à chaud au sortir de sa convocation à la Primature au sujet des sénatoriales à venir. C’est ce dernier sujet, qui semble plus passionnant pour le président du Sdf. Tôt hier matin, dit-il, ils ont été convoqués par le Premier ministre, Philémon Yang, pour, a-t-on dit, avoir leur avis sur la date qui les arrangerait pour la convocation du corps électoral. Curieusement, pendant qu’ils y sont tous, ils sont surpris de la lecture du communiqué du président de la République sur les antennes de la Crtv, au journal radiodiffusé de 13h. Le collège électoral est convoqué, et les sénatoriales se tiendront le 14 avril 2013, renseigne en substance ledit décret. Tous sont interloqués, « à commencer par le Premier ministre lui-même », remarque Joshua Oshi, 1er vice-président du Sdf.

Pour le Chairman, cela dénote une fois de plus du mépris que le régime en place porte aux autres partis politiques, et aux Camerounais même, d’une manière générale. Comment comprendre que, sur un coup de tête, une pareille décision soit prise, alors même que les autres partis n’ont pas encore été consultés ? D’ailleurs, « cela ne saurait se faire, et surtout pas dans ces délais », poursuit le leader du Sdf. Car, ce sont les conseillers municipaux et régionaux qui sont sensés élire les sénateurs. Comment cela se fera-t-il, lorsque tous les partis ne sont déjà pas représentés à l’Assemblée nationale ? Et pis, qu’une partie des personnes sensée élire ces sénateurs ne sont pas eux-mêmes constitués ? Bref, n’existent pas ! C’est dire qu’on s’enfonce dans l’irrégularité. « Nous demandons simplement que les choses suivent leur cours normal, et se tiennent à la date prévue par la loi », exige John Fru Ndi. Les sénateurs ne sauraient être élus avant les conseillers municipaux et les conseillers régionaux qui n’existent pas encore. Et le Chairman de poursuivre: «si le parti au pouvoir persiste dans cette voie, mes militants et moi-même n’hésiterons pas à aiguiser nos machettes et à descendre dans les rues pour le combattre». Ces propos ont également très bien interprétés par Joshua Oshi, 1er vice-président du Sdf qui a ironisé en ces termes : « si un bandit entre par effraction chez vous et veux vous tuer, que ferriez-vous ? Allez-vous appeler la police en attendant que le voleur vous tue ? Ou alors allez-vous prendre une machette pour vous défendre ? ».

En définitive, Ni John Fru Ndi demande à être consulté par Paul Biya afin de lui donner son point de vue au sujet de ces élections, auquel cas, elles n’auront pas lieu et ils n’y prendront pas part.

Florette MANEDONG

Joshua Osih:Camer.beJoshua Oshi: «L’après Biya vient de commencer…»

Vice-président du Sdf, il réagit au sujet de l’audience avec le Premier ministre et la convocation du collège électoral.

Que pouvez-vous nous dire au sortir de cet entretien à la primature ?

Le Premier ministre a voulu donner la primeur de l’information, sur la convocation du corps électoral pour les sénatoriales, aux partis qui ont des conseillers municipaux. Mais j’ai été embarrassé, je pense que, lui encore plus. Je parle bien du Premier ministre. Parce qu’au moment où il nous l’annonce, nous avons déjà l’information de la radio. Ceci démontre à merveille, le manque de volonté politique pour une véritable démocratie au Cameroun, et le banditisme politique dont fait preuve le parti au pouvoir.

Qu’est-ce qui est prévu en ce moment au niveau du Sdf ?

Je ne peux répondre à cette question en ce moment, nous allons réfléchir là-dessus, nous savions que ça allait arriver, nous n’avions pas une position dans les tiroirs, mais nous disons simplement qu’il n’y a aucune légitimité à tenir ces élections en ce moment et il n’y a aucune urgence car c’est quand même depuis 96 que nous attendons. Il semblerait, d’après ce qu’on voit sur la place politique que M. Biya est en train de préparer l’après Biya, parce qu’il se précipite aujourd’hui à créer le Sénat qui peut le remplacer en cas de vacance, et le Sénat qui va être en place, peut mettre sur pied le conseil constitutionnel. Donc nous savons que ces deux organes ne seront en place avant le mois de juin, tout ce que le Camerounais doit retenir c’est que, l’après Biya vient de commencer.

© Le Messager : Florette MANEDONG


28/02/2013
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