Contentieux électoral: «Jacques Fame Ndongo sera poursuivi au pénal»

Yaoundé, 29 Avril 2013
© Olive Atangana | L'Actu

C'est ce qu'a déclaré Ludovic Sabzé, Conseil de l'Union démocratique du Cameroun, vendredi dernier, après que leur requête ait été jugée irrecevable par la Cour suprême.

L’image d'un Jacques Fame Ndongo, ignorant la presse, restera longtemps gravée dans les mémoires des journalistes présents à la Cour suprême vendredi dernier. Attendu que ce dernier fasse une déclaration aux hommes de médias après l'annonce du Conseil de l'Union démocratique du Cameroun (UDC), de «saisir les instances pénales contre Jacques Fame Ndongo», le Secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a choisi d'ignorer, le dispositif médiatique (caméras, micros et dictaphones) mis en place pour recueillir ses propos. Après quelques minutes de tête-à-tête avec Pierre Moukoko Mbondjo, Ministre des Relations extérieures (Minrex), le pas alerte, celui qui est par ailleurs Ministre de l'Enseignement supérieure (Minesup), a juste adressé un salut de la main à ce dispositif, avant de foncer tête baissée vers son by Text-Enhance">véhicule, lequel démarrera en trombe. C'est que «le fameux», de son petit nom, a commis une bourde à quelques jours de l'élection sénatoriale du 14 avril dernier, en montant au créneau pour qualifier de tribaliste, la liste de l'UDC, en course dans la région de l'Ouest contre le Social Democratic front (SDF). Ce qui a d'ailleurs, constitué l'une des raisons de la requête en annulation des résultats de l'élection des Sénateurs dans la circonscription de la région de l'Ouest, déposée par ce parti et par son candidat, Christophe Ndeuhela, au greffe de la Cour suprême. «Nous ne sommes pas au Tribunal de grande instance ici», leur a rétorqué Alexis Dipanda Mouelle, premier Président de la Cour suprême. Voila pourquoi «nous allons saisir les instances pénales», a déclaré Ludovic Sabzé, Conseil de l'UDC.

«C'est une décision qui est purement politique parce que, vous avez un candidat et un parti politique qui ont fait une requête. Je ne comprends pas pourquoi le Conseil constitutionnel décide de joindre deux procédures qui n'ont pas les mêmes parties et qui, certainement, n'ont pas le même objet. Pour qu'on puisse joindre les deux procédures, il faut qu'il y ait une connexité. Dans les procédures, il n'y a pas de connexité. Les candidats et l'UDC ont peut-être cité les mêmes articles, mais ça ne veut pas dire que c'est le même objet», a-t-il fait savoir.


Les plaidoiries

Malheureusement, MM. Sabzé, Ndeuhela et les mandataires du parti d’Adamou Ndam Njoya, n'ont pas su le dire au collège des juges dans leur plaidoirie. L'audience de règlement du contentieux électoral devant cette haute juridiction statuant comme Conseil constitutionnel a semblé être, pour eux, une balade de santé. «Ce n'est pas ici que votre by Text-Enhance">Avocat vient vous donner des conseils. Si vous n'avez rien à dire, laissez votre Avocat parler», leur a suggéré le premier Président, voyant la confusion dans leurs rangs. A l'Avocat en question de dire, «nous n'avons pas d'observations M. le premier Président». Lequel président donnera le délibéré quelques minutes après, «la Cour suprême statuant comme Conseil constitutionnel décide: les recours de l'UDC et de sieur Ndeuhela sont joints (...) lesdits recours sont irrecevables».

Le parti de Bello Bouba Maïgari n'a pas eu plus de chance, que celui d'Adamou Ndam Njoya. Leurs recours, de même que celui de Sieur Ousmanou, en annulation des résultats dans la région de l'Adamaoua, ont été rejetés par la haute juridiction car, «ne sont pas justifiées». «L'UNDP n'a pas eu gain de cause pour le recours qui était le plus important pour lui, celui de l'Adamaoua. Nous avions pourtant des arguments en béton», a déclaré Pierre Flambeau Ngayap, Secrétaire Général du parti. Ceci s'est fait au ternie de près de deux heures de débat. Ce dernier s'est attelé à démontrer, qu'il y a eu achat de votes dans deux bureaux de (Tignère et Meiganga), que les scrutateurs étaient en nombre insuffisant, que les enveloppes étaient «très transparentes», et que les listes des électeurs n'avaient pas été affichées par ordre alphabétique. «Est-ce que vous avez saisi le Conseil électoral d'Elecam? C'est justement lui que vous devez saisir. Vous ne connaissez pas le Code électoral?» Lui a demandé M. Dipanda Mouelle.

Mais Belmond Riyab, Conseil de l'UNDP, revient rapidement à la charge contre Election's Cameroon (Elecam). «M. le Président, il faut châtier Elecam. Si vous ne le châtiez pas, Elecam n'apprendra jamais à organiser les élections dans notre pays», a-t-il déclaré. Sur les «enveloppes très transparentes», julien Opelé, mandataire d'Elecam, n'a pas tardé à réagir. «J’ai beaucoup entendu parler des enveloppes. J'ai amené ces enveloppes. (Il les présente au premier Président)». Lequel lui rétorque, «oui mais qu'est ce qui nous prouve que ce sont ces enveloppes qui étaient dans l'Adamaoua? Avant de s'adresser au mandataire de l'UNDP. Alors amenez-nous vos enveloppes transparentes et très transparentes. Elecam a fourni ses enveloppes sous fond bleu. Où sont les vôtres?» Embarras du côté de l'UNDP dont le mandataire tente de se justifier. Ce que ne supporte pas M. Dipanda Mouelle: «Je vous demande de nous apporter deux spécimens. Je ne veux pas d'observation. Vous avez déjà trop parlé, vous les avez?» «Non M. le Président».

Au tour du Social Democratic front (SDF) de monter au créneau pour sa requête en intervention volontaire, «M. le Président, l'UNDP s'est désisté dans les régions du Nord, de l'Extrême-Nord et du Littoral. Qu'est ce qui justifie qu'il s'accroche dans l’Adamaoua? Le constat c'est que l'UNDP est en déclin dans l'Adamaoua. La politique c'est la compétition. Je me serais attendu que l'UNDP s'incline devant les évidences. Le contentieux des listes ce n'est pas ici. Qu'on ne nous perde pas le temps», a lancé Tsapy Lavoisier, Avocat du SDF. Curieusement, c'est aussi ce que fait comprendre le Conseil de l'UNDP, qui n'hésite pas à asséner au collège des juges: «sauf si vous avez organisé cette audience pour rire». Mal lui en a pris car, la pique de Dipanda Mouelle ne s'est pas faite attendre, «j'espère que vous ne pensez pas ce que vous dites. Si j'étais à votre place, je ferais mon mea-culpa. Je vous croyais plus intelligent».

L'audience de la Cour suprême statuant sur les différents recours (cinq, dont un de l'UDC et quatre de l'UNDP) dont il a été saisi, n'aura finalement durée que quatre heures. Ceci, du fait du désistement de l'UNDP dans les régions de l'Extrême-Nord, du Littoral et du Nord, «C'est pour des raisons politiques», a avancé M. Ngayap. Dans ce parti, l'on a déjà mis le cap vers l'avenir. «Nous partons pour les prochaines échéances qui sont imminentes. Nous concentrons toutes nos forces, pour reconquérir tous nos bastions», a assuré le SG.



30/04/2013
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