Conspiration coloniale: La lettre qui enflamme l'Eglise Catholique

Douala, 29 Avril 2013
© La Nouvelle

Il est clair, à la lecture de la lettre qui suit, que le colon blanc n'apporta la religion aux indigènes que pour extorquer ce qu'ils possédaient de juteux, de valeureux et de précieux. L'Archevêque de Yaoundé ne ferait-il que suivre à la lettre, les prescriptions données aux missionnaires, après la conférence de Berlin consacrant le partage de l'Afrique, pour une évangélisation comportant des intentions politico économiques inavouées? A chacun de se faire sa propre religion. En attendant, lisez plutôt:

«Révérends Pères et chers compatriotes, La tâche qui nous est confiée à by Text-Enhance">remplir, est très bien délicate et demande beaucoup de tact. Vous allez certes pour évangéliser, mais votre évangélisation doit s'inspirer avant tous des intérêts de la Belgique.

Le but principal de notre mission au Congo n'est point d'apprendre aux nègres à connaître by Text-Enhance">Dieu, car ils connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à Mungu, un Nzambi, un Nzakomba et que sais-je encore. Ils savent que tuer, coucher avec la femme d'autrui, calomnier et injurier est mauvais.

Ayons le courage de l'avouer, vous n'irez donc pas leur apprendre à connaître ce qu'ils savent déjà. Votre rôle essentiel est de faciliter la tâche aux administrateurs et aux industriels. C'est donc dire que vous interpréterez l'évangile, de façon à ce qu'il soit, à mieux protéger vos intérêts dans cette partie du monde. Pour ce faire, vous veillerez entre autre, à désintéresser nos sauvages des richesses dont regorgent leurs sous-sols pour éviter qu'ils s'y intéressent, qu'ils ne vous fassent pas une concurrence meurtrière et rêvent un jour à vous déloger.

Votre connaissance de l'évangile vous permettra facilement de trouver des textes recommandant aux fidèles, d'aimer la pauvreté. Tel par exemple, «Heureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux et, c'est difficile aux riches d'entrer au ciel». Vous devez les détacher et faire mépriser tout ce qui leur prouve le courage de nous affronter. Je fais ici allusion à leurs fétiches de guerre, qu'ils prétendent point ne pas les abandonner et vous devez mettre tout en œuvre pour les faire disparaître.

Votre action doit se porter essentiellement sur les jeunes, afin qu'ils ne se révoltent pas si le commandement du Prêtre est contradictoire à celui des parents. Les enfants doivent apprendre à obéir ce que leur recommande le missionnaire qui est le père de leur âme. Insistez particulièrement sur la soumission et l'obéissance; éviter de développer l'esprit dans les écoles, apprendre aux élèves à écrire et non à raisonner.

Ce sont là, chers compatriotes, quelques uns des principes que vous appliquerez. Vous trouverez beaucoup d'autres dans les livres qui vous seront remis à la fin de cette conférence. Évangélisez les nègres pour qu'ils restent toujours soumis aux colonialistes blancs, qu'ils ne se révoltent jamais contre les contraintes que ceux-ci leurs feront subir. Faites leur réciter chaque fois «heureux ceux qui pleurent car le royaume des cieux est à eux». Convertissez toujours les Noirs au moyen de la chicote. Gardez leurs femmes pendant neuf mois à la soumission, afin qu'elles travaillent gratuitement pour nous. Exigez ensuite qu'ils vous offrent, en signe de reconnaissance des chèvres, poules, œufs, chaque fois que vous visitez leurs villages. Et faites tout pour que le nègre ne devienne jamais riche. Chantez chaque jour qu'il est impossible aux riches d'entrer au ciel.

Faites leur payer une taxe chaque semaine à la messe de dimanche, utilisez cet argent, prétendument destiné aux pauvres à transformer vos missions, en des centres commerciaux florissants.

Instituez pour eux, un système de confession qui fera de vous, de bons détectives pour dénoncer tout Noir qui a une prise de conscience contraire aux autorités investies de pouvoir de décision. Enseignez aux Nègres, d'oublier leurs héros afin qu'ils n'adorent que les nôtres. Ne présentez jamais une chaise à un Noir qui vient vous voir. Donnez-lui au plus, une tige de cigarette. Ne l'invitez jamais au dîner même s'il vous donne une poule chaque fois que vous arrivez chez lui.

N.B Ce texte nous a été transmis par Mr. Moukouani-Bukoko, né en 1915. Il a obtenu ce texte par un heureux hasard en 1935. Mukwani-Bukoko infirmier à Kwamuth (Congo) Bolobo, achète une bible; ce texte se trouvait dans cette bible. Le missionnaire l'avait oublié par mégarde.

Pièce à conviction:
Archives du Crl/PI Transmis par Patrice E. Lumumba Olenga



30/04/2013
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